Si l'on devait penser aux enquêtes fictives les plus connues, on penserait volontiers aux aventures d'Hercule Poirot, qui ont fasciné bien des lecteurs sous la plume d'Agatha Christie, et rallié d'autres admirateurs sur le grand écran.
Peter Ustinov force l'accent français pour interpréter le détective belge, avec un certain humour. L'allure bonhomme est là, ainsi que le physique dodu, les attitudes distinguées et le regard pénétrant. Les indices et l'enquête qu'il tente de résoudre, sont pensées.
Alors pourquoi s'ennuie-t-on ? Dans un premier temps, parce que le récit met du temps à caractériser ses personnages. Ce qui nous mène au second point. Les personnages, tous issus d'une lignée bourgeoise ou aristocratique, sont, éventuellement, des personnages comiques au théâtre ; mais, au cinéma, sans cynisme sur leurs manières, ils sonnent creux. On ne s'attache à personne, ce qui procure le sentiment de suivre un feuilleton de télé-réalité, dans un bateau de croisière bourgeois, avec des intrigues meurtrières en arrière-plan.
Les stéréotypes de l'époque s'empilent, à travers une vision périmée de l'Égypte, des implications colonialistes effacées, et des personnages clichés, voire calomnieux, sur décor de carte postale.