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Un visiteur
4,5
Publiée le 30 août 2019
Il y a de ces films dont la texture de l’image vous convainc avant même de vous avoir introduit dans l’histoire. Les premiers plans de Path of Glory se passant dans les tranchées nous plongent dans l’univers de la Première guerre mondiale avec tellement de vraisemblance qu’il est impossible de ne pas s’y laisser enrôler. Une fois qu’on y est, on réalise à quel point l’appareil et l’esprit militaire déshumanise. Sous la notion sacrée de patriotisme, le citoyen voit sa liberté et sa dignité passer derrière la folie des grandeurs et la soif de gloire des gens de pouvoir. Plus tu es bas dans la hiérarchie guerrière, moins ta vie a de la valeur. Tes sentiments ne sont plus considérés et tu es susceptible à la moindre occasion de servir de chair à canon. Stanley Kubrick et son équipe aborde le sujet avec intelligence et subtilité. Les comédiens interprétant les hauts gradés sont bien dosés tout comme ceux qui incarnent les simples soldats. Entre eux un Kirk Douglas sobre et juste comme jamais dans la peau du colonel pris entre l’arbre et l’écorce. La conclusion montrant ses compagnons d’armes festoyer et tout à coup tomber dans une profonde tristesse à l’écoute d’une chanson interprétée par une allemande en larmes est une séquence saisissante. En mettant le focus sur l’âme de ces hommes sacrifiés, l’auteur amplifie la portée de sa dénonciation. La dernière réplique du film annonçant au colonel que son régiment devra retourner au front dès le lendemain en rajoute. Le spectateur, lui, regarde défiler le générique avec un profond sentiment de révolte.
Pas d’explosions, de sang, de fusillades a tout va, juste un très bon scénario montrant l’absurdité de la guerre. Pas de soldats allemands dans ce film, l’opposition se passe entre officiers et soldats français (une honte). Un chef d’œuvre signé Stanley Kubrick
Voilà LE film sur la première guerre mondiale, et je ne dois certainement pas être le seul à le dire. Encore une fois, la rigueur formelle et discursive de Kubrick emporte le tout, surtout que, une fois n’est pas coutume, le génie du septième art a su tirer de cet évènement un enjeu aussi universel que captivant : les rouages aberrants de la mécanique de guerre. Qu’il soit en noir et blanc ou pas devient vite un détail, face à l’intelligence et la pertinence de la démarche. Bref, voilà bien un chef doeuvre que je conseille fortement.
Alors que dans son fameux "Full Metal Jacket", Stanley Kubrick démontrait l'absurdité de la guerre en ce qu'elle traumatise ceux qui la font, "Les Sentiers de la gloire" dénonce la politique de ceux qui la mènent, ces derniers faisant de trois soldats qui ont "refusé" d'avancer lors d'une bataille des exemples en les exécutant. Pour dépeindre cette absurdité, Kubrick choisit de mettre en scène une opposition entre deux groupes : d'un côté les généraux-procureurs et de l'autre les trois condamnés soutenus par le colonel Dax (Kirk Douglas éblouissant), figure du soldat idéaliste qui lutte vaillamment et vainement contre une instance qui ne fait de la guerre qu'un pouvoir jouissif. À l'empathie et à l'espoir que le cinéaste porte pour les accusés s'oppose une posture virulente et critique envers les supérieurs, magistralement incarnée dans une séquence de procès absurde qui vire à la parodie. "Les Sentiers de la gloire" confirme le pessimisme affiché par Kubrick devant le potentiel moral du genre humain, et le fait dans un geste à la fois épuré et dense, une fulgurance qui mêle l'intime (les convictions d'un homme) au politique (la folie d'un système) et qui aboutit à un constat aussi terrible que lucide : la guerre, dans tous les cas, détruit les hommes.
La Guerre revient régulièrement dans le cinéma de Stanley Kubrick, pour la première fois avec l'oublié et l'oubliable Fear and Desire, ensuite avec Les Sentiers de la Gloire où la lâcheté, l'aveuglement et la violence des états-majors sont mis en avant.
On peut rajouter stupide à tous ces adjectifs, ils le sont et en ont l'air, à l'image de la première fois où le général visite les tranchés, moment où Kubrick laisse tourner sa caméra pour le suivre sans coupure, il referait la même chose avec Kirk Douglas peu de temps après, colonel cherchant avant tout à sauver la vie de ses soldats. L'inspiration de l'écrivain à l'origine du roman vient des nombreux soldats condamnés à mort durant la Première Guerre mondiale, et Kubrick va s'en servir pour déshumaniser l'armée et ceux qui la dirigent.
Assez vite, il nous emmène au cœur de la Guerre, d'abord dans les tranchés puis dans les bureaux, et il filme cela avec un réalisme horrible et froid. Plus il déshumanise l'armée, plus il rend attachant le sort de ceux qui vont en subir les conséquences. Ils ne sont rien aux yeux de ceux qui vont s'en servir comme bouc émissaire et ça Kubrick nous le fait comprendre à chaque dialogue ou regard (les regards de ceux qui vont subir l'horreur des bureaux et de l'égo sont eux poignants).
Il n'hésite pas à flirter avec le manichéisme pour mieux mettre en lumière une hiérarchie violente et bête, tout semble s'acharner sur trois soldats pendant que les dirigeants paraissent de plus en plus odieux. Intelligent dans le développement de sa réflexion, Les Sentiers de la Gloire l'est aussi dans la construction du récit, où chaque personnage va avoir, tour à tour, son importance et va mettre en avant son humanité ou au contraire sa violence et/ou sa bêtise. Entre ce qui a déjà été évoqué, l’instrumentalisation de la guerre, le bellicisme ou encore les "procès" de guerre, c'est tout le système de l'armée qui en prend pour son grade.
Dès les premières secondes, le cinéaste nous embarque formellement au cœur de la Guerre, l'utilisation de la photographie en noir et blanc apporte un contraste saisissant alors que sa caméra balaie les tranchés au point de nous donner l'impression d'y être. Les comédiens parviennent à faire ressortir les particularités des personnages, Kirk Douglas en tête, mais c'est aussi vrai pour l'ensemble des seconds rôles.
Formellement et intellectuellement remarquable, Les Sentiers de la Gloire se place comme une œuvre majeure, du Cinéma et de Stanley Kubrick, une œuvre poignante où la Guerre est mise à mal, tant dans les bureaux que dans les tranchés.
Les Français ont dû attendre 17 ans pour que le film sorte sur leurs écrans.
Un bon film, passionnant, et qui ne nous laisse pas insensible. La mise en scène est bien travaillée, et rend compte de la noirceur de la guerre. La photographie en noir et blanc donne encore plus de réalité au film. Cependant, cette réalisation ne dégage pas la virtuosité et l'ingénieuse maîtrise habituellement présentes dans les oeuvres de Stanley Kubrick.
Jamais un film n'a aussi bien montré l'absurdité de la guerre. Les attaques inutiles, les gradés sans âmes et la justice pourrie font froid dans le dos mais ça a pourtant existé! Kubrick prouve encore une fois qu'il est un visionnaire en montrant un tel sujet encore tabou 50 ans plus tard
De Kubrick je dois dire que je ne connais pas encore tous ses films, et surtout ceux de ses débuts. J’ai donc tenté Les Sentiers de la gloire, avec un sujet qui m’intéressait, et un casting attrayant. Conclusion : une belle réussite du réalisateur. On louera déjà la fluidité et la sobriété du scénario. C’est souvent rare d’arriver à traiter d’un sujet grave, surtout dans un contexte historique de la sorte, en faisant preuve de sobriété. Le film dure 1 heure 20 environ, c’est concis, c’est propre, fluide, puissant, en 1 heure 20 on se retrouve avec un métrage des plus consistants, sans temps mort, sans minutes perdu, et tout au service de l’efficacité du propos. Ça c’est un élément qui m’a réellement séduit dans ce film, et qui par sa durée saura justement surprendre chez un réalisateur plutôt habitué à faire durer (mais souvent pour la bonne cause). A la qualité du scénario et de sa narration, le film superpose la qualité du casting. Bien sûr Kirk Douglas, acteur mémorable qui livre une prestation toujours aussi charismatique et convaincue. On le sent vraiment concerné par son rôle, il s’investit dans son personnage, ne force jamais son jeu, et c’est fort bien. Face à lui des seconds rôles mémorables, en particulier l’excellent George MacReady, à la fois une vraie « gueule » du cinéma, tout trouvé pour ce rôle, et acteur de talent, idéal lorsqu’il s’agit de tenir des personnages virils comme celui-ci. Formellement Kubrick fait des miracles avec un budget somme toute restreint. La scène de l’assaut est tout spécialement incroyable. Pas beaucoup d’acteurs, pas beaucoup d’explosion et d’effets visuels, et pourtant un rendu dynamique, crédible, et spectaculaire. Rien à redire là-dessus, de même que je n’aurai pas grand-chose à redire sur l’excellence de la reconstitution, des décors, des costumes, de la photographie, avec juste un petit bémol sur la bande son, que je n’ai pas trouvé très attrayante. Je reviendrai quand même sur le travail de Kubrick, pour louer la sobriété du réalisateur encore une fois. Tout en proposant un travail recherché et intelligent, il refuse les effets, et c’était le choix le plus pertinent ici, notamment dans un final quasi-documentaire de sa réalisation. Honnêtement j’étais plutôt parti pour mettre 4.5 à ce film. Quelques petites aspérités comme la musique m’y incitant. Et puis finalement, il faut avouer que l’ensemble est d’une qualité rare, et que les quelques petites lacunes sont largement compensées par des réussites spectaculaires dans d’autres domaines. Je donnerai donc finalement un 5 à ce film
Au vu du titre et de l'époque, je m'attendais à un film montrant une version glorifié de la première mondiale, ou de courageux poilus pas si poilus lutteraient au prix de leur vie pour la liberté de leur chère patrie, tout en respectant le code d'honneur du parfait petit gentleman. Mais QUE NENNI !!! Kubrick montrent le non-sens de la guerre, les officiers bien au chauds dans leurs châteaux qui n'hésitent pas à envoyer des centaines de soldats à la mort pour gagner quelques centaines de mètres de territoire, et qui exécutent sans remords ceux qui auraient eu le malheur de fuir devant l'ennemi. Ici les vrai héros sont ceux que l'on dit lâches, ceux qui sanglotent avant d'être exécuté. Et même si la mise en scène est légèrement plus tiède que pour les chefs d'oeuvres qui vont suivre, force est de reconnaître qu'il s'agit ici d'un putain de film dont le thème n'est pas sans rappeler un certain full métal jacket !
Les Sentiers de la gloire : Un grand film de guerre longtemps interdit en France car il dénonce l’absurdité de certains combats, ainsi que la folie des généraux et l’injustice lors des exécutions lorsque les soldats sont des « lâches ». Donc voila, encore un film polémique que seul la caméra et le génie de Stanley Kubrick peut filmer. D’ailleurs, on reconnaît bien sa mise en scène virtuose et son souci du cadrage. Mais aussi, le scénario est parfait pour lui. Car, il y a du sarcasme, de l’humour noir, un coté réaliste maitrisé car on se sent dedans avec l’ambiance premier guerre mondiale qui règne. Et puis, le film va crescendo dans les rebondissements et la tension car la fin est assez choc et tache l’humanité des personnes. Sinon, les acteurs sont tous très bon et on a le droit au casting au charismatique Kirk Douglas qui est encore une fois très convaincant. Donc voila, un film piquant et captivant : encore une perle du 7eme art pour Stanley Kubrick.
Un film monument, à la fois poignant et politiquement puissant, qui n'en oublie pas d'être un véritable chef d’œuvre formel. Kubrick, pour son premier long, ne ménage pas ses spectateurs et délivre un film coup de poing qui fait l'effet d'une bombe dans la tête et dans les cœurs. Car au-delà du message politique et difficile à entendre pour la France d'après-guerre, le réalisateur britannique met en scène une histoire d'hommes et un scénario absolument bouleversant. Aucun personnage ne sort indemne du film, laissant le spectateur vraiment remué. A cette histoire si finement narrée, s'ajoute une mise en scène renversante de beauté et de sens. Kubrick filme des face à face d'anthologie et délivre scène, après scène des images glaçantes de cette boucherie générale et de ceux qui l'organisèrent, pour l'honneur et sans voir, ou du moins sans vouloir le voir. Superbe.
Stanley Kubrick et la Guerre : c'est un thème récurrent présent dans sa filmographie à six reprises sur 13 de ces films. C'est donc une source d'inspiration très importante pour lui, il s'en nourrit pour ériger son art. Mais il est loin de la glorifier, pire il la condamne. Elle, et surtout ses méthodes, quitte à faire grincer quelques dents, notamment chez les plus conservateurs. Dans ce film, les généraux ( Broulard et Mireau ) jouent avec la vie des soldats d'infanterie du régiment du Colonel Dax comme on pourrait jouer dans un casino, sauf qu'au lieu de miser gros sur des Jetons virtuelles ou des dés ils le font sur des vies humaines avec cependant le même constat : les chances de triompher sont très minces.
Kirk Douglas y incarne avec Brio un Colonel qui nage entre deux eaux entre son devoir qui lui incombe de se plier aux ordres déraisonnaient, suicidaires, proférés par son général et garantir la protection de ses fantassins. Je retrouve D'ailleurs en Mireau du Hartman, le fameux sergent-instructeur de "Full Metal Jacket" dans son patriotisme exacerbé,sous un ton moralisateur et son plaisir à humilier tout personne qu'il juge couard. Sans évidemment se remettre en question, lui le lâche qui est prêt à tout non pas pour servir l'intérêt de la France, mais pour embellir son fourreau d'épaule et ses galons de poitrine et laver son honneur, quitter à faire fusiller trois soldats blancs comme neige.
Une oeuvre ouvertement anti-militariste, qui pointe également du doigts les dérives comportementales de ceux qui nous dirigent et le mépris qu'ils ont pour le "bas-peuple", car si le thème abordé ici est la Guerre, c'est sous un aspect plus global que le metteur en scène fait passer son message.
Moins beau que "Barry Lindon", moins culte que "Full Metal Jacket" moins dérangeant qu'un "Orange mécanique" il est à mon sens, loin d'être le meilleur métrage de Kubrick, tout en restant une oeuvre de qualité
Pour une raison qui m'échappe, la 1ère guerre mondiale a toujours été boudée par les cinéastes, de quelque nationalité qu'ils soient... C'est l'occasion de découvrir ou redécouvrir quelques exceptions qui sont devenues, au fil du temps, des classiques inestimables. « Les sentiers de la gloire », signé Stanley Kubrick, fait partie de ces témoignages ; Il raconte une offensive de l'armée Française qui a échouée lamentablement parce qu'elle était mal préparée par l’État-major. Malheureusement, plutôt que de reconnaître leur incompétence, les Généraux rejettent la faute sur les soldats qu'ils accusent de lâcheté. Ils vont jusqu'à en tirer trois au sort et les fusiller, « pour l'exemple ». Cet épisode horrible, relaté avec un réalisme étonnant pour l'époque, jette un véritable pavé dans la mare et entache durablement la réputation d'une certaine catégorie de militaires carriéristes et sans aucune compassion pour les hommes qu'ils commandent. A contrario, les soldats et les Officiers de terrain qui les dirigent au combat sont montrés comme des gens dignes, courageux et déterminés, à l'instar du Colonel Dax, magistralement interprété par Kirk Douglas. « Les sentiers de la gloire » est un film de guerre efficace et parfaitement documenté, doublé d'un message « humain » particulièrement intéressant.
Encore du Kubrick, encore du culte. Kirk Douglas est bon, la réalisation est géniale avec des plans de toutes beautés. Le final est un tire-larmes sans nom ! Une des plus grande scène du cinéma pour moi.