En fait je ne connaissais pas bien l’histoire de MalcomX, c’est la différence entre un pitch et la vraie vie... Et aussi en fait j’ai vu très peu de film de Spike Lee, à mon corps défendant, je ne sais pas pourquoi. Car j’avais vu un de ses premiers, en salle, à l’époque, en 1989, « Do the Right Thing », whaouh, sur grand écran, j’avais été subjugué, souvenir inaltérable de l’ouverture du film, avec cet uppercut de rap-danse Fight-The-power pris en pleine poire sans que je m’y attende, et la suite pleine d’humanité... Bref.
Hasard de mes pérégrinations cinématographiques, via Denzel Washington et son film « The Great Debaters » me voilà devant « Macolm X » en 2021.
J’ai fulminé !!!!!!!!! Difficile de voir ce film au début, je me suis fait prendre par la narration de Spike lee (comme dans « BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan »), en fait j’étais complètement dedans le film.
Eh oui, la première moitié du film m’a insupportée au possible. C’était heurtant en fait pour mes convictions de voir ce kéké à la « Kid créole and the Coconut » (que j’apprécie fort par ailleurs dans son registre) en ses débuts. De voir ce mélange de l’abêtissement de sa vie de jeune homme et de la fausse rédemption consécutive, où, par un mélange d’acculturation et de ré-incculturation à la sauce « messianique » (ou « prophétique » version musulmane) on assiste à une triste histoire, éminemment séculaire et non pas spirituelle, où les plus récents convertis deviennent les plus fervents fanatiques.
Mais l’histoire de Malcom X ne s’arrête pas là, et là la magie de Spike Lee opère, il tient son film (comme dans « BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan »), c’est à dire que sous un démarrage mi-guoguenard mi-clichés il descend en profondeur dans l’homme. Partant de la première partie (où mes poils se hérissaient d’énervement), avec ces ressorts de l’âme humaine contraints par l’histoire, on bascule subrepticement dans la réelle transformation, la transcendance, non pas la simple rédemption à deux balles de celui qui vient d’arrêter de sniffer embarqué par un gourou de mes deux... mais la vraie ascension d’un esprit qui s’éclaire. Et là c’est formidable, merci Spike Lee.
PS : C’est marrant, moi qui adore l’histoire en général et suis assez précis, là, j’avais un flou que ce film m’a permis de dissiper ! Je me plaçais la mort de Malcom X dans les années 70, bien après celle de Martin Luther King, dans cette période de dégénérescence du Flower Power. Tout faux, c’était avant !!!