La réalisatrice Rakhshan Bani-Etemad (considérée comme la plus brillante réalisatrice iranienne de son époque) avait finit d'écrire le scénario de ce film dans les années 1980. Mais elle du longtemps se battre contre la censure, à cause des scènes "chocs", quasi inédites en Iran : une jeune fille qui gifle un homme, une femme qui montre sa chevelure, des adolescents qui fuguent... Puis la réalisatrice réussit enfin à s'imposer (au bout de 20 ans), sans trahir les enjeux de son film, et connut un immédiat succès public (1.2 millions d'entrées en quelques mois) et critique (élu meilleur film de l'année par les critiques iraniens).
La réalisatrice a souhaité faire un film sur les enjeux de la société iranienne de son temps, loin de tout pittoresque. Destinée à la base pour un public iranien, le film ne manquera pas de casser les idées fausses des occidentaux qui imaginent encore Téhéran comme une ville archaïque, loin de toute modernité. De plus, la ville est autant le cadre du film, qu'un personnage à part entière. A l'image des sociétés occidentales, elle influe sur la destinée des personnages, offrant autant d'opportunités que de pièges.
Sous la peau de la ville bouscule les idées reçues sur l'Iran et montre les véritables enjeux de la société actuelle, ce que les officiels du pays cherchent généralement à occulter :le mal-être d'une jeunesse désenchantée (drogue, fugues, avenir bouché...), qui aspire à plus de liberté; une jeunesse qui n'hésite pas à se rebeller et à contester l'autorité (révolte individuelle et révolte politique); un modèle familial qui s'effrite et une société en plein malaise (crise sociale, chômage, trafics en tous genres...); une montée en puissance des femmes dans la société, qui y revendiquent et obtiennent petit à petit une place de plus en plus importante.
Rakhshan Bani-Etemad dirige pour la quatrième fois Golab Adineh après Canari Yellow, Le Foulard bleu et La Dame de mai.