Je précise tout de suite que je ne suis pas là pour analyser ce film, réalisé par Ingmar Bergman et sorti en 1966, tout simplement car cela a déjà été fait et je n'ai pas la prétention d'apporter une quelconque analyse scientifique, ou alors, ce serait de la branlette intellectuelle. Du réalisateur, j'ai déjà vu "Cris et chuchotements" (que j'avais d'ailleurs beaucoup aimé, bien plus que celui-ci), je sentais donc le trip intello et contemplatif venir, avec une certaine appréhension (on a toujours peur de passer pour un débile devant ce genre de film si on ne rentre pas dans le délire). Le film a en effet tout du film d'auteur cliché : c'est en noir et blanc, c'est lent, c'est contemplatif et il y a une femme qui regarde la pluie en fumant. Et je dois reconnaitre que je ne suis pas vraiment parvenu à complètement rentrer dans le film, dans cette histoire s'apparentant à une séance de psychanalyse vue de l'extérieur. Au début, je n'ai pas tellement compris où le film voulait en venir ou même aller, on suit ces deux femmes dont l'une ne parle pas et l'autre parle trop, c'est certes poétique mais ça va cinq minutes, surtout que je suis quelqu'un de très cartésien qui aime avoir rapidement des réponses. C'est donc en vitesse que je file lire des analyses (très branlettes intellectuelles avec de longues pages qui ne racontent, au final, pas grand-chose et qui ne cessent de vanter le génie du réalisateur) et c'est là que je tombe sur cette théorie de Jung sur laquelle le film s’appuierait. Je ne vais pas l'expliquer ici, vous trouverez des critiques qui en parlent en détail, mais en gros, on serait grosso-modo dans un délire schizophrénique, ce qui est plutôt intéressant ! Cela permet, dans un premier temps d'éclairer un peu l'intrigue et puis ça la rend aussi plus pertinente (on sort un peu du mélodrame classique quoi). Mais seulement, le problème, c'est que, si on ne connait pas cette théorie, on se tire un peu une balle dans le pied car le tout devient beaucoup moins accessible et plus flou. Mais bon, même en ayant cette théorie en tête, je ne peux pas dire que j'ai complètement adhéré au film non plus, c'est certes intéressant mais je ne vais pas vous cacher que je me suis un peu ennuyé sur la fin, trouvant tout ça, au bout d'un moment, plutôt longuet. Je reconnais cependant que le film n'a effectivement pas prit une ride, il reste par ailleurs toujours aujourd'hui une claque esthétique ; les plans, les ombres, les cadrages, tout est très travaillé ! Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Liv Ullmann et Bibi Andersson qui jouent très bien. "Persona" est donc un film qui ne reste effectivement pas mal dans l'ensemble mais, en revanche, je ne partage pas l'avis de la majorité le considérant comme un chef-d’œuvre du septième art.