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    Persona
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    124 critiques spectateurs

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    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2024
    Sans doute aujourd'hui un des titres du cinéaste suédois les plus côtés au sein de la critique. Si l'aspect formel est formidable de créativité, les analyses des thématiques abordées dans " persona " donnent souvent lieu à des discours explicatifs pas toujours très clairs.

    Cinéaste intimiste s'il en est, il faut ( selon moi) profiter des travaux biographiques, des témoignages de son entourage familial surtout diffusés après sa mort pour tenter de voir un peu plus clair dans le contenu de certains titres ( dont celui-ci).

    Rappelons que Bergman avait arrêté au bout de trois ou quatre séances une psychothérapie " par crainte de perdre ses sources d'inspiration, s'il parvenait à régler ses problèmes intérieurs".

    " Persona" fait partie des nombreux opus bergmaniens, qu'on pourrait peut-être classer sous le titre générique inspiré du roman de Mishima " confession d'un masque".

    Bergman avance codé, masqué au travers de sa filmographie ( parfois même certains personnages féminins ne sont peut-être que des figures dissimulées de l'auteur lui-même).

    Ici, Bergman reprend un moment de la vie du personnage de Monika ( réalisé en 1953) qui abandonnait et rejetait son enfant.

    Dans " persona" c'est une comédienne qui devient aphasique après une représentation ou elle incarne le personnage de Electre ( fille qui veut venger son père tué par sa mère et son beau-père en les éliminant avec l'aide de son frère).


    C'est ce rôle qui vraisemblablement lui fait toucher du doigt ce qu'elle est personnellement. Quelqu'un de traversé par des passions tristes et funestes.

    Le fait que Elisabet Vogler devienne aphasique lors de son interprétation de Electre n'est pas choisi par hasard et fait sans doute référence au Jungien " complexe d'Electre" ( pendant de la théorie freudienne du complexe d'Œdipe pour les garçons).

    On connaît le rapport très compliqué, voire défaillant que Bergman aura avec sa descendance de neuf enfants ( les témoignages sont suffisamment variés, nombreux et convergents).

    Il est vraisemblable que c'est de cette culpabilité dont témoigne le cinéaste par l'intermédiaire de ses deux personnages féminins qui se sont débarrassés ( avortement) ou rejettent leur enfant.

    C'est ( selon moi) ce défaut d'amour pour leur progéniture dont ces deux femmes ont manifesté et qui est vraisemblablement la source de leur malaise ( et le premier sujet de " persona" qui est une sorte d'illustration du refoulé )

    On notera l'apparition à l'écran ( dans un rêve -expression de l'inconscient du sujet) un extrait d'un film muet ( premier film réalisé adolescent par le cinéaste) , une photo célèbre du ghetto de Varsovie ( témoignage - peut-être - de la culpabilité du cinéaste vis à vis de la sympathie qu'il dit avoir éprouvé pour le IIIem Reich jusqu'en 1946 ) une photo du suicide par le feu d'un bonze au Vietnam ( 1965), alors que les usa soutenait le régime de Diem dont la répression envers les bouddhistes était sévère...
    Alolfer
    Alolfer

    126 abonnés 1 146 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 mars 2024
    C'est donc ça le cinéma de Bergman... Chef d'oeuvre incontesté du 7e Art, Persona est si particulier et unique ! Durant 1h20, on est aussi brouillé que les deux personnages principaux. Chaque scène de ce film donne une signification à la compréhension du récit. C est très subtil mais d'une maitrise comme j'en ai rarement vu ! Autre son scénario maitrisé, la manière dont filme Bergman est tout simplement extraordinaire. Rarement vu un cinéaste qui m'a convaincu aussi rapidement. C'est le premier film que je vois de sa filmographie, et au bout de quelques minutes, je suis rentré dans l'esprit de ce cinéaste. Exceptionnel
    Kirob
    Kirob

    28 abonnés 157 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juin 2024
    Bon, je vais probablement me faire huer ou autre à cause de ma critique et de ma note, mais je donne simplement mon avis. Bergman est un incroyable réalisateur, il n'y a aucun doute. Il a réalisé de nombreux films au sommet de l'art, dont celui-ci. Les actrices sont supers, les plans de scène de même, et on est complètement plongé dans l'histoire dés le début du film. Ce film, avec une narration somptueuse, est parvenu à me faire utiliser mon imaginaire, tel un roman.

    Cependant, ce qui me dérange n'est pas la simplicité du film, car il est absolument superbe, mais plutôt l'enjeu et le scénario. En effet, je me suis retrouvé alors à maintes reprises dans l'incompréhension de ce qu'advenait, et la fin m'a définitivement perdue, ne sachant pas réellement ce qui était en train d'arriver, ni ce qui était apporté pour continuer l'histoire. Une succession de scènes de fins coupées et inexpliquées ne m'ont pas permis de comprendre la fin du film.
    Peut-être ne voyais-je simplement pas l'art de Bergman dans cette fin ? Peut-être est-ce évident, mais je n'arrive malheureusement pas à la comprendre et je m'en excuse.
    Mike78
    Mike78

    6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 août 2023
    ce film est un miracle. toute la poétique de Bergman est au rendez-vous dans une forme limpide, parfaite.
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 juillet 2023
    Dans ce film sorti en 1966, Ingmar Bergman offre une mise en scène étonnante et complètement révolutionnaire pour l’époque. C’est déroutant mais parfaitement innovant avec une magnifique photographie de l'île de Farö, au milieu de la mer Baltique (lieu récurrent dans les œuvres du cinéaste suédois). Sous la forme d’un huis clos dramatique, l’histoire expose la relation fusionnelle entre une infirmière (Bibi Andersson) et sa patiente (Liv Ullmann) plongée dans un profond mutisme. Cette rencontre destructrice parvient à transmettre des émotions sensorielles telles que l’attirance psychique et physique, le désir de maternité, etc.. Bref, une œuvre qui explore les abîmes de l’âme humaine avec une densité parfois assommante.
    fooker95
    fooker95

    4 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 15 janvier 2023
    Il faut regarder ce film sans a priori quant au prétendu génie de Bergman, qui en a tout de même montré beaucoup dans Fanny et Alexandre. Malheureusement on est ici plus proche du Doutage de Milenie de Gouinaloue que du grand film. La proportion écrasante de plans fixes, la sophistication littéraire du texte qui est aussi lourde que peu vraisemblable, l'absence d'histoire, la bande son qui semble écrite par un gosse qui plagierait Boulez, les moments oppressants et absurdes insérés selon le délire narcissique de l'artiste entre guillemets, tout y est. Arnaque.
    Raphaëlle Gr
    Raphaëlle Gr

    2 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2022
    L'un des plus beaux films au monde : visuellement et dans l'exploration de la psyché. Le film s'ouvre et se ferme sur une projection cinématographique, symbole de ce qu'il propose : une réflexion fine sur la représentation et les rôles sociaux. De très beaux gros plans qui scrutent l'âme des formidables actrices Liv Ullman et Bibi Anderson, pour mieux les rapprocher et les confondre. Une merveille !
    Aurélia R
    Aurélia R

    15 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 août 2022
    Suite à son internement psychiatrique, Bergman a une illumination créative, et Persona prend vie. Ce film d'une grande virtuosité est écrit avec les nerfs et le cœur ! Les deux actrices filmées aux plus près des visages sont d'une intensité saisissante. L'histoire est avant tout une relation fusionnelle, où une infirmière tente d'aider (ou de sauver) une actrice qui du jour au lendemain est devenue muette. Comment la relation entre ces deux femmes va t-elle évoluer ? Que vont-elles exprimer comme secrets ? Pour le découvrir, plongez dans le tourbillon Bergmanien.
    Boby 53
    Boby 53

    15 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 mai 2022
    57 ans après peut on encore se passionner pour ce genre de cinéma extrêmement intellectuel, superbement filmé; très beau noir & blanc, mais d'une froideur telle qu'on ne se sent plus concernés! Les 2 comédiennes sont parfaites mais les dialogues sont tellement écrits, qu'elles en deviennent abstraites. Mise en scène volontairement distante, malgré ses gros plans insistants, envahissants, apparition d'une caméra filmant en toute fin du film, référence au "Mépris" de Godard"? Curieux objet cinéphilique!
    Shawn777
    Shawn777

    582 abonnés 3 468 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 décembre 2021
    Je précise tout de suite que je ne suis pas là pour analyser ce film, réalisé par Ingmar Bergman et sorti en 1966, tout simplement car cela a déjà été fait et je n'ai pas la prétention d'apporter une quelconque analyse scientifique, ou alors, ce serait de la branlette intellectuelle. Du réalisateur, j'ai déjà vu "Cris et chuchotements" (que j'avais d'ailleurs beaucoup aimé, bien plus que celui-ci), je sentais donc le trip intello et contemplatif venir, avec une certaine appréhension (on a toujours peur de passer pour un débile devant ce genre de film si on ne rentre pas dans le délire). Le film a en effet tout du film d'auteur cliché : c'est en noir et blanc, c'est lent, c'est contemplatif et il y a une femme qui regarde la pluie en fumant. Et je dois reconnaitre que je ne suis pas vraiment parvenu à complètement rentrer dans le film, dans cette histoire s'apparentant à une séance de psychanalyse vue de l'extérieur. Au début, je n'ai pas tellement compris où le film voulait en venir ou même aller, on suit ces deux femmes dont l'une ne parle pas et l'autre parle trop, c'est certes poétique mais ça va cinq minutes, surtout que je suis quelqu'un de très cartésien qui aime avoir rapidement des réponses. C'est donc en vitesse que je file lire des analyses (très branlettes intellectuelles avec de longues pages qui ne racontent, au final, pas grand-chose et qui ne cessent de vanter le génie du réalisateur) et c'est là que je tombe sur cette théorie de Jung sur laquelle le film s’appuierait. Je ne vais pas l'expliquer ici, vous trouverez des critiques qui en parlent en détail, mais en gros, on serait grosso-modo dans un délire schizophrénique, ce qui est plutôt intéressant ! Cela permet, dans un premier temps d'éclairer un peu l'intrigue et puis ça la rend aussi plus pertinente (on sort un peu du mélodrame classique quoi). Mais seulement, le problème, c'est que, si on ne connait pas cette théorie, on se tire un peu une balle dans le pied car le tout devient beaucoup moins accessible et plus flou. Mais bon, même en ayant cette théorie en tête, je ne peux pas dire que j'ai complètement adhéré au film non plus, c'est certes intéressant mais je ne vais pas vous cacher que je me suis un peu ennuyé sur la fin, trouvant tout ça, au bout d'un moment, plutôt longuet. Je reconnais cependant que le film n'a effectivement pas prit une ride, il reste par ailleurs toujours aujourd'hui une claque esthétique ; les plans, les ombres, les cadrages, tout est très travaillé ! Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Liv Ullmann et Bibi Andersson qui jouent très bien. "Persona" est donc un film qui ne reste effectivement pas mal dans l'ensemble mais, en revanche, je ne partage pas l'avis de la majorité le considérant comme un chef-d’œuvre du septième art.
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 312 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mai 2022
    Persona c’est une théorie de Young qui consiste à sonder l’inconscient. Éminemment esthétique mais trop lent et trop compliqué pour moi. Mériterait peut-être une seconde vision. J’ai du mal avec les films nécessitant une notice d'emploi...

    Je reste perplexe après la re-vision de ce film considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma, tourné sur l’île de Fårö, lieu de prédilection du cinéaste. Un film très créatif au niveau des effets visuels et sonores, apparents dès le générique. Le scénario aborde de multiples thèmes, dont celui de l’incommunicabilité, du sexe, des pulsions maternelles, et d’une relation fusionnelle voire amoureuse à interprétations multiples… Eclairé par des scènes lumineuses (le verre brisé), il ne laisse pas indifférent.
    Niels C.
    Niels C.

    1 abonné 12 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2021
    Mon premier Bergman

    Quel rôle jouons nous dans notre cercle sociétal ? C'est la grande question de Persona, évidemment directement tiré de la persona de Jung. De cette question surgit l'opposition.

    D'un coté Elizabet, femme tentant de se défaire de son rôle sociétal au travers d'un mutisme. Il est amusant alors de tracer un parallèle entre son rôle maternel qu'elle acquiert par défaut et auto pression et son métier d'actrice l'amenant à endosser des personnalités étrangères à son Moi. Qui est alors le plus faux ? La mère qui ne le voulait pas ou l'actrice qui reflète l'irréel ?

    De l'autre coté, Alma opère comme la stricte opposée d'Elizabet, obéissant principalement à ses pulsions, l'amenant alors à rentrer en conflit avec sa volonté d'être une bonne épouse.
    Et alors que la rencontre entre les deux femmes amènera Alma à confier ses pensées et ses souvenirs les plus intimes, on se retrouvera avec le constat suivant : malgré leurs oppositions, les deux personnages désireront ce que l'autre a ou a pu faire.

    Et comme cette première couche de philo n'était pas suffisante, Bergman propose une analyse de la distribution du pouvoir dans les relations, au niveau inconscient, le mutisme d'Elizabet lui donnant du pouvoir sur Alma. Dans son excès de narcissisme, l'actrice aura besoin de la reconnaissance de l'infirmière qui a contrario aura besoin d'une confidente et d'une personne pour la juger.

    Niveau mise en scène, tout est fait pour augmenter l'ambivalence des deux personnages. Alors que les relations entre les femmes se dégradent, les ombres deviennent plus contrastées, jusqu'à couvrir la moitié des visages.
    Toujours dans cette idée de dualité, les scènes d'intérieur ne dévoileront que peu de mobilier et d'espace tandis que les extérieurs projetteront des lignes d'horizons infinies. La maison devient donc un lieu protégé où les histoires et confessions ne peuvent s'échapper mais également une prison physique où l'ennui se fait tour le temps sentir. De l'autre coté, la plage se transforme en une source de liberté, un échappatoire, mais aussi un espace de solitude.

    Il serait vain d'épiloguer sur la réalisation virtuose de Bergman qui réinvente à chaque plan les codes et gimmicks du genre. De même, il serait inutile d'épiloguer sur les immenses prestations de Bibi Andersson et Liv Ullmann.

    Chef d'oeuvre interdimensionnel
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2020
    En 1h20, Bergman s'attache à explorer toutes les possibilités offertes par le jeu de miroirs qu'il instaure entre ses deux personnages féminins dans un film qui appelle de nombreuses interprétations psychanalytiques. La thématique du double, et de la dualité, est aussi l'occasion pour Bergman de signer l'un de ses films les plus inventifs formellement : on pense ainsi autant aux bricolages surréalistes de Bunuel qu'aux expérimentateurs français et italiens du début des années 60. Troublant et fascinant.
    DanielOceanAndCo
    DanielOceanAndCo

    3 abonnés 384 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 octobre 2020
    Le meilleur Bergman que j'ai vu, une oeuvre à la fois métaphysique et onirique emmennée par deux commédiennes absolument sublimes. On retrouve ici de nombreux thèmes chers à Bergman : le désir et l'introspection de soi entre autres. S'ajoute à cela une magnifique photo et une réalisation sobre et élégante et le plaisir du spectateurs est total.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    194 abonnés 2 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 mai 2020
    Bon, ça a beau être signé Ingmar Bergman, le film n'a pas été très galvanisant à mes yeux.
    Malgré une courte durée (à peine 1h20), ce long-métrage m'a tout de même un peu ennuyé. La faute a un récit qui perd plus qu'il ne charme le spectateur. Alors que la thématique est extrêmement fascinante (et loin d'être éculée à l'époque de la sortie du film comme c'est le cas aujourd'hui), le dédoublement de personnalité et la schizophrénie, l'histoire avance peu et elle n'est pas marquée par beaucoup de péripétie. Par ailleurs, le film démarre par un prologue qui n'aura rien à voir avec le reste de l'intrigue.
    Si les deux actrices (Bibi Andersson et Liv Ullmann) jouent plutôt bien, la personnalité et les comportement de leurs personnages ont tendance a laissé perplexe et je m'y suis peu attaché.
    On peut tout de même noter et apprécier toute la recherche de mise en scène pour renforcer la sensation de dédoublement de personnalité. Il y a un vrai travail expérimental, qui, dans les années 60, est franchement révolutionnaire pour le 7ème art (avec les prémices des illusions psychédéliques).
    Bref, il y a de quoi satisfaire les amateurs de films sur la folie et la schizophrénie et les férus du cinéaste suédois ; pour ma part, ça ne m'a que moyennement séduit.
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