Un très bon film. Liv Ullmann est une actrice jouant « Electre », pièce de théâtre filmée. Elle perd la parole en pleine scène. Infirmière, Alma ( Bibi Andersson), va laccompagner au bord de la mer quelques semaines. Lactrice restera muette, linfirmière, elle, en dira peut-être trop
Igmar Bergman se sert ici librement des principes de Karl Jung, homme qui mettra en avant le « Persona » correspondant au masque social et l »Alma » se rapportant au subconscient. Daprès le psychanalyste suisse la souffrance humaine provenait du conflit irrémédiable de ces deux principes. Bergman lutilise en nous montrant deux femmes que tout semble opposer. Pourtant leur rapprochement sera de plus en plus troublant. La perte de la parole sert ici de masque, de protection mais également à lincapacité de communication. La scène où arrive le mari de Liv Ulmann, dailleurs atteint de cécité, nous montre très explicitement le rôle de linconscient, des pensées et des réflexions que lon ne peut transmettre que si difficilement aux autres et, de surcroît, au monde. Comme elle ne possède pas les mots pour lui parler elle le fait faire par
lautre ? Où bien est-ce uniquement se fameux subconscient qui sen charge ? A-t-on à faire à deux femmes ? Bergman amplifie encore cette dualité, de façon incroyablement intelligente, dans une merveilleuse double scène où les évènements passés des deux femmes se rapprochent. Bergman nous livre ici un film très riche, surtout pour une uvre de moins dune heure trente. Là encore, il a laudace daborder de nombreux thèmes comme lamour, la haine, la solitude, lincommunication, la mort. Contrairement à ce que lon a pu lire où entendre, le thème de Dieu est réellement abordé, notamment dans les plans-séquences du début du film où lon entrevoit une main se faisant transpercer et une araignée, déjà utilisée par Bergman comme symbole de Dieu dans « A travers le miroir » en 1961 et réutilisée chez Zulawski en 1984 dans « La femme publique » .De plus les