Mon avis final ? Moyen, neutre, je ne sais pas. Beaucoup à dire mais pas grand chose à en tirer. Pas nécessairement mauvais. Persona, ce genre de film d'auteur que l'on regarde alors qu'il y a peu à voir, que l'on ne comprend pas, et dont il n'y a en réalité rien à comprendre, aucune explication. C'est extrêmement frustrant. Non, ce film n'est pas mauvais. Il est court, on ne perd donc pas son temps, ouf ! Bergman use d'un style complètement épuré. L'image est vide, les décors d'un gris-blanc uni glaçant et sans émotion. Sur l'image, il n'y a donc strictement rien à voir, à moins d'y trouver une analyse abstraite digne de l'art contemporain que personne n'aime. Peut-on se contenter d'un bon scénario ? Absolument pas. C'est un film au sujet métaphysique, psychologique, paraissant hautain de par sa subjectivité et l'incompréhension qui en résulte. Ce film, on le regarde, on essaye de suivre ce qui se passe, on est intrigué, on veut comprendre. Mais malheureusement, il se termine, comme ça, sans qu'on n'ait vraiment avancé. Quelques explications à la fin sur la personnalité de Elisabet, qui arrivent d'ailleurs comme un cheveu sur la soupe, mais absolument rien sur ce qui a été vu et qui a pu nous paraître curieux, étonnant. Mais alors, sur quoi se reposer pour apprécier ce film ? Pour trouver une raison de voir ce film, il faut jouer les cinéaste analystes en observant scrupuleusement le montage et la réalisation, le rapport entre les plans et les dialogues, entre l'image et le son, la musique, discrète voire presque inexistante mais pourtant ajustée avec minutie. J'aurais envie de dire que cette manière de faire pourrait trouver meilleur refuge dans un scénario adapté à un public un peu plus large. On cite souvent Lynch pour comparer, et ce n'est pas sans raison. J'ai eu l'impression, par moment, de retomber dans l'incroyable et fascinant bordel de Mulholland Drive.