Paul Kersey avait dû quitter précipitamment New York à la fin du premier opus pour trouver refuge à Los Angeles (dans le second volet). Cette fois-ci, il est de retour et va rapidement constater que c’est toujours autant la zone, voir pire dans certains quartiers, comme c’est le cas à Belmont où il assiste à l’assassinat de l’un de ses frères d’armes (ils ont fait la guerre de Coréen). Le chef de la police va le pousser officieusement à reprendre du service (passer au Kärcher la cité en échange de sa libération) car il a bien conscience qu’un type comme lui est bien plus efficace que la police et la justice réunies.
On retrouve une fois de plus Charles Bronson aux côtés d’Ed Lauter & Martin Balsam au cœur d’un polar qui détonne complètement des précédents opus, comme s’il avait été réalisé par un tout autre réalisateur (alors que Michael Winner a justement réalisé les trois premiers opus de la saga).
Si vous pensiez avoir tout vu avec les précédents opus, détrompez-vous, Michael Winner ne cesse de nous surprendre. Alors certes, le film est moins « violent » dans le sens où on échappe aux scènes de viols qui étaient légion dans les précédents opus (excepté un viol qui sera seulement suggéré, bien loin des précédentes atrocités). Ici, c’est l’apologie de la violence, comme si le Chuck Norris d’Invasion U.S.A. (1986) avait pris la relève de Charles Bronson. D’ailleurs, c’est à se demander si le film n’aurait pas été financé par la NRA (le lobby des armes aux États-Unis) tant ces dernières sont sur-représentées (entre le Wildey 475 Magnum, la mitrailleuse Browning ou encore le lance-roquette).
On sent rapidement que le film n’est pas là pour enfiler des perles et que ça va défourailler sévère. Si le pitch de départ est improbable, on finit rapidement par y faire abstraction tant le degré de violence est un cran au-dessus. Tout ce joyeux bordel devient rapidement jubilatoire, voir Charles Bronson (la soixantaine tout de même) faire des sprints pour tenter de rattraper des loubards (il n’y arrive jamais) ou dégainer la sulfateuse, c’est tout bonnement jouissif, et ce, malgré un certain côté nanar qui colle au film (les différents pièges imaginés par le héros pour nuire aux assaillants, le trop plein de séquences surréalistes, les mannequins en mousse qui tombent des toits d’immeubles et des loubards grimés en punk qui frisent le ridicule, mention spéciale à Gavan O'Herlihy complètement hideux en badguy avec sa coiffure chelou).
Le Justicier de New York (1985) est racoleur et prône la violence, mais il s’avère être aussi un vrai moment d’entertainment généreux (notamment lors de la dernière partie, quand c’est tout le quartier qui part en vrille, se transformant en guérilla urbaine). D’ailleurs, il faut souligner l’excellent travail au niveau des décors pour représenter le quartier Belmont (tourné en réalité à Brixton et au Lambeth hospital, un gigantesque complexe hospitalier désaffecté à Londres).
Une suite badass où l’on en a pour notre argent, une suite décomplexée qu’il faut prendre au second degré, pour ce qu’elle est, à savoir une Série B à l’ultra violence où notre héros dézingue à tout va, tire dans le dos arme au poing, avant de se faire acclamer par la foule tel le messie.
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