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Alain D.
581 abonnés
3 274 critiques
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3,5
Publiée le 29 mars 2018
Hier soir TV7-ARTE rend Hommage à Stéphane Audran avec " La Femme Infidèle ", un bon Thriller écrit et réalisé par Claude Chabrol. Un polar qui débute déjà dans une ambiance trouble qui va nous porter tout au long du film. Le scénario bien écrit se révèle simple mais efficace ; il nous conte un drame intense sur un rythme lent que l'on peut savourer ou regretter. L'histoire est magnifiquement portée par la musique de Pierre Jansen avec une BO envoutante et très présente. L'affiche nous propose un trio d'acteurs sublimes dont Maurice Ronet que l'on voit hélas trop peu. Stéphane Audran est très belle dans un jeu toujours sobre et un phrasé si fascinant. Michel Bouquet est lui aussi excellent ; son regard intense crève l'écran pour notre plus grand plaisir.
La femme infidèle est la quintessence du cinéma de Claude Chabrol. Toutes les qualités du cinéaste sont additionnées : capacité à dérouler une intrigue de la façon la plus pure, direction d'acteurs parfaite, sobriété de la mise en scène proche de Melville, utilisation appropriée de la musique, étude millimétrée d'un milieu (la bourgeoisie) aux relations troubles et la psychologie complexe. Michel Bouquet trouve peut être ici son meilleur rôle : méprisé car trop bourgeois dans ses attitudes, pas assez libéré (la scène du dancing), il a aussi une sorte d'autorité qui en impose aux autres, et notamment à sa famille. Une grande violence perce son regard alors même que son sourire est doux, et semble mettre en confiance ses interlocuteurs. Confronté à une situation qu'il a lui même provoqué (sa femme le trompe, comment en serait il autrement ?), il commet un meurtre, pas forcément prémédité, dans une des scènes les plus mémorables du film. Quand la police tourne autour de sa femme, possible cause de la disparition de l'homme assassiné, celle ci comprends petit à petit ce qui s'est passé et devine chez son mari un caractère qu'elle n'avait jusqu'alors jamais soupçonné, une passion cachée derrière les conventions bourgeoises. Le dernier regard de Michel Bouquet, plein de détresse et de tendresse, clôt magnifiquement le film.
Un des meilleurs Chabrol qui a l'immense mérite d'y aller franchement avec son sujet de prédilection, à savoir bien sûr la bourgeoisie, sans la surface du policier ou du inspiré d'un fait divers réel. C'est avec un oeil redoutablement affuté et une précision quasi-chirurgicale que le réalisateur décrit le cas d'un couple de bourgeois qu'un meurtre va paradoxalement réunir. Les interprétations de Stéphane Audran et surtout de Michel Bouquet, un des plus grands acteurs français, sont absolument parfaites. Sans aucun doute le meilleur des "drames bourgeois" mis en scène par le cinéaste ainsi qu'une brillante réussite.
Drame bourgeois de 1968, tragédie antique transposée France pompidolienne... Quel palpitant huis-clos ! Un Chabrol d'une justesse absolue, bien avant qu'il ne cède à la facilité du trash dans ses caricatures. On sent venir la contraception, le bannissement des corsets dans ce film rappelant combien on se désaltérait dans les bureaux en plaisantant sur la jupe courte de la standardiste tellement troublante. Monsieur et Madame c'est autre chose. Ils sont établis sous contrat, réellement attachés si l'on en juge par leur dialogue (certes de sourds par moments), bien à l'abri matin et soir dans leur maison sous les arbres, distraits par la mini-télé qui grésille. Il y a bien cet écho sépulcral hors la chambre et les dix ans d'écart entre l'homme d'affaires qui ne s'en laisse pas conter et sa femme assignée au foyer quoique libre de ses journées supposées cosmétiques. Le discours du cinéaste peut s'étendre à tout couple une fois passée la fusion sexuelle, cette tendresse qui oscille entre sécurité et étouffement. Qu'une sanction se profile et voilà le duo resserré dans une complicité qui sent le soufre ! Jusqu'au dernier souffle ou pas reste à l'appréciation du spectateur.
Chabrol plante une fois encore sa caméra dans le milieu de la bourgeoisie. Et nous montre la petite vie (en apparence) sans encombre d'un couple bien sous tous rapports. Mais évidemment, la situation se dégrade rapidement. Un drame fort et intense, qui prend son temps tout en nous maintenant sous pression.
Coutumier des drames criminels dans le milieu de la moyenne bourgeoisie parvenue,Claude Chabrol signait avec "La femme infidèle"(1968)une de ses oeuvres les plus accomplies.Tout concourt à une sobriété pesante et une tension croissante.Et que dire de la musique qui nous happe dans les ténèbres,entre les notes aiguës du piano et l'omniprésence des instruments à cordes.Au départ,une banale histoire de mari soupçonneux(Michel Bouquet,à la raideur glaçante),qui engage un détective pour découvrir l'amant de sa femme désoeuvrée(Stéphane Audran,impeccable dans un rôle qu'elle pratiquera beaucoup chez Chabrol).Le tournant intervient lorsque le mari tue l'amant après une discussion franche et cocasse.La science du cadre de Chabrol,sa capacité à composer des plans dépouillés,s'étalant au-delà du raisonnable,installe un vrai climat d'angoisse.L'argent n'étant pas un problème pour eux,ces bourgeois se croient au-dessus des lois,et font ce qu'il faut pour demeurer blanc comme neige.L'économie de mots n'empêche pas la psychologie fouillée.Le regard final entre Audran et Bouquet est lourd de signification,entre connivence et déchirement.
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2,5
Publiée le 18 septembre 2018
L'un des films les plus cèlèbres de Claude Chabrol où tout le sujet (du moins une partie) est finalement rèsumè par le dernier plan entre Charles et Hèlène avec ce long regard d'amour! Un mari trompè (Michel Bouquet, remarquable) rencontre l'amant de sa femme et le tue! Chabrol met l'accent sur une famille de classe supèrieure dans une luxueuse villa quelque part en banlieue! Sans avoir un tempèrament de jaloux (peut-être parce que ça lui est très difficile d'être soupçonneux), le rèalisateur français touche juste dans les rapports de soupçon entre homme et femme! Un film comme "La femme infidèle n'exclut pas le cinèma d'Hitchcock avec une tension qui bouillonne sous la surface! Le problème, c'est que ce suspense psychologique profondèment ancrè dans son èpoque fait parti des films qui ont mal vieilli! Des lenteurs, une bourgeoisie vieillotte et une prestation dèphasèe de Maurice Ronet! Hommage à Stèphane Audran [1932-2018] avec ce charme mystèrieux qui n'appartenait qu'à elle! Ce n'est pas, il s'en faut, son meilleur rôle On lui prèfère largement "Le boucher"...
Un magnifique Chabrol à classer parmi ses meilleurs films, la mise en scène est très belle avec une sobriété qui sait éviter des effets inutiles, une histoire somme toute assez simple parfaitement servie par ses acteurs (instant très réussi pendant ce face à face entre l'amant et le mari) mais aussi par une musique en parfait accord avec le ton dramatique du film. La Femme infidèle finit avec une scène émouvante et un beau traveling arrière.
Un bon film solide avec une ambiance bien particulière chère au réalisateur et que savent si bien rendre Audran et Bouquet, on regrettera quelques longueurs.
Chabrol fait du chabrol, ici et encore on peut s'en desespérer ou se réjouir d'une habitude prise avec l'angoisse conjugale la plus devastatrice, sns omettre le cynisme qui ici fait du drame un vrai cluedo psychologique, on ne peut se permettre d'attaquer le maître sur un terrain qu'il maîtrise plus que parfaitement (ses origines y sont pour beaucoup), mais on peut s'agacer d'une prise de risques toujours perfidement evité, toujours reculé, ainsi tout est dosé et remarquablement écrit mais est-ce suffisant à l'appréciation profonde du film qui instille un grand classicisme (superbe partition de jansen) sans insuflé de passion ou de partie pris, laissant surtout dans cet opus, de grands moments de cinéma s'envolés pour ne cerné qu'un cadre des interractions et des rapports plutôt limités (c cic une critique globale de son oeuvre quoique trés personnelle). La limite chez chabrol n'est que l'évidence des relations les plus souterraines, qui se tapissent et transpirent sur les acteurs. C sans doute appréciable et jubilatoire mais chabrol ne se réinvente pas beaucoup et reste prisonnier d'un procédé qui m'apparait pour le coup aussi facile qu'évident. J'apprecie d'autant son juste avant la nuit, où la douleure ne vient plus de la séparation, mais de soi, et où chabrol se réintroduit dans un schéma différent, ou s'affronte la page blanche trés étendue du cinéma et la pureté de personnages aux intentions limpides. Ce qui manque cruellement à cette Femme infidèle, c un rapport profond à notre identité.
C'est le premier film de Claude Chabrol que je vois et je suis très déçue car pour moi il a un style trop lent. C'est sûr il prend le temps de filmer mais l'ennui nous gagne. Cependant, il faut noter que les acteurs sont tous très bien !!! A découvrir.
L'ambiance et les acteurs m'ont paru trop neutre, inexpressifs au premier abord. Cependant, je dois reconnaître qu'après la scène du crime, mon attention s'est amplifiée. Le film est un véritable jeu de patience dont les longueurs se transposent peu à peu en suspens et donne envie d'aller jusqu'à ce final qui nous met dans l'oeil du protagoniste et que j'ai tout simplement trouvé génial ! :)
A partir d’un scénario simple comme bonjour, Claude Chabrol brosse une galerie de personnages complexes et attachants. Comme à son habitude, le réalisateur épingle les petits vices des familles bourgeoises en évitant soigneusement l’écueil du jugement moral. La scène finale est d’une beauté renversante. Une vraie réussite.
Claude Chabrol me séduit encore une fois, le scénario pourrait tenir sur un timbre poste mais le réalisateur ficelle ça tellement bien que l'on ne s'ennuie pas. De même, on sait déjà tout ce qu'il se passera avant d'avoir commencé le film mais ça ne dérange absolument pas. La vie des personnages est tellement bien décrites qu'on se passionne pour cette histoire lugubre. La musique est superbe et rend l'atmosphère particulière stressante. Un film qui vaut le coup d'être vu.