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Philcroc
54 abonnés
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4,0
Publiée le 5 janvier 2022
Un très bon Chabrol avec deux grands acteurs au sommet de leur art : Michel Bouquet et stéphane Audran qui font de cette histoire d'adultère un drame psychologique abouti.
C'est le premier Claude Chabrol que je vois ! Et oui, il faut bien un début à tout et je dois dire que je ne suis pas déçu de ce film sorti en 1969. Le film raconte l'histoire d'un couple dont le mari soupçonne sa femme de le tromper. Il va donc mener une enquête et va commettre l'irréparable. Je connaissais déjà le pitch dans les grandes lignes puisque, avant de voir ce film, j'avais regardé il y a pas mal de temps déjà le remake américain "Infidèle" d'Adrian Lyne, sorti en 2002. J'avais alors envie de découvrir l'original français qui est beaucoup moins sensuel et beaucoup plus en retenue (ce qui n'est pas une critique négative). Beaucoup plus en retenue en effet puisque toutes les émotions passent par les gestes et des regards. Il est d'ailleurs amusant d'observer que les dialogues sont bien souvent abscons (encore une fois, ce n'est pas une critique négative) et bateaux et ils ne transmettent en tout cas rien de ce que ressentent les personnages. Tout est en finesse et le film met en avant des sujets intéressants tels que la mort du couple mais en même temps sa renaissance. C'est clairement le gamin qui maintient ce couple en place tant bien que mal, notamment grâce à l'amour que ses parents lui portent, mais on se rendra compte qu'il n'y a finalement pas que le gamin et que ce couple avait besoin de cet évènement (l'évènement majeur du film) afin de se retrouver (le travelling final est par ailleurs très intéressant et dit encore une fois beaucoup de choses aux spectateurs, sans avoir recours aux mots). En ce qui concerne les acteurs, nous retrouvons principalement Michel Bouquet, Stéphane Audran et Maurice Ronet qui jouent très bien. "La Femme infidèle" est donc un bon film construit tout en subtilité.
Opus ( selon moi) majeur de la longue filmographie de Claude Chabrol ( plus de cinquante titres) , " la femme infidèle" est au travers d'un scénario convenu ( un bourgeois soupçonne son épouse de le tromper. Il charge un détective d'enquêter), propose une réflexion sur les névroses, les troubles de la personnalité de la classe dominante et sur l'institution du mariage.
La mise en scène est au scalpel et décrit une ambiance glacée soulignée par une bande son qui se marie à merveille aux images.
Il faut relever le casting exceptionnel servit par la sublime Stéphane Audran ( épouse à la ville du cinéaste) et par Michel Bouquet dont le personnage est formidable d'hypocrisie et de jalousie pathologique.
Avec " que la bête meure", " le boucher", " les noces rouges", " la femme infidèle" représente à mon goût, la quintessence du cinéma de ce metteur en scène de premier ordre, que fût Claude Chabrol.
« La femme infidèle » de Claude Chabrol (1969) est un thriller policier typiquement « chabrolien » se déroulant forcément dans le milieu de la petite bourgeoisie durant les 30 glorieuses. Beaucoup de choses sont vues, beaucoup transpirent de la mimique de Michel Bouquet et des regards lointains de Stéphane Audran, et beaucoup de choses sont ressenties mais tues… On y ajoute 2 petits moments de suspense (l’étang couvert de lentilles d’eau et le coffre embouti de la Mercedes) et une métaphore avec ce puzzle où il semble manquer une pièce… et voilà un film tourné sans fioritures et sur un rythme assez lent mais un film qui devient prenant avec un dernier plan plein de détresse et mais aussi de tendresse. Il a par certains aspects vieilli : les minauderies de la secrétaire, la décoration de la maison à Versailles et l’omniprésence du tabac et de l’alcool. Ce n’est pas pour moi le meilleur Chabrol mais assurément une très belle leçon de cinéma.
L'un des meilleurs films de Chabrol qui amorce le début de sa grande période. On y retrouve sa manière pudique de parler de sentiments cachés derrière le glacis des habitudes d'une vie bourgeoise. Michel Bouquet et Stéphane Audran sont très bien ; ils parviennent à exprimer leurs sentiments par les seules expressions de leur visage. L'intrigue est elle-même assez amorale, puisque c'est l'histoire d'un couple qu'un crime passionnel rapproche. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Dans leur propriété de banlieue, les Desvallées donnent l'image doucereuse du bonheur bourgeois. Chabrol brise vite cette image trop lisse en laissant entendre que l'épouse a un amant. Et comment en serait-il autrement? Elle est le modèle de la bourgeoise oisive qui s'ennuie tandis que le mari, absorbé par son travail, est sympathique mais terne. Chabrol ne réinvente en rien le classique cas de figure mari-femme-amant. Au contraire, il en donne une lecture très simple, revient aux sources si l'on peut dire, en se refusant à de quelconques effets singuliers ou rebondissements spectaculaires. spoiler: Même si l'assassinat de l'amant sort du contexte le plus courant de l'adultère!
L'interpretation contribue naturellement, autant que la mise en scène, à la vérité des personnages. Michel Bouquet, plus particulièrement, donne à son emploi de bourgeois cocu une humanité intéressante et sensible qui ne relève evidemment pas du vaudeville et pas davantage d'un figure de polar. Froid et impénétrable, Charles Desvallées ne trahira, malgré ses soupçons et sa jalousie, qu'une seule fois son émotion.spoiler: Emotion fatale qui le conduit à tuer son rival au terme d'une entrevue aussi brève qu'incongrue.
La suite relève d'une situation policière et psychologique très hitchcockienne. Chabrol met en scène un drame classique qui n'est dépourvu ni d'ironie ni de sensations et qui reste dans une constante justesse.
Sans doute le meilleur Chabrol de la seconde partie avec Le Boucher. Le film est centré sur l'aura sensuelle de Stéphane Audran et sur sa sexualité. Michel Bouquet est impérial dans le rôle du mari trompé. Pas un mot en trop, pas une image en trop. Une épure de roman policier qui met en avant la musique très belle et très inquiétante du grand Pierre Jansen. Ainsi, comme toujours pour les grands films, La Femme Infidèle devient un opéra, et dans ce cas un opéra des lieux, des choses et des types de la bourgeoisie parisienne (seizième, Neuilly, Versailles, le cabinet d'avocat, la garçonnière, la grande maison).
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4,0
Publiée le 23 octobre 2021
Encore un des thrillers psychologiques ou criminels lents et sombres qui est faussement calmes de Claude Chabrol La Femme Infidèle est probablement l'un de ses efforts les plus réussis. Il y a une séquence en particulier la confrontation entre Michel Bouquet et Maurice Ronet qui est du cinéma absolument fascinant elle vous fera retenir votre souffle. Stéphane Audran est superbe (ces jambes) mais sa meilleure scène se situe vers la toute fin du film avec un long travelling qui la suit et qui se concentre sur son visage qui prend une expression de type Mona Lisa avec juste un soupçon de sourire. Le titre ne laisse guère de doute sur le caractère fidèle de la femme et les 30 premières minutes auraient pu être encore meilleures si nous étions moins certains que les soupçons de Bouquet n'étaient pas de la simple paranoïa. La liaison d'Audran n'est pas très développée et son mariage ne semble pas suffisamment dysfonctionnel pour que son infidélité continue soit en quelque sorte justifiée. Mais le dernier plan est techniquement magnifique et concluant mais personnellement je pense que le film aurait dû se terminer une scène plus tôt...
Du très grand Chabrol. Michel Bouquet, incomparable quand il s'agit de jouer les bourgeois en proie au doute, et Stéphane Audran, tremblante, forme un couple se métamorphosant sous nos yeux, le crime faisant renaitre une passion longtemps oublié. Acide, immoral diront certains, simplement magistral pour moi.
Plutôt bon polar décalé ou le cynique Chabrol décrit avec passion ces parvenus aveugles jusqu'à l'os ou imbuvables, et notamment ce genre de vengeance que peut provoquer l'argent: une réussite.
La femme infidèle est un bon film policier.Le scénario est bien construit mais manque d'épaisseur.La mise en scène,d'un bon niveau est classique,épuré,Chabrol utilise intelligemment l'ellipse.Le rythme est assez lent,l'intrigue s'accélérant souvent subitement,de manière inattendue.Bon prestation de Michel Bouquet,d'une grande sobriété,l'acteur réussit à retranscrire les nombreux doutes du personnage psychologiquement complexe.Interprétation mitigé de Stéphane Audran,un peu artificiel.Très bon travail au niveau du cadrage,avec des mouvements de caméras fluides,originaux et hardis.La musique est expérimental,angoissante et réussit à créer une atmosphère mystérieuse, étouffante et étrange.Les dialogues sont bien écrit.L'oeuvre contient aussi de jolies paysages forestiers,des rebondissements surprenants et une touche de suspense.La thématique de ce long métrage est très riche:l'infidélité,le soupçon(influence d'Hitchcock),les problèmes de couple,la jalousie,l'incommunicabilité et la complicité.A noter aussi une belle photographie aux couleurs vives.La fin est abrupte et finalement sans surprise.La femme infidèle est donc un bon film qui possède une liberté de ton étonnante et qui contient une critique en surface de la bourgeoisie française.
Comme les apparences peuvent être trompeuses ! Chabrol décortique avec précision les traits de caractère d'une bourgeoisie qui s'emmerde, enfermée dans ses propres codes. Un époux desintéressé, une épouse frustrée... un amant. Et tout bascule vers le désir, la colère puis la vengeance. Une très belle réalisation, des acteurs à couper le souffle et un scénario de premier choix.
Un des meilleurs Claude CHABROL. C'est d'ailleurs par ce film que je l'ai découvert au début des années 70 avec le Ciné-club de mon lycée. Ce soir, j'ai eu plaisir à le revoir et à l'enregistrer en DVD. La musique est vraiment très belle tout comme les images avec leur flou artistique. Michel BOUQUET est cynique à souhait et Stéphane AUDRAN très crédible en mère dévouée et en femme infidèle. Il en est de même pour tous les autres acteurs adultes, notamment les deux flics, l'amant assassiné et le détective. Quant à Michel, l'enfant du couple, il est merveilleusement bien joué par Stéphane DI NAPOLI, un des enfants-acteurs les plus appéciés de l'époque mais qui a surtout joué dans des téléfilms- on disait alors dramatiques- comme De grandes espérances, des feuilletons comme Poly et surtout Jack tiré d'un roman très noir d'Alphonse DAUDET ainsi notamment que dans un docu-feuilleton se passant sur le France. J'ai eu ce soir beaucoup de plaisir à le revoir dans ce film car j'avais beaucoup apprécié sa prestation. Si ce film existe en DVD et que vous aimez le polar d'ambiance, alors, surtout, n'hésitez pas ! achetez-le sans plus attendre et attendez-vous à passer une soirée des plus agréables.
Un film représentatif des années 60. Tout dans ce film nous y renvoie : des décors aux conventions sociales et aux comportements des différents personnages (notamment les policiers). Chabrol y battit une histoire de renaissance d'un amour déchu où tout est dans les non-dits et les regards, prétexte, comme dans ses autres films, à une critique de la société bourgeoise.