La même année que "On ne vit que deux fois", soit en 1967, sort ce très pop et parodique "James Bond", réalisé par (attention) John Huston, Val Guest, Kenneth Hughes, Joseph McGrath et Robert Parrish et avec d'autant plus de scénaristes, n'est pas mal mais pourra en dérouter plus d'un ! Eh oui, entre la première adaptation de 1954 par CBS et la seconde de 2006 faisant partie de la saga "James Bond" officielle, nous avons eu un "Casino Royale" bien plus excentrique ! Évidemment, un projet impliquant autant de personnes donne forcément un résultat plus que foutraque, tellement qu'on le regarde en se disant que c'est un film à sketchs, chacun plus ou moins indépendant les uns des autres. Car autant du point de vue de la réalisation que de l'écriture, on peut passer d'un extrême à l'autre, comme enchainer une scène très pop ancrée dans les 60's avec toute une séquence reprenant les codes esthétiques de l’expressionnisme allemand. En plus de cela, il y a eu de nombreux problèmes lors de l'écriture et de la production, Peter Sellers ayant par exemple quitté le projet en cours de route, ce qui nous donne alors de sacrées ellipses et surtout de nombreuses incohérences. Enfin, si on cherche à donner un sens au film, on se fera très vite mal au crâne car l'intrigue ne manque pas d'incohérences. Mais si nous suivons juste passivement le film, alors ce dernier peut être plaisant. Mais bien évidemment, un tel projet ne peut être qu'en dents de scie, certains gags bien lourds tombant complètement à l'eau tandis que d'autres sont très drôles. Il en va de même pour les dialogues, surtout lorsqu'ils sont prononcés par autant d'acteurs de talent (on a quand même David Niven, Peter Sellers, Ursula Andress, Orson Welles, Woody Allen, Deborah Kerr, John Huston, Jean-Paul Belmondo et bien d'autres réunis dans un seul film !). Et puis pour en revenir à la mise en scène, ce film est un petit bijou psychédélique ! Nous avons en effet des scènes complètement foutraques (comme la fin par exemple), tandis que d'autres sont tout simplement superbes, comme la scène "The Look of Love". "Casino Royale" est donc un délire psychédélique qui perd bien souvent son spectateur dans son intrigue incompréhensible mais qui se laisse aussi regarder avec beaucoup de plaisir !