Bon, ben voilà encore un film d’action français qui se ridiculise. Dommage puisqu’il y avait des moyens, et malgré son côté régressif, le premier film avec les Yamakasi n’était pas trop mal.
Ici le premier point noir c’est l’interprétation et les personnages. Si quelques acteurs parviennent à peu près à tirer leur épingle du jeu, notamment Elodie Yung et généralement les seconds rôles, en revanche il y a de gros loupés chez les Yamakasi. Certains jouent vraiment comme des pieds, d’autres sont monolithiques, et même ceux qui ne s’en tirent pas trop mal (style Belle Dinh) n’ont rien de bien marquant. La faute à des personnages absolument inconsistants, dont on se désintéresse très vite, et qui font parfois peine à voir.
Le scénario est atroce. Ça ne rime à rien, tout est déstructuré, il y a de l’action certes mais entrecoupé de grands moments de n’importe quoi, de dialogues indignes, d’émotions au rabais, souvent hantées de lieux communs (avec l’ancien). Honnêtement Les Fils du vent ne commence pas de façon fameuse, mais ça tient à peu près la route dans le premier quart d’heure, mais alors ensuite c’est un gloubi-boulga infâme qui nous amène très vite à s’en désintéresser. Dommage.
Pour le reste le film n’offre rien de bien fameux. Il y a beaucoup de scènes d’action certes, pas toujours très lisibles mais enfin pas trop mal mises en scène, mais dont la consensualité confine au génie. Il faut quand même imaginer qu’on peut se bastonner au sabre sans jamais se blesser, pendant trois plombes ! Et puis compte tenu du fait que ces scènes ne font jamais avancer le schmilblick, qu’elles arrivent généralement n’importe comment, et qu’elle n’ont rien d’exceptionnelle (la séquence Parkour est loin d’équivaloir par exemple celle de Banlieue 13), ben on s’en fiche un peu. Là-dessus il faut ajouter une ambiance Bangkok qui ne tient pas la route, et une photographie décente mais polluer par des effets visuels absurdes (il y en a un dans la première partie du film qui est très moche et très lourd), et on obtient un film tout à fait médiocre que même la bande son ne parvient pas à sauver.
C’est donc un ratage franc du collier, et c’est regrettable car il y avait la possibilité de faire quelque chose de correct avec les atouts du film. Mais là non, ce n’est pas possible. Presque tout est indigent, et sans atteindre le niveau de misère d’un Simon Saez, c’est quand même assez minable. 1.