Bill Plympton parle des messages qu'il a voulu faire passer dans The Tune : "J'ai fait un rapide story-board puis j'ai laissé les musiciens écrire les chansons avant de retourner chez moi pour faire les dessins. J'écoutais la musique au casque et dessinait tout ce qui venait à mon oeil intérieur. Il y a deux messages dans ce film. L'un est que l'art vrai se trouve à l'intérieur de soi et non en voyageant autour du monde ou en lisant des livres. L'autre est que dans ce monde de divertissements d'entreprise, on peut encore faire un petit film divertissant tout seul, sans s'entourer d'une légion d'avocats et de comptables."
Bill Plympton a dû financer son film lui-même ce qui ne s'est pas fait sans difficultés : "Nous avons décidé de faire le film ainsi. Nous ferions un court, le vendrions et utiliserions l'argent pour financer la chansons suivante. Et ce jusqu'à la dixième chanson. A la fin, l'argent devait suffire pour faire tous les passages entre. Puis j'ai commencé à recevoir des demandes pour des publicités. Plein de choses. Il y en avait deux pour "Trivial poursuite", et deux pour "Nutrasweet" à Los Angeles. Pour payer The Tune, j'ai loué des sections du film à MTV et à "The Tournee of animation", sachant que les agents d'Hollywood me jetteraient de leur bureau en riant. Ils n'auraient pas l'humour nécessaire pour accéder à des images telles que le train sortant de l'oeil pour rentrer dans une oreille. Le film s'est auto-produit et heureusement les publicités y ont contribués."
Bill Plympton compare son travail à celui de Disney : "J'ai fait beaucoup de caricatures et de dessins en n'imaginant pas que l'on pouvait faire son propre film d'animation. Mais au début des années 1980, l'animation a pris son envol et je suis en quelque sorte tombé là-dedans. J'ai monté ma boutique, juste moi et une autre personne. Pour The Tune deux autres personnes. Mon style est très simple, juste du crayon et du papier. Disney est un orchestre symphonique. Je suis un "garage band". Plutôt cru avec pleins d'erreurs, en fait très humain. J'entre dans une sorte de transe-Zen à ma table à dessins, en écoutant de la musique et en faisant le coloriage."
Bill Plympton parle de sa collaboration avec Maureen McElheron : "Les origines de The Tune remontent au milieu des années 1970. je jouais dans le groupe de country de Maureen McElheron et ses chansons étaient fabuleuses. Le genre de mélodies qui vous collent à la tête. je voulais pouvaoir travailler avec elle plus tard sur mes films.
En 1986, nous avons travaillé ensemble sur My Face qui a beaucoup attiré l'attention et même une nomination aux Oscars.
J'ai appelé Maureen et je lui ai dit : "faisons un long métrage, mettons ensemble tes chansons et mon anmation dans un film." L'idée lui a tout de suite plu. On s'est vus le lendemain pour discuter du concept de l'histoire. Ce jeune homme qui essaie d'écrire un tube a toujours été l'idée de base. De petites ramifications ont changé en cours de route, mais l'idée de l'auteur de chansons parti en pélerinage pour écrire la chanson parfaite ou trouver sa sensibilité artistique est restée."
Bill Plympton parle de ce qu'il voulait faire avec The Tune : "J'ai fait ce film pour m'amuser. Je pensais qu'il se jouerait peut-être parfois à des séances de minuit, et que si je faisais tout moi-même je rentrerais dans mes frais. Le film n'a coûté que 175.000$. J'avais dans l'idée de faire une comédie musicale fantaisiste comme Yellow Submarine, en utilisant tous les courants musicaux que Maureen et moi aimions, du rockabily au blues en passant par la surf-music. Un film très orienté sur les racines musicales, modestes, sans synthétiseurs. Rien à voir avec l'habituel orchestre à 200 pièces dirigé par John Williams !"