Au-delà de la césure inattendue qui intervient au milieu du film, sorte de relecture d'un contre-champ révélateur qu'on nous avait jusqu'alors dissimulé, "A la folie... pas du tout" ne recèle à aucun moment la moindre once de velléité de la part de sa réalisatrice / scénariste d'imposer (ou ne serait-ce que proposer) un point de vue, une personnalité à proprement parler sur ce que son film nous donne à voir.
Au lieu de cela, Laetitia Colombani se laisse trop aveuglément guider par son histoire seule, visiblement persuadée de la puissance suffisante de ses ressorts dramatiques (astucieux, au demeurant)... tant et si bien que son film ne résiste que très difficilement à un second visionnage. Dialogues qui sonnent faux. Comédiens (à l'accoutumée très bons) aux prestations minimales. Eclairage indigeste digne d'une sitcom française lambda qui, pour le coup, ôte spontanément toute crédibilité aux prétentions "thriller-esques" de l'auteure.
Considéré séparément de son scénario, le film laisse une impression de gâchis du à une sous-exploitation globale de son potentiel, apparaissant ainsi, tout au plus, comme un produit tout beau, tout propre à l'image du sourire candide d'Audrey Tautou (interprétant ici une version gentiment pervertie d'Amélie Poulain) qui n'est pas sans évoquer la platitude insipide d'un téléfilm. Un projet prometteur qui s'est transformé en eau de boudin... On aime à la folie ? Pas du tout !