"Jack's back !"
"C'était demain", paradoxe, pour un film hors du temps. 1893, l'Angleterre victorienne est à son apogée, Londres est le modèle économique et innovant du vieux continent. Pourtant à Whitechapel, un monstre est tapis dans l'ombre, son surnom "Jack l'éventreur". Un meurtre de trop, amène Scotland Yard à soupçonner J.L Stevenson (hommage à l'auteur du Dr Jekyll et Mr hyde), médecin de son état, ami d'un certains H.G Wells inventeur de génie. Acculé par les forces de l'ordre, Stevenson doit son salut à l'invention de Wells, une machine à voyager dans le temps ! Nous embarquons pour un voyage d'un siècle, direction San Francisco à l'aube de l'année 1980. Cette ville bouillonnante de vie et d'excès est parfaite pour Stevenson (terrifiant David Warner), comme si le 20ème siècle était son siècle. Contrains de le suivre, l'adaptation de Wells (maladroit Malcolm McDowell) sera plus difficile. "C'était demain" est une oeuvre de science-fiction évidemment, mais c'est aussi un film sur les mutations de notre société au niveau économique, médiatique, (la découverte de la télévision par nos deux héros), l'émancipation des femmes (impossible à croire pour des hommes du XIXème siècle). Paradoxalement, Wells le visionnaire reste bien ancré dans son siècle, quant à Stevenson, il trouve en ce 20ème siècle un terreau fertile pour assouvir son appétit de psychopathe. Grand prix du festival d'Avoriaz en 1980, "C'était Demain" est indémodable, comme si le temps n'avait pas d'emprise sur lui.