My Ain Folk : les secrets du tournage

Selon Bill Douglas, les acteurs professionnels et amateurs n'abordent pas le métier de la même façon. Les premiers cachent les émotions si bien que le réalisateur doit aller les chercher alors que les seconds font davantage confiance et se laissent aller. Par ailleurs, "Plus l’acteur est célèbre, plus il semble éloigné, distant. Il peut devenir terriblement lisse. Il peut donner l’impression d’avoir toujours bien dormi et d’être très apprêté. Il est beaucoup plus intéressant de regarder des personnes qui vivent tout simplement leur vie. Elles portent les difficultés de la vie sur leur visage", explique le metteur en scène, qui a tourné avec des comédiens appartenant à la seconde catégorie pour sa trilogie dont My Ain Folk fait partie.

Au départ, Bill Douglas avait l'intention d'aller dans une école pour choisir ses acteurs. Mais c'est à un arrêt de bus pour se rendre à cette école qu'il a rencontré des perles rares en les personnes de Stephen Archibald et Hughie Restorick. Le cinéaste raconte : "(...) Tout d’un coup, j’ai réalisé que c’était eux. Pas besoin d’aller plus loin. Je leur ai demandé s’ils voulaient jouer dans un film. Ils voulaient connaître l’histoire et savoir combien ils seraient payés. D’un coup de tête, j’ai répondu : “4 £ par semaine et ne vous préoccupez pas de l’histoire.” Je les ai vus bondir à la perspective que leur offrait cette fortune. Je leur ai demandé leur nom et je me suis dit, c’est bon, je ne vais jamais les revoir. Ils ont disparu au coin de la rue et j’ai pensé, mince, c’est vraiment eux que je veux pour mon film !"

Le personnage de Jamie est l'alter ego de Bill Douglas. Son interprète Stephen Archibald demanda au réalisateur si ce film se centre sur sa vie. Douglas répondant par l'affirmative, il a reconnu être content de ne pas être lui, même si tous les deux ont eu une enfance similaire baignée dans la misère. Hellen Crummy, l'institutrice dans le premier volet (My Childhood) le décrit comme : "L’enfant le plus abimé que j’aie jamais vu. Même enfant il avait souvent l’air d’un petit vieillard déprimé."