Capricorn One est un film qui commence bien. Sujet intéressant, original, suspens, on peut même dire qu’une certaine tension s’installe, et, en tout état de cause, jusqu’au départ des astronautes de la base où ils sont retenus, le métrage est prenant et bien fait. Malheureusement, c’est là où ça commence à devenir moins prenant. On oublie la SF, et on part sur une traque assez molle des astronautes, dans le désert, entrecoupé par l’avancée de l’enquête, assez molle elle aussi, d’un journaliste. Vous visualisez un peu la traque du robot dans Mondwest (avec déjà James Brolin mais dans un second rôle) ? Et bien vous avez à peu près ça en plus long, et avec trois cibles. Ce n’est pas vraiment ennuyeux, mais le film perd de ce qui faisait sa force au début. Il devient beaucoup moins original, et puisque pas très intense, le film tend à être moins prenant, et pourra même décevoir. Notamment dans une dernière partie pas terrible, qui confirme qu’au bout de 2 heures, il était temps que ça se termine.
Le casting est intéressant. On trouve pas mal de têtes connues, avec pour trio de héros : James Brolin, qui était alors au fait de sa gloire, Sam Waterston, et O. J. Simpson, dont on sait comme il a mal tourné après sa reconversion réussie au cinéma. Bon trio, pas spécialement très dégrossi, pas spécialement génial, mais très correct, avec des acteurs assez solides pour tenir le spectateur. Autour de ce duo, Elliott Gould, le fameux journaliste. Il est convenable mais il ne retient, lui non plus pas beaucoup l’attention. Hal Holbrook, le méchant de service reste la bonne surprise, avec un personnage original et efficace. A noter quelques seconds rôles de prestige, avec Telly Savalas et la radieuse mais peu présente Karen Black.
Casting correct mais duquel ne surnage pas véritablement un interprète.
Quant à la forme Capricorn One est bien fait. Peter Hyams signe une mise en scène attrayante qui donne à la fois du dynamisme et du relief à l’histoire, surtout dans la partie « évasion », celle qui en avait le plus besoin. L’idée des fusées, la séquence au sommet de la colline, la bonne séquence aérienne finale, tout cela permet à Hyams, de temps à autre, de faire oublier les lacunes du fond. En plus il fait cela avec un budget serré, et pourtant il y a de bonnes scènes d’action par moment (quoique rares), et il fait des miracles dans sa première partie en exploitant intelligemment des décors restreints qu’il arrive à enrichir. Après, la bande son n’a pas un thème très marquant, mais ce n’est pas mauvais.
Franchement, Capricorn One est un film qui aurait vraiment pu être meilleur vu son concept de base. Le souci c’est qu’au bout d’une demi-heure le film a fait le tour de son idée, et il enchaine sur une traque assez plate, à mi-chemin entre Mondwest et Supercopter. Malgré mon enthousiasme des trente premières minutes, je reste sur une impression assez mitigée qui, compte tenu d’une interprétation correcte mais pas flamboyante, m’amène à donner 3.