Le film a été présenté en compétition officielle du 43ème Festival International du Film de Cannes (1990) et nominé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère (1991).
L’actrice, Gong Li, alors compagne du réalisateur Zhang Yimou, sera présente dans ses 7 premiers films, qui laisseront l’empreinte du renouveau du cinéma chinois : Le Sorghon rouge (1987), Ju Dou donc (1989), Opération Jaguar (1989), Épouse et concubines (1999), Qiu Ju, une femme chinoise (1992), Vivre ! (1994), Shanghai Triad (1995). Ils se retrouveront pour le film La Cité interdite (2006).
Il faut reconnaître à Zhang Yimou un certain génie de scénographe. Les corps et les tissus, les teintures se mêlent avec une virtuosité extraordinaire. Mais dans Ju Dou il témoigne aussi d’un vrai talent de dramaturge, en convoquant les dieux et la loi des hommes qui vont contrarier l’amour passionnel et interdit du couple illégitime. Les premiers films de Zhang Yimou sont indissociables de Gong Li, égérie et compagne du cinéaste. L’actrice chinoise s’y révèle sublime et bouleversante. Ju Dou compte parmi les plus grands rôles de Gong Li, dont la beauté époustouflante ne doit pas faire oublier les talents de tragédienne.
Les débuts de la carrière de Zhang Yimou l’imposent d’emblée comme un esthète de l’image, de la couleur et du cadre. Son cinéma s’inspire de la calligraphie et de l’opéra chinois. Ses personnages sont des signes, comme des idéogrammes sur une toile, à la fois symboles, corps et idées. Le moindre mouvement est chorégraphié. Cette recherche de la beauté permanente et du symbolisme n’exclut pas la dimension émotionnelle d’un film comme Ju Dou, à la cruauté exacerbée.