L’histoire d’un vagabond, embauché dans une ferme de village comme ouvrier agricole par une veuve. Son passé sera dévoilé peu à peu, et il deviendra l’enjeu d’une rivalité entre la veuve et une famille dont la haine recuite se double de cupidité.
Adapter Simenon est moins aisé qu’il n’y paraît, car l’écrivain vaut plus par la manière dont il raconte que par le contenu de l’histoire.
Pierre Granier-Deferre prend son temps pour camper le décor de ce village de Bourgogne organisé autour d’un canal, et pour montrer les mœurs étranges de ses habitants. De ce fait, il néglige quelque peu les personnages principaux dans cette première partie, et l’évolution de leurs rapports nous apparaît soudain, d’une manière un peu incongrue. Le film se centre alors sur leur relation, avant que n’apparaisse le thème de la chasse à l’homme, objet lui-même d’un assez long développement.
L’ensemble manque donc de cohérence, et le réalisateur n’a pas su choisir entre la description bucolique d’un village de campagne, l’étude psychologique de deux personnages, et une traque policière. Le climat en souffre.
Belle mise en valeur de comédiens à la hauteur de leur réputation ; rôles secondaires bien typés et attractifs ; jolies photos de péniches, de pont basculant et de campagnes verdoyantes.