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DAVID MOREAU
130 abonnés
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2,0
Publiée le 11 juin 2024
AU BONHEUR DES DAMES. Le canal de la solitude. Les berges obscures que Bobby surveille pendant que Delon Lapointe. Allez les petits, le désir rend soucieux, la veuve est fortifiée, la demoiselle est défensive. Prévenez vos gendarmes qu'ils pourront tirer. Roger Couderc a aimé.
Dans une ambiance à la Simenon bien rendue, on plonge dans le terroir bien bouseux des années 30, des haines familiales bien tenaces. Un pont levis sur un canal sépare les belles-sœurs fachées à mort. Dans leur première confrontation à l'écran, Simone Signoret gagne (aux points) le match face à un Delon moins impérial que dans le Samouraï. La fin est un peu grandiloquente par rapport à l'étude réussie des caractères des différents protagonistes. Il m'a semblé que le compositeur de la bande son Ph. Sarde se soit laissé à reprendre quelques notes de sa propre mélodie des Choses de la vie. TV1 - avril 2020
Un film psychologique assez lent qui vaut surtout pour la rencontre Delon/Signoret. Un repris de justice se fait engager chez une veuve qui s'occupe d'une ferme. Une relation particulière se crée entre ces deux solitaires qui semblent pourtant fort différents. Secrets, jalousie vont rythmé leur histoire.
Une vie campagnarde difficile dans une ferme qui sent la pauvreté, une écluse qui permet d’y accéder le long d'un canal apportant un souffle d’espérance, un bagnard échappé, troublant et séduisant, qui au hasard d’un chemin, rencontre une veuve usée par la vie : le scénario est amorcé dans toute son âpreté, ses non-dits, ses rumeurs… Deux monstres du cinéma français, Signoret/Delon, se font face, admirables de sensibilité dans leurs silences et leurs emportements. Ce drame psychologique est un hymne au cinéma français où l’émotion est présente sans excès ni voyeurisme. Cette histoire d'amour des années 1930 entre deux êtres que rien ne prédestinait à se rencontrer n’occulte pas le drame qui se pressent, avec également une femme enfant, Félicie, parfaitement interprétée par Ottavia Piccolo qui vient semer le trouble. Le passé de cet inconnu ne tardera pas à le rattraper.
La première chose qui tape à l’œil dans cette « Veuve Couderc », c’est évidemment le casting. Deux monstres sacrés du cinéma français qui se donnent la réplique: Alain Delon et Simone Signoret qui se rencontrent donc pour un drame campagnard adapté d’un roman de Georges Simenon. Pierre Granier-Deferre aurait pu ne pas se fouler et faire un film exclusivement commercial et entièrement basé sur ses deux acteurs. Mais ce n’est pas le genre de pratiques de la maison et le cinéaste a fait un vrai travail pour distiller à son film une atmosphère peu rassurante. Une atmosphère dans laquelle un drame peut survenir à n’importe quel moment. En revanche, le manque d’approfondissement du scénario est tout ce qu’il y a de plus flagrant. A plusieurs moments, l’histoire fait du surplace et la dangereuse impression que l’ensemble va complètement tomber à plat. Fort heureusement, les choses ne passent pas ainsi et on aboutit à un bon dénouement même si celui-ci s’avérait prévisible pour l’un des deux personnages. Delon le brun ténébreux au regard perçant, Signoret chevronnée mais sensible. Les deux se livrent à un drôle de jeu oscillant entre l’envie, le rejet et la méfiance. Et les deux se montrent très convaincants. Considéré comme un must du cinéma français des années 70, « La Veuve Couderc » malgré un coup de vieux notable sur le plan de l’esthétique a réussi à garder une certaine saveur.
La rencontre entre deux monstres du cinéma, Simone Signoret et Alain Delon autour d'une histoire d'amour simple et émouvante. Tiré d'un roman de George Simenon, une veuve recueille un jeune homme mystérieux dont elle va tomber amoureuse. Malgré la différence d'âge, l'amour va les unir mais n'évitera pas, ni la jalousie ni le drame qui se profile inexorablement. Un très beau film.
Dirigée par Pierre Grangier-Deferre, cette adaptation de Georges Simenon est l’occasion d’une rencontre au sommet entre deux grands noms du cinéma français : Simone Signoret et Alain Delon. Un bon film à défaut d’être grand.
Drame qui se déroule dans la campagne française au début du vingtième siècle. Une vision plutôt pessimiste, ou réaliste diront certains, de la nature humaine. En effet des thèmes comme la jalousie, l'envie, la vengeance ou l'avidité s'illustrent dans cette histoire. Alain Delon est un peu propret pour le rôle de Jean Lavigne mais Simone Signoret est parfaite en veuve Couderc, laborieuse et amoureuse.
"La Veuve Couderc", Classique du cinéma français. Film dramatique italo-français réalisé par Pierre Granier-Deferre, sorti en 1971. Scénario adapté par Pascal Jardin d’après le roman éponyme de Georges Simenon paru en 1940 . Un magnifique duo Alain Delon / Simone Signoret. Une réalisation de grande qualité. Musique de Philippe Sarde. Du bon cinéma.
Ce film que je revois pour sans doute la dixième fois est pour moi un chef d'oeuvre et nous ne sommes pas prêt de retrouver un metteur en scène qui a un tel talent aussi bien dans la documentation, les prises de vue, la direction et le choix des acteurs. C'est un travail d'orfèvre et Alain DELON a pour une fois un rôle magnifique dans ce film. La dureté des rapports entre les classes sociales de l'époque est finement rendue.
Sur la fin ça se rattrape, mais pendant longtemps ce film manque passablement d'émotion. Néanmoins, on ne s'ennuie jamais vraiment et malgré le rythme très lent, plusieurs thèmes pas inintéressants sont abordés.
Dans un premier temps on remarque surtout le village rural, dont on peut admirer le pont-levis de Cheuge qui n'est pas un paramètre anodin dans le récit, on perçoit les moeurs avant aussi de percevoir un contexte social et politique. Le scénario se lit surtout entre les lignes, facilement quand il aborde le sujet de la vieillesse (source de la jalousie), sujet délicat et personnel quand on pense justement à Simone Signoret qui a alors 50 ans et connaît une vieillissement prématuré depuis des années déjà, de façon plus subtil quand le film dénonce la montée du fascisme (la Croix de Feu) et l'antisémitisme alors que, rappelons-le Hitler est au pouvoir depuis 1933. Granier-Deferre se distingue ainsi de Simenon (notamment Jean tue la Veuve à coup de marteau dans le roman !) en ajoutant des paramètres et un environnement plus denses et complexes, autour des préjugés, des rumeurs, des convenances qui sont toujours exacerbés dans de petites communautés. Pierre Granier-Deferre signe un drame touchant et plus profond qu'il y paraît avec deux acteurs d'exceptions en prime. Site : Selenie.fr
Quand il entame le tournage de « La Veuve Couderc » adapté du roman éponyme de Georges Simenon avec Alain Delon et Simone Signoret, Pierre Granier-Deferre vient juste de diriger la grande actrice associée à Jean Gabin pour « Le Chat ». Déjà une adaptation de Simenon, un auteur qui ne quittera plus Granier-Deferre parfaitement en osmose avec l’univers du romancier belge. Quatre films de cinéma puis une participation active tant du côté de la réalisation que de l’adaptation pour la série télévisée de prestige consacrée aux enquêtes du commissaire Maigret avec Bruno Cremer dans le rôle-titre. « Le Chat » ayant été un succès aussi bien critique que public, le producteur Raymond Danon soutient fortement l’envie qu’ont Signoret et Granier-Deferre de retravailler ensemble. Leur choix se porte sur « La Veuve Couderc » paru en 1942, roman sombre se déroulant cette fois-ci dans le milieu rural durant la période de l’Avant-Guerre (1934). Un jeune homme (Alain Delon) sans domicile fixe se trouve sur les routes de Côte-d’Or. Il se fait embaucher dans la ferme d’une veuve (Simone Signoret) vivant avec son beau-père sénile (Jean Tissier) sous son toit. Le séjour se prolongeant, la veuve pressent très vite que derrière son mutisme celui qu’elle a recueilli cache un passé trouble et une fuite probable de prison. Entrée prématurément dans l’âge mûr et marquée par la rudesse d’une vie à laquelle elle ne rêvait sans doute pas, la veuve tspoiler: ombe instantanément amoureuse de son garçon de ferme. Une idylle se noue malgré la différence d’âge qui d’emblée place la relation sur un plan inégalitaire compensé par le statut précaire du jeune homme. Tout va dès lors se liguer contre les deux amants. Le passé de l’inconnu, la jalousie du voisinage, le conflit qui oppose la veuve Couderc à sa belle-famille dont la ferme est située de l’autre côté (à Cheuge) du canal entre Champagne et Bourgogne, le contexte politique de l’année 1934 marqué par l’instabilité consécutive à la crise de 1929 débarquée plus tardivement en Europe. Granier-Deferre parfaitement à son aise dans le registre du drame, parvient à créer une symbiose parfaite entre les deux monstres sacrés venant d’univers très différents à tous les points de vue. Le réalisateur aura d’ailleurs dû batailler ferme pour convaincre Delon d’accepter de s’intégrer à cette histoire d’amour avec une femme bien plus âgée que lui. Mais Granier-Deferre avait cette faculté quand il était transcendé par un projet de savoir faire avancer toute son équipe derrière lui. L’atmosphère de l’époque est parfaitement rendue grâce à l’apport du chef opérateur Walter Wottitz que Granier-Deferre connaît bien, la romance improbable avec ses hauts et ses bas montre subtilement comment deux destins brisés cherchent à s’unir pour se sortir chacun de l’ornière dans laquelle ils se débattent. L’idée de la couveuse censée augmenter la productivité de l’activité comme promesse illusoire d’un avenir radieux est parfaitement utilisée par un Granier-Deferre à son meilleur tout comme ses deux acteurs notamment Delon qui prouve avec « La veuve Couderc » que son jeu était sans doute plus raffiné que certains l’imaginaient. La présence de Simone Signoret n’y est sans doute pas étrangère. Granier-Deferre retrouvera une fois encore la grande actrice onze ans plus tard pour « L’Etoile du Nord » encore adapté de Simenon. Delon enchaînera avec Signoret pour « Les Granges Brûlées » de Jean Chapot. « La race des seigneurs » excellent suspense politique encore une fois scénarisé par Pascal Jardin (« La Horse », « Le Chat », « La Veuve Couderc ») permettra à Delon et Granier-Deferre de retravailler ensemble. Ce désir de se retrouver constitue la preuve que ces trois-là avaient conscience d’avoir effectué sur « La Veuve Couderc » un excellent travail. On ne peut à postériori qu’être d’accord avec eux.