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weihnachtsmann
1 147 abonnés
5 132 critiques
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4,0
Publiée le 14 avril 2017
Prix en étau entre deux générations de femme et attiré différemment par les deux: la jeunesse et la volonté, un homme se retrouve au milieu d'un contexte familial pesant. Mais lui aussi a un passé trouble dont il voulait clairement s'affranchir en trouvant un bonheur passablement durable.... Le milieu rural est formidablement bien rendu et l'atmosphère oscille entre apaisement grâce au travail des champs, sentiments qui éclosent engendrant cette jalousie maladive et surtout faute du passé non oubliée qui revient chasser le héros comme un démon et s'exprime dans la fin du film par cette cohorte de policiers qui avance à cheval. Le thème au final n'est pas sans rappeler le formidable "deux hommes dans la ville" et le terrible "fatalitas" de Chéri-Bibi.
Très beau film signé du réalisateur du "Chat", la même année que "Le Chat", avec la même actrice (Signoret) que "Le Chat", et d'après un roman de l'auteur du "Chat" (Simenon)... Mais on n'y voit pas de chat, là, en revanche. Trève de conneries, "La Veuve Couderc" est un drame campagnard réussi se passant dans les années 30. Une agricultrice veuve, qui vit une situation familiale compliquée avec son ancienne belle-famille depuis le décès de son mari, recueille chez elle, et l'engage comme ouvrier, un travailleur itinérant (Delon), bagnard évadé (elle l'apprendra plus tard), avec qui elle va se lier d'amitié et même plus encore. Ce qui va susciter la jalousie et la colère chez les gens du coin, et notamment l'ex-belle-famille... Doté d'une atmosphère assez sombre, ce film très beau est à voir absolument. Deux ans plus tard, Delon et Signoret se retrouveront pour "Les Granges Brûlées", qui, en dehors de son duo d'acteurs et de son atmosphère très rustique, n'a rien à voir, mais est tout aussi réussi (et a ma préférence).
Dommage que certains plans disparaissent dans une telle obscurité car la réalisation se distingue par son intelligence à tant exprimer en s'appuyant seulement sur les jeux de regards de personnages campés avec une intense subtilité notamment par la formidable Simone Signoret et le magnétique Alain Delon. Avec un arrière-fond politique se tissent de façon inextricable les destins tragiques de deux être esseulés, déçus, dignes - quitte à donner du lustre à un ancien bagnard...Rendant habilement compte d'un quotidien faussement bucolique, en réalité pétri de rancoeurs familiales, de jalousies féminines, de difficultés matérielles, l'intrigue ne manque ni de solidité ni de profondeur. Un grand prix du cinéma mérité!
Un bien joli film, inspiré d'un roman de Simenon, bien servi par Signoret et Delon, excellents. L'histoire se déroule après-guerre, quelque part en Bourgogne. Un hameau à quelques pas du village, hameau qu'un canal sépare entre la ferme héritée de son mari par la Veuve Couderc et la maison habitée par sa belle-sœur et son beau-frère ( inattendu Bobby Lapointe) dont l'activité est de manœuvrer le pont levant pour laisser passer les péniches et bateaux de plaisance, Plus encore que le canal, jalousie et haine séparent les deux parties de la famille qui se partagent aussi le beau-père plus ou moins sourd et gâteux. Les choses se bousculent à l'arrivée de Jean, ancien bagnard qu'héberge la Veuve et qui l'aide dans les travaux de la ferme et partage rapidement son lit, tout en couchant aussi avec la jeune Félicie, fille-mère et nièce de la veuve. Tout se précipite avec une dénonciation et l'intervention des forces de l'ordre. Images et ambiance d'époque bien rendues, exacerbation des sentiments, on se laisse prendre et conduire jusqu'au final avec plaisir. un bon film qui a bien vieilli malgré son demi-siècle, qu'on voit et revoit sans se lasser
Un scénario signé Simenon, une réalisation au top, plus deux participants monstres sacrés, il n’en faut pas plus pour faire un très bon film. Il faut souligner l’excellente reconstitution de la vie à la campagne en 1934, et l’agréable BO. L’intérieur de la ferme de Simone Signoret est rustique à souhait, et on admire le système manuel de pont levis par dessus le canal où circulent de nombreuses péniches. J’ai bien aimé aussi les sentiments naissant entre les personnages de Simone Signoret et Alain Delon, même si ce dernier ne se privait pas de sexe avec la jeune voisine délurée. Un très bon cru qui pour moi n’a pas vieilli.
Drame taiseux et pétri de symbolisme, dans lequel Simone Signoret et Alain Delon parviennent, du regard et du geste, à faire comprendre la tragédie qui se noue au milieu d'une jalousie familiale recuite. Le film se veut sobre, sans lourdeur ou théâtralité, entre quelques éclats de voix et des portes fermées qui en disent long, jusqu'au dénouement inexorable. La partition était prévisible, mais l'atmosphère du film demeure intéressante 50 ans plus tard.
J'ai apprécié ce film rural de Granier-Deferre mettant en scène le couple Signoret-Delon. La vieille et le jeune si j'ose dire, ils n'ont rien à se dire et pourtant une amitié va se créer entre les deux et même plus. Le jeune Delon doit être content d'arriver dans ce pays de paysans où on est plutôt taiseux. Lui qui n'a rien à dire ou tout à cacher. On a de belles images de la vie de la ferme, en 1934, mais dans les années 70, rien ou presque n'a changé. C'est la nostalgie qui prime. On est taiseux par là-bas sauf quand les querelles reviennent et c'est depuis des années que la vieille ne parle plus avec sa belle soeur qui habite de l'autre côté du canal. Donc lorsque l'étranger arrive, tout remonte à la surface, explose et c'est la catastrophe. Un film psychologique, paysan, une atmosphère et deux formidables acteurs.
En 1934, Jean Lavigne (Alain DELON, 36 ans, 1ère collaboration sur 3 avec le réalisateur) se fait engagé dans une ferme de Côte-d’Or, près d’un canal, tenue par la veuve Couderc (Simone Signoret, 50 ans, 2e collaboration sur 3 avec le réalisateur). C’est un film sur le désespoir (d’Alain Delon, spoiler: évadé du bagne ) et la solitude (de Simone Signoret, malgré et à cause de la présence malveillante de sa belle-famille), avec une belle reconstitution (photographie de Walter Wottitz dont c’est la 3e collaboration sur 6 avec le réalisateur) des années 1930’ (climat nationaliste, antisémite et de grève dans les usines) à la campagne (église, lavoir). Sans oublier la musique de Philippe SARDE (2e collaboration sur 15 avec le réalisateur). Le film s’achève sur le texte suivant :spoiler: « En 1922, Jean Lavigne, fils du physicien Etienne Lavigne, avait abattu, au cours d’une réception officielle, deux hautes personnalités. Au président du tribunal qui lui demandait les raisons de son acte, il avait répondu : j’en avais assez »…
Comme toujours avec Pierre Granier-Deferre, ce film est un vrai documentaire sur la vie dans les campagnes françaises entre les deux guerres. Et en même temps un véritable réquisitoire contre une justice de classe sans pardon. Magistralement incarné par ces deux stars du cinéma français : Simone Signoret et Alain Delon.
L’adaptation au cinéma du roman de Georges Simenon, différente sous plusieurs aspects importants, creuse davantage la marginalité de ses personnages inscrite dans un lieu donné, un village où coule un canal séparant la Champagne et la Bourgogne, et dans un espace délimité, la France, pays défini par sa xénophobie et son racisme patriotique. Nous retrouvons en Tati Couderc et en Jean Lavigne les figures d’un temps ancien qui se heurtent, en lui livrant une résistance destructrice, à la modernité telles que Pierre Granier-Deferre les dépeignait dans Le Chat, sorti la même année : soit deux êtres meurtris par la société, l’un en raison d’actes illégaux commis parce qu’il « en avait assez », l’autre victime d’un patriarcat et d’une entreprise de diffamation afin de récupérer la maison dans laquelle elle vit, qui cherchent à unir leurs forces dans une passion interdite. Le cinéaste s’engage dans une relecture de la Bible, aussitôt appliquée aussitôt invalidée par les circonstances : la recomposition d’une crèche symbolique dans l’étable ne permettra ni au père – doté d’un faux nom – ni au fils – dépourvu de nom – de vivre en harmonie. La mise en scène joue habilement sur le rythme, son montage cassant volontiers la longueur de ses plans au service d’un effet particulier – par exemples, la séquence de bal musette ou la clausule, mobilisant un superbe et tragique ralenti –, et bénéficie d’une photographie soignée qui immortalise la beauté de ses comédiens. Si le film tend à se complaire dans les méandres d’une rusticité naturaliste, se complaisant quelque peu dans la violence campagnarde comme Félicie asperge tous les jours le front de son nouveau-né, son efficacité teintée de mélodrame emporte l’adhésion du spectateur.
Inoubliable et magnifique Simone Signoret ! Ce film sensible et poignant magnifie les acteurs (bravo également à Alain Delon, bon et beau). Un chef-d'oeuvre incontestable !
Ce film est un joyau du cinéma Français, tout comme les granges brulées ! Madame Signoret prouve qu' elle a été et restera à tout jamais une actrice merveilleuse ! Delon dans les deux films que je viens de citer est éblouissant ! Film qui n'a finalement pas vieilli ! ATTENTION CHEF D'OEUVRE !
Pas bien emballant tout ça. Ni crédible d'ailleurs, l'histoire d'amour entre ce fuyard et cette veuve sonne faux. Et qu'est-ce qu'on s'ennuie ! C'est vraiment le rythme pécore, tout se passe super lentement. Le fait qu'on trouve Delon et Signoret à l'affiche ne change rien.
Un film authentique sans grand scénario mais aux acteurs impeccables notamment Alain Delon ou encore la vieillissante Simone Signoret. On ne s'ennuie pas et pourtant, le scénario est relativement convenu et classique. L'ennuie ne pointe pas le bout de son nez grâce à une réalisation maîtrisée, un film relativement court (ça aide un peu 1h25) et des personnages se plaçant dans des situations simples mais relativement intéressantes... Bref, un film simple mais fortement sympathique