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Acidus
715 abonnés
3 703 critiques
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5,0
Publiée le 12 septembre 2011
J’annonce tout de suite la couleur : « Kairo » est pour moi un purchef d’œuvre. C’est glauque, noir, malsain, dépressif mais terriblement bon. Une très bonne réalisation permet au spectateur de sentir toute l’angoisse de l’intrigue. Un des meilleurs films de l’excellentissime Kiysoshi Kurosawa.
L'argument de base, qui rappelle celui de Ring (des adolescents mouraient après avoir regardé une cassette maléfique), s'inscrit dans une grande tradition fantastico-horrifique japonaise. Mais, tout en avançant à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, tout en développant une esthétique parfois bien flippante, le réalisateur Kiyoshi Kurosawa (auteur de l'excellent Cure en 1997) dépasse le simple film de genre, l'exercice de style. Kaïro est d'ailleurs assez dépouillé stylistiquement (pas trop d'effets spéciaux) et dramatiquement (peu de rebondissements). Les codes du genre n'ont ici rien de gratuit ; ils illustrent une réflexion diffuse, d'inspiration sociologique, voire philosophique. À savoir que l'accroissement des outils de communication va paradoxalement de pair avec un sentiment accru de solitude, qu'une forme d'incommunicabilité moderne nourrit un désarroi existentiel, et que le vide appelle le vide... L'idée originale du film est d'avoir rapproché les thèmes du suicide et du virus, avec pour dénominateur commun les réseaux informatiques ("kairo" signifie "circuit" en japonais). Cet aspect technologique apparaît aujourd'hui un brin désuet formellement, c'est normal. On peut en revanche regretter qu'il soit peu étoffé sur le fond, demeurant au stade du prétexte. Toutes les pistes narratives du film ne sont d'ailleurs pas forcément abouties. Mais sa qualité réside essentiellement dans sa mise en scène, cette façon qu'a le réalisateur de distiller progressivement un mal-être, une angoisse sourde, via des intérieurs sombres, une bande-son qui vrille les nerfs, des apparitions fantomatiques, fugitives et saisissantes. Bref, un univers déliquescent, qui fait ressentir profondément la tension entre pulsions suicidaires et peur de la mort. Le scénario "en creux", placé sous le signe de la dérive, a quelque chose d'intriguant et d'envoûtant. Le rythme lent du film y participe. Et se dégage de certains plans (les rues de Tokyo dépeuplées...) une vague impression de fin du monde, un sentiment de tristesse obscur et plombant, qui persiste quelque temps après la fin du film...
Entre l'ambiance fantomatique et froide ultra flippante à la Ring, et un montage épileptique digne de La secte sans nom, Kairo emporte le spectateur dans un tourbillon d'angoisse diffuse. Lire notre critique complète sur le site terreurvision !
Avec d'excellentes critiques et une très bonne réputation, je me suis demandé à un moment si je ne m'étais pas trompé de film. C'est très embarrassant de se rendre compte que ce chef d'œuvre l'est en fait dans la catégorie meilleur film soporifique et monotone. Avec Kaïro le court-circuit arrive. Aucune lumière à l'arrivée.
Réflexion pompeuse et consensuelle sur la communication et les nouvelles technologies, "Kaïro" ne parvient qu'à provoquer l'ennui le plus terrible avec son récit abscons et sa mise en scène où tous les effets horrifiques sont ratés.
Un film un peu dans la mode de son temps mais qui, à mon sens, use de toutes les cordes à la mode sans réelle imagination et inventivité. Désolé, mais je trouve ça totalement surfait et sans intérêt. Les évènements s’enchaînent sans conviction comme on suit une mécanique sans âme. Un film inutile…
Un peu à la manière de Romero et ses zombies, Kiyoshi Kurosawa utilise les fantômes pour disséquer certains travers de notre société: ici la solitude et l'incommunicabilité des vivants face aux nouvelles technologies (Internet) puis la solitude et l'incommunicabilité des morts face aux vivants. Le parallèle entre Romero et Kurosawa s'arrêtera là tant les univers des deux cinéastes sont éloignés. Dans Kaïro, tout est plus glaçant qu'horrifique, ceci est dû à la lenteur et à la froideur d'une mise en scène qui ne montre jamais l'horreur (c'est-à-dire le mystérieux suicide collectif de tous les vivants), qui suggère au lieu d'expliciter. Et si le film commence comme un film d'épouvante lambda, on assiste progressivement à un glissement vers un autre film: Kaïro se révèle alors être une réflexion bouleversante sur la mort, sur la vie après la mort, sur la solitude des morts et des vivants surtout. Film sublime.
Le film d'anticipation, d'horreur ou de je-ne-sais-pas-quoi-et-puis-je-m'en-fous le plus terrifiant de tous les temps. Non pas terrifiant à cause d'une quelconque thématique pertinente, non pas terrifiant à cause d'une mise en scène efficace, ou à cause d'un scénario captivant, ou d'un jeu d'acteurs très réaliste... en fait ce film a l'exact inverse de tout cela. Non si c'est le plus terrifiant de tous les temps c'est par son extrême vacuité à tous les points de vue et en conséquence par l'ennui total qu'il procure. "Terrifiant" est bien entendu utilisé ici comme un synonyme d'"endormant".
Le Japon se meurt et Kiyoshi Kurosawa se fait le témoin de sa décrépitude. En cette année 2001, internet commence à prendre de l'ampleur et d'intensifier encore plus la profonde solitude des japonais. La 'mode' du otaku se faisant vive, elle laisse la communication des hommes dans le désarroi. Kaïro tient autant du film fantastique (de fantômes) que du drame social traité en filigrane. Kurosawa est de ces metteurs en scène, trop peu reconnus, qui cultivent l'art de mélanger les genres pour en sortir une oeuvre profonde.
Michi se rend dans l'appartement de Taguchi, lequel ne donne plus aucun signe de vie depuis une semaine. Elle doit récupérer une disquette. Un peu partout, des disparitions et autres morts violentes assaillent la nation. Que se passe-t-il ? et que sont ces étranges apparitions qu'un certain nombre d'individus croit voir ?...
J'avais été troublé par son Retribution. Kurosawa, avec Kaïro, s'essaie au film de fantômes avec tout ce que cela induit (apparitions, jumps scares ou jeu sur l'ambiance) mais en y apposant son originalité propre. C'est que Kaïro, bien que ressemblant dans ses scènes à d'autres films, les mène différemment. Si certains plans appuient sur les contrastes, Kurosawa réussi, avec un art convaincant, à intensifier leur portée. Ainsi, le propos du film s'en trouve enrichi. Sa bobine, lente et maîtrisée, est bien montée, l'image glaciale très soignée et la direction d'acteurs, probante. Reste que le film s'étire sur 1h50, qu'il faut de la patience et qu'aimer ce genre de cinéma est une condition sine qua non. 4/5
La situation est dévoilée sous un grand calme, une lenteur et un grand réalisme, ce qui donne une belle part d'originalité au film et gagne à effrayer son spectateur, ce qu'on ne retrouve malheureusement pas dans son remake américain "Pulse", qui lui prefere aborder l'action avant tout. Un des rares films m'ayant foutu la pétoche.
Il ne s'agit pas du meilleur film de fantôme asiatique que j'ai pu visionner ( la faute à son histoire de spectres qui se déplace via Internet qui est somme toute assez banal ), néanmoins quelques séquences particulièrement bien cadrées et doté d'une photographie réussi arrivera à faire frissoner les amateurs du genre. A noter également que le casting s'en sort plutôt bien en règle général et que l'oeuvre est doté de quelques plans de la ville de Tokyo complètement déserte, ce qui est somme toute assez rare à voir. Précisons pour finir que ce film fera l'objet d'un remake en 2005 aux Etats-Unis avec le " Pulse " de Jim Sonzero.
Kairo proposait une idée de base intéressante mais qui se révèle mal exploité , le film veut dénoncer le manque de communication , l'isolement et tout ça sur les nouvelles technologies mais au final le film se perd dans un rythme soporifique et mal géré car le début avait une bonne ambiance étouffante et oppressante sur un coté fantômes et esprit comme savent si bien le faire les Japonais . Après 1h ça devient ennuyeux , ça tourne vite en rond et c'est presque soporifique , ça gâche vraiment le début qui s'imposait bien , le coté horrifique qui en ressort reste faible et les effets spéciaux sont souvent bas de gammes . Dommage donc le film avait de quoi être mieux développé sans sombrer dans la lenteur , une impression que le sujet a donc été mal exploité malgré son potentiel .