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Danny Wilde
116 abonnés
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5,0
Publiée le 29 septembre 2015
Avec 12 Hommes en colère, ce film est sans aucun doute l'un des meilleurs de Sidney Lumet. Véritable pamphlet antimilitariste et virulent réquisitoire contre les mauvais traitements infligés aux soldats des camps disciplinaires anglais en Afrique du Nord durant la Seconde guerre mondiale, c'est aussi la lutte d'un homme pour conserver sa dignité. C'est surtout une véritable claque cinématographique, un drame intense d'une puissance phénoménale... la mise en scène de Lumet ne fait aucune concession, il filme les visages des acteurs au plus près avec des gros plans saisissants et des contre-plongées, et sa direction d'acteurs est remarquable ; Sean Connery qui était en pleine bondomania, y trouvait là un rôle dramatique important, Harry Andrews campe merveilleusement un rôle ingrat, celui d'un adjudant dévoré par la discipline stricte et brutale, tandis que Ian Hendry dans le rôle du sergent sadique et raciste est excellent ; seul Ian Bannen est le moins laxiste et le plus humain des gardiens. On ne peut s'empêcher de penser que cette armée britannique va à contre-courant du but fixé en croyant "rééduquer" ces gars qui sont avant tout des soldats défendant leur patrie, et c'est pas avec ce genre de discipline stupide qu'ils seront meilleurs pour autant. A signaler l'absence de musique, qui étrangement ne manque pas car on est tellement pris par l'intensité du sujet, qu'elle serait sans doute passée inaperçue. On notera aussi la photo n/b d'une exceptionnelle qualité d'Oswald Morris. Tourné en Espagne où le camp fut reconstitué dans le désert d'Alméria, le film fut présenté au Festival de Cannes 1965 et fut très remarqué. C'est une oeuvre vigoureuse et choc sur un univers d'hommes dans une atmosphère impitoyable parfaitement rendue dénonçant les pratiques inhumaines carcérales. A voir absolument !
Si l'on fait fi du contexte et du lieu particulier (à savoir un camp de disciplinaire en Libye durant la seconde guerre mondiale) de ce film, la trame narrative de " La Colline des hommes perdus" ressemble à celle de n'importe quel autre film se déroulant dans un milieu carcéral. On retrouve donc tous ( ou presque) les clichés inhérents à ce genre cinématographique (du méchant maton au prisonnier qui craque) ce qui en fait une oeuvre prévisible d'un bout à l'autre. L'efficacité reste néanmoins de mise et ceci grâce, notamment, un bon casting et une mise en scène solide.
Un film éprouvant et très bien interprété sur le thème du sadisme organisé dans un camp disciplinaire de l'armée britannique. C'est un film choc, mais il n'est pas sans défaut, assez caricatural dans le choix du groupe de prisonniers (le dur, le couard, le faible, le juste) certaines scènes ne servent à rien comme la nuit de beuverie entre les deux officiers (il n'y a aucune rapport de cause à effet entre l'alcoolisme et le sadisme) et peut être plus préoccupant, le rôle caricatural et démagogique joué par le prisonnier noir.
L’idée d’adapter La Colline des hommes perdus (1965) vient de Sean Connery qui venait de tourner 3 James Bond et souhaitait ne pas se trouver enfermer dans ce rôle, c’est pourquoi il a proposé l’idée à Sidney Lumet (ils tourneront ensemble 4 autre films) d’adapter le roman "The Hill" de Ray Rigby. Il en résulte au bout des 120 minutes une rare intensité, une œuvre profondément humaine et émouvante, d’une puissance dramatique saisissante (!) où l’on suit jour après jour l’évolution psychologique (ou la lente descente aux enfers) de cinq hommes (soldats accusés d’avoir volés ou désertés) qui durant la Seconde Guerre Mondiale, furent emprisonnés dans un camp militaire en Libye endurant une discipline très stricte, voir inhumaine. Officiers comme sous-officiers, tous sont des pourritures de premier ordre, sadiques et sans pitié, le film de Sidney Lumet est avant tout un pamphlet dénonçant les agissements et le mauvais traitement enduré aux prisonniers (qui étaient avant tout soldats pour la même patrie !). Un réquisitoire contre l’abus de pouvoir magistralement restitué par Sidney Lumet qui nous offre par la même occasion de très belles performances d’acteurs (qui nous font revivre intensément la douleur endurée, le sadisme des tortionnaires et cette rébellion contre leur hiérarchie militaire, au péril de leur vie).
Voleurs, déserteurs, trafiquants. Tandis que la deuxième guerre mondiale fait rage, les soldats de l’armée britannique ayant manqué à leurs devoirs se retrouvent dans une prison au beau milieu du désert lybique afin d’expurger leurs fautes. La chaleur y est écrasante et une étrange colline trône en son centre. Celle-ci est faite "de sable, de pierres et de sueur – celle des prisonniers" explique le sergent-major Wilson qui règne en maître sur le camp. Comme il le répète souvent, il entend refaire de ses prisonniers de "bons soldats". Il s’agirait donc d’un centre de rééducation militaire plus que d’un centre pénitentiaire ?
Pour mener à bien l’entreprise de "rééducation", le sergent-major s’appuie sur ce qui constitue le principal pilier de l’organisation militaire : la discipline. Ainsi ces prisonniers n’ont-ils pas obéi aux ordres ? s’y sont même opposés, comme c’est le cas pour le sergent Roberts ? Au nom de la sacro-sainte discipline, Wilson aura à cœur de briser toutes les résistances pour faire de ces renégats des animaux bien dressés et parfaitement dociles. Les gardiens n’ont donc jamais recours à la matraque. C’est par des ordres incessants, des punitions aboyées plutôt qu’énoncées, souvent absurdes, que les prisonniers sont soumis à une violence psychologique quasi-intenable, aux pires humiliations. Les insultes, tant racistes qu’homophobes, pleuvent. Les corps sont soumis à rude épreuve et s’épuisent, en même temps que l’ esprit, à monter et descendre en plein Sahara la fameuse colline.
On voit par là que Lumet s’attaque aux fondements de l’institution militaire. Par l’intermédiaire de ses personnages, cinq soldats qui intègrent le camp et vont bousculer l’ordre jusque-là établi, il fait de son film un brûlot profondément antimilitariste. Si Roberts (impeccable Sean Connery) est le meneur de l’équipée, ce n’est pas un hasard : lui n’a rien volé mais il a commis le parjure de désobéir à l’ordre de son supérieur hiérarchique. Pire, il l’a même frappé. Le sergent-major Wilson se fera un devoir de remettre l’insolent dans le droit chemin. Avec finesse, le cinéaste utilise également le code militaire pour appuyer son propos. Si celui-ci est brandi bien haut par le sergent-major pour mettre fin à un début d’émeute, appuyant de cette manière son autoritarisme, ce même code militaire va se retourner ensuite contre lui dans une scène extrêmement poignante où Roberts en récitera plusieurs articles avec rage pour en dénoncer toute l’absurdité. Enfin, il y a ce véritable objet de torture, sur lequel les hommes plient ou se perdent définitivement : la colline.
Faut-il voir en elle la montagne que gravit éternellement Sisyphe avec son rocher ? L’image vient naturellement, mais sans doute pas dans l’interprétation donnée par Camus. La répétition des efforts n’a pas, dans le film, le caractère absurde du mythe : les montées et les descentes n’ont pas d’autre objet que la destruction des hommes. Mais Lumet en fait autre chose qu’un instrument de soumission. La colline n’est pas qu’un élément de scénario ou de décor, elle est aussi un point de vue sur l’ensemble du lieu de l’action. Depuis son sommet, il est en effet possible de mesurer l’ampleur de l’entreprise d’asservissement (on y voit les centaines de rangées de soldats alignés au garde-à-vous en train de cuire au soleil) mais aussi l’isolement dans lequel se trouve le camp : c’est le désert brûlant du Sahara, dont les dunes s’étendent à perte de vue, qui en établit les limites. La "grande muette" bénéficierait-elle d’un espace si bien protégé que les pires exactions peuvent y être commises à l’abri des regards, de la justice des hommes ? Pensons aujourd’hui à ce que fut Guantanamo. La colline a donc également un caractère panoptique assez troublant. Lumet y place la souffrance des soldats brisés par le sergent-major mais aussi le spectateur, témoin omniscient mais impuissant des égarements d’une organisation humaine fondée sur l’obéissance aveugle.
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4,5
Publiée le 9 mars 2020
L'un des grands films de Sydney Lumet sur des thèmes qui lui resteront chers! Oeuvre antimilitariste comme l'ètait l'inoubliable "Paths of Glory" de Kubrick dont le but ètait de faire un film contre la guerre, "The Hill" nous montre de façon admirable un camp pènitentiaire en Afrique du Nord, et son règime très spècial! A des annèes-lumière de James Bond, Sean Connery est remarquable dans cette histoire brutale, traitèe sans aucune concession! Du sable, des pierres, de la sueur! Celles des prisonniers! Un chef d'oeuvre de construction sous un soleil de plomb où Harry Andrews et Ian Hendry se montrent impitoyables! Une colline que vous n'êtes pas prêt d'oublier car plus on monte et plus la pente est raide! Tout comme sa place d'armes...cinq minutes de repos et une demie heure de garde à vous sous une chaleur à crever! A la dure...
Comme j'en avais sérieusement marre de passer pour un blaireau sur ce site parce que j'étais seul à ne pas avoir vu ce film, je m'étais fixé une date : Dimanche 8 mai (jour du 66ème anniversaire de l'Armistice et du 20ème anniversaire de mon chat (quel rapport avec mon chat : euh aucun!)) 2011 à 15h00 sur CinéCinémaClassic (l'avantage d'avoir le câble!). Je le dis franchement malgré les recommandations de mes confrères cinéphiles j'avais peur de m'emmerder. Et c'est l'exact contraire qui s'est produit. Sidney Lumet était très à l'aise pour les sujets forts, et là il le montrait de manière magistrale. Pas un millimètre de pellicule en trop, c'est tendu comme c'est pas possible et d'une très grande puissance. Le réalisateur malgré l'étroitesse de ses décors bouge sa caméra comme c'est pas permis mais sans pourtant jamais en faire trop et arrive à capter la moindre goutte de sueur et le moindre froncement de sourcil. Bon alors le sujet, ben le sujet c'est la connerie humaine (oui, c'est fou comme il n'en finit pas d'inspirer les artistes ce sujet!). Alors à côté "Full Metal Jacket" c'est à peine si ce n'est pas une pub pour un club de vacances, et "A l'Ouest rien de nouveau" ainsi que "Les Sentiers de la gloire" des spots de propagande militaire. C'est très sombre, c'est très dur, qu'est que c'est con l'Armée... Alors un moment qui déchire vraiment sa race, oui l'adjudant-chef sadique filmé en contre-plongée pendant une révolte de prisonniers et réussissant en un discours et une petite promesse de rien du tout à les retourner montrant définitivement qu'en groupe l'homme est définitivement un abruti. La réussite totale du film doit aussi beaucoup à ses comédiens (les anglais (enfin ceux du Royaume-Uni pour être plus large!) sont définitivement les meilleurs!). Sean Connery qui arrive à faire totalement oublier 007 et ses gadgets livre une immense prestation, on a qu'envie de péter la gueule à Ian Hendry et de foutre une balle dans le trogne d'Harry Andrews. Une oeuvre sacrément forte et couillue.
Même si La Colline des hommes perdus a légèrement perdu de son impact de nos jours ce film de Lumet (l'un de ses meilleurs d'ailleurs) garde toujours un côté fascinant par cette dénonciation de réduire des hommes a si peu. Ce film démontre encore une fois la force du jeu des acteurs Britanniques ; l'intensité du film est encore plus forte dans la deuxième heure avec un final éblouissant.
La colline des hommes perdues est un long métrage particulièrement touchant sur la vie d’un camp de redressement. La mise en scène de Sidney Lumet est vraiment très habile, le scénario particulièrement bien écrit, tandis que la photographie en noir et blanc est vraiment très réussi et fait que cette œuvre ne manque pas d’émotions. L’interprétation est poignante, notamment celle de Sean Connery dans le rôle d’un simple officier emprisonné pour avoir refusé d’obéir à ses supérieurs. Cet acteur possède sans doute l’un de ces rôles les plus intéressant et autant dire qu’il s’en sort d’une bien belle manière. Difficile également de ne pas parler de Ian Hendry qui est absolument parfait dans le rôle du gardien sadique. Une belle réussite donc et qui se doit d’être vu au moins une fois.
Très bon film qui alterne une bonne tension dramatique et des scènes plus légères et drôles. Le film montre bien la lacheté et le courage qui réside en chacun et que la grandeur de l'armée, c'est la rigueur, l'organisation et la discipline mais que lorsqu'il y a excès de discipline, ça en devient tyrannie. Seul mauvais point, le cliché du brave noir victime du racisme ambiant qui est tout à fait caricatural et qui je pense a inspiré bon nombres de réalisateurs par la suite tant cette scène me semble familière. Conformisme niais qui pousse à montrer le noir, foncièrement bon d'une part, et victime éternelle du blanc raciste. Dommage, le film est bon mais cet aspet est vraiment exploité de manière trop forcée. A voir tout de même.
Ce film est plutôt réussi, mais ne surprend pas pour autant. Certains passages marquent, sans pour autant être bouleversants. Ce film est encore assez soft dans le genre carcéral
Après s’être attaqué au système judiciaire, Sidney Lumet va faire un tour du coté de l'armée et de son mutisme. Dans ce camp de redressement, on s'occupe de tous les cas qui s’écartent du droit chemin tracé par l'ordre militaire. Si Lumet met le doigt sur l'un des problèmes présent dans toutes les armées du monde,il met trop de temps à entrer dans le vif du sujet. Toute la première partie qui se concentre sur les méthodes employées pour faire rentrer ces soldats dissidents dans le rang est trop longue. Même si elle ne manque pas d'intensité,le rythme aurait gagné à être raccourcit. Car tout le reste est vraiment bluffant de maitrise,les mouvements de caméra,les plans et l'image sont splendides. Ils viennent accentuer chacune des actions des personnages de la meilleure façon qui soit. Le jeu des acteurs et lui aussi grandement efficace,les hurlements des gradés encadrants est presque aussi traumatisant pour le spectateur que pour celui-ci qui le subit. Le discours du film est un peu moins subtil et moins bien présenté que dans 12 hommes en colère. Mais l'intensité que dégage le film suffit pour le rendre très bon.
''The hill'' a fait sensation à sa sortie en 1965, tout le monde en parlait. A le revoir il garde son coté sauvage et fort et constitue un spectacle prenant dont on sort satisfait. Par contre, coté cinéma ce n'est pas un grand film, le thème à prit largement le dessus sur la forme, les personnages sont presque tous caricaturaux en dehors de Joe Roberts. C'est le grand acteur Shakespearien Harry Andrews qui se remarque d'abord et que l'on gardera en mémoire avec Osie Davis qui lui tient la vedette dans un genre opposé, son personnage de Jacko King étant bien réussi. C'est un scénario complètement farfelu avec des acteurs dont la démarche cadencée fait souvent rire tant elle est grotesque et pourtant il ne faudrait pas, car le propos est dramatique. L'idée est intéressante et bien développée, la fin par contre est contestable. Je n'en ai pas souvent vu de semblable; elle semble dire : voila je vous ai raconté une histoire, je n'ai rien à ajouter, vous avez compris ce que je voulais exprimer, maintenant terminez la comme vous voudrez! Le fait est que les personnages des geôliers sont difficile à tenir des qu'ils sortent de leurs cages protectrices, un accroc sérieux les déstabilise, raison de plus pour aller au bout du raisonnement. La qualité des comédiens joue ici un rôle majeur car l'intérêt ne provient que de leurs réactions, trop souvent Sidney Lumet a négligé sa mise en scène au point même de l'enlaidir. C'est parce que je crois qu'il a fait exprès de la mettre au même niveau que la morale qui règne en permanence sur ce camp britannique installé en Lybie que je lui accorde 4 étoiles.
Je ne connaissais pas La colline des hommes perdus avant d'avoir cherché sur AlloCiné et d'avoir lu la critique de MDCZJ qui m'a donnée envie de voir. C'est un film de guerre carcéral (donc forcément dénonciateur), qui se passe durant la seconde guerre mondiale...dans un camp de prisonniers anglais (plutôt un camp disciplinaire mais la différence s'arrête au nom) où l'on suit 5 prisonniers victimes de l'autorité excessive du sergent Williams. Parmi leurs punitions, ils doivent monter une colline qui est l'emblème du film (même si je m'attendais à la voir plus souvent). La confrontation entre les prisonniers et les matons va ériger une brillante critique du mode de fonctionnement dépassé de l'armée tout en montrant des hommes basculer dans la bestialité. Les acteurs sont excellents, surtout Sean Connery, qui prouve qu'il peut jouer autre chose que James Bond, la réalisation est excellente ; Sydney Lumet sait tenir une caméra et l'histoire est plutôt bien écrite, avec un début qui présente les personnages, des moments d'émotion et des moments où on a envie, comme les prisonniers, de se révolter, tout ça jusqu'à la fin, où on atteint l'apothéose du film. Par contre, seuls reproches : des personnages un peu caricaturaux et des longueurs. Malgré cela on a un film avec une ambiance froide et oppressante, renforcée par l'absence de BO et par le noir et blanc. Un excellent film encore méconnu, malheureusement.