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Eselce
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4 238 critiques
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2,0
Publiée le 5 novembre 2016
Sans plus. Beaucoup de films évoquent le sujet des camps disciplinaires et celui-ci n'a rien de bien original. Il ne vaut que pour Sean Connery, les autres acteurs étant bons mais pour la grande majorité, inconnus. Le film traite du racisme avec un africain dans le lot qui joue sur les clichés de l'époque. Je n'ai pas trouvé le film si dramatique ni très drôle. Pas de passage marquant, pour moi. Je préfère de loin les films contemporains. Ici, pas grand chose à apprendre, un peu de discipline par la fatigue et l'usure physique, plus que par l'usure morale.
Bijou ! Je n'ai que rarement été déçu par Sidney Lumet, mais ce film est quand même assez exceptionnel même pour une filmographie de haute volée comme la sienne. Parce que là il y a tout, un seul lieu, à savoir une prison de l'armée britannique qui enferme ses propres soldats, des acteurs géniaux, Sean Connery en tête bien évidemment, mais Harry Andrews n'est pas en reste non plus et surtout une mise en scène exemplaire qui parvient à te faire sentir le poids des épreuves que doivent traverser les personnages...
Et niveau épreuves il y a bien évidemment cette colline qui donne son titre au film et la manière qu'a Lumet de filmer les hommes qui la parcourent. La premières fois que les héros du film doivent l'arpenter c'est quasiment filmer en plan séquence, où la caméra suit à bonne distance ceux qui sont tête, ils sont d'abord cinq, puis quatre, puis trois, puis deux... on voit les corps de ceux qui n'en peuvent plus marcher au ralenti, s'effondrer, tandis que même les gaillards les plus costauds galèrent à mort... Rien de mieux pour t'en faire ressentir l'intensité : voir les personnages l'éprouver, les voir souffrir et la longueur du plan permet ça. On voit chaque passage en entier, on voit comment ils s'affaiblissent petit à petit...
C'est foutrement bien fait.
Puis bien sûr il y a toute la lutte contre la hiérarchie militaire qui se couvre les uns les autres, qui ne pensent plus, qui ne font qu'obéir et il y a quelque chose de jouissif à voir Connery réussir petit à petit, droit dans ses bottes, à marquer des points... J'aime beaucoup le traitement de King, soldat noir qui à force d'être victime de racisme décide de rejeter l'uniforme, il montre que l'autorité ne tient que parce qu'on la respecte et qu'on obéit. Le moindre « non » peut commencer à mettre à mal l'engrenage... Mais le film n'oublie pas de montrer que la plupart des gens sont lâches et facilement impressionnables et se laissent malgré tout faire.
Puis, forcément, il y a cette fin aussi cathartique que frustrante...
En tous cas Lumet arrive à nous plonger dans la chaleur de sa prison et dans l'inhumanité du système carcéral avec cette hiérarchie aussi bête qu'incompétente, ce qui la rend dangereuse... Un pur régal ! Je crois que ça fait longtemps que je n'ai pas vu 2h de film passer aussi vite !
Par contre il y a peut-être un aspect que j'ai pas nécessairement compris, un des gardiens fait des remarques sur l'homosexualité présumée d'un personnage laissant sous entendre qu'il devrait passer à la casserole pour avoir un traitement de faveur... Alors certes il y a plusieurs références à l'homosexualité dans le film, notamment avec le médecin qui examine le pénis du soldat noir, mais disons que je trouve ça surprenant que cette invitation du gardien reste sans suite et ne trouve pas écho plus tard dans le film...
« La colline des hommes perdus » sorti sur les écrans en 1965 est sans doute avec « Network » (1976), le film le plus radicalement engagé de Sidney Lumet. Dans la lignée des « Chemins de la gloire » (1957) de Stanley Kubrick, il propose une critique au vitriol des méthodes de commandement ayant cours au sein de l’armée britannique durant la Seconde Guerre Mondiale, là où Kubrick brocardait avec autant de virulence l’incurie et le cynisme des généraux de l’armée française durant la Grande Guerre. Sidney Lumet a déjà huit films à son actif et vient juste de terminer « Point Limite » dans lequel il retrouvait Henry Fonda pour alerter sur les dangers de l’arme nucléaire dans un contexte de Guerre Froide entre les États-Unis et l’Union Soviétique quand il est sollicité par Sean Connery pour réaliser l’adaptation d’une pièce de théâtre de Ray Rigby (The Hill) inspirée de sa propre expérience dans une prison militaire britannique. Sean Connery qui ne souhaite pas se voir enfermé dans le rôle de James Bond qu’il a déjà endossé à trois reprises a négocié avec EON Production la possibilité de tourner dans les films de son choix entre chaque épisode de la saga. C’est ainsi qu’il tournera à trois reprises sous la direction de Lumet. Dans une prison située dans le désert libyen, l’armée britannique cherche à mater tous les dissidents ou fortes têtes qui pourraient nuire à la discipline aveugle qu’elle attend de ses soldats face à l’ennemi nazi. Il s’agit certes de réadaptation mais aussi et surtout d’intimidation par l’exemple dans le but dissuader les candidats potentiels à la rébellion. Pour ce faire, le commandement choisi à dessein a toute latitude pour atteindre ses objectifs. La porte est donc ouverte en toute conscience à tous les abus. C’est ce que dénonce avec force « La colline des hommes perdus » dirigé par un Sidney Lumet qui ayant fort bien intégré les enjeux, recourt à une réalisation privilégiant les plans moyens ou rapprochés afin d’être au plus près de l’expression des visages et des corps. Sadisme de certains gradés, déni de la part d’autres, humiliation, peur, lâcheté, souffrance, épuisement, homosexualité refoulée ou brimée, tous les travers de la condition humaine décuplés par l’enfermement et la contrainte sont largement exposés et sans ménagement. Lumet n’accorde aucun répit au spectateur formidablement aidé par son chef opérateur Oswald Morris et bien sûr par des acteurs plus vrais que nature, dirigés dans les environs d’Alméria en Espagne sous une chaleur torride. Il faut donc rendre hommage aux Harry Andrews, Sean Connery, Ian Bannen, Ossie Davis, Ian Hendry, Michael Redgrave, Jack Watson, Alfred Lynch et Roy Kinnear troublants de vérité et dirigés par un Sidney Lumet particulièrement investi qui a su trouver le ton juste pour mettre à nu la nature humaine dans ce qu’elle a de plus sombre et de plus vulnérable. On notera la très épisodique présence à l’écran du commandant de la prison qui n’est montré par Lumet que sortant au petit matin de la couche des prostituées qu’il fréquente dans le village voisin, très loin des contingences de la prison qu’il dirige. « Cacher ces horribles choses que je ne saurais voir » sera à coup sûr la réaction de l’encore plus haute hiérarchie de la grande muette quand une « bavure » viendra rompre l’horrible monotonie de ce centre de rééducation inavouable. Si on ne peut qu’être d’accord avec le propos du film, il demeure malgré toutes les bonnes volontés une incapacité de l’homme au fil des siècles et par-delà les progrès sociétaux, techniques et économiques à renoncer au règlement des conflits par la guerre. Vaste problématique.
Un brûlot antimilitariste qui fustige l’autorité avec force et intensité. Le malaise augmente avec le refus d’obéissance qui devient une sorte de rébellion salvatrice. Leur seule façon de rester en vie est la confrontation violente aux supérieurs. C’est fort et sans concession.
En pleine Seconde Guerre Mondiale, un sous-officier tient d'une main de fer une prison militaire, en particulier grâce à une colline artificielle qui lui permet d'épuiser et de briser ses prisonniers. Jusqu'à l'arrivée de cinq nouveaux venus, qui vont perturber les choses. "The Hill" surprend, car on est loin d'un film de stalag où des prisonniers Alliés sont gardés par des Allemands. Ici, des Britanniques sont enfermés par leur propre camp, matérialisé par des sous-officiers rigides et cruels qui cherchent à les anéantir. Le film est ainsi un plaidoyer anti-militariste, et surtout une critique de l'autorité stérile, et des chaînes de commandement. Les acteurs sont en forme, avec en tête un Sean Connery qui cherchait à l'époque à casser son image de James Bond. Mais l'on repère également Harry Andrews, impressionnant en sous-officier qui parvient à tenir les prisonniers sous sa coupe. De plus, la mise en scène de Sidney Lumet est inspirée. Elle joue sur les intérieurs réduits (cellule pour 5, couloirs...), les effets de caméras (plongées et contre-plongées), et des effets de montage percutants pour l'époque. Elle accompagne à merveille un scénario solide, poussant petit à petit chaque personnage à bout. Bref, à la fois film de prison, film de guerre, et drame psychologique, "The Hill" vaut le détour.
Oeuvre carcérale choc dans une atmosphère impitoyable et oppressante, servie par d'excellents acteurs et réalisée avec brio par Lumet. Noir et blanc impeccable, plans-séquences superbes, contre-plongées vertigineuses et, étonnamment, très bon doublage VF.
Immersion dans un camp disciplinaire anglais dans le désert libyen durant la Seconde Guerre mondiale. Un Lumet militant et enragé qui dénonce les abus de pouvoir et l’avilissement de l’autorité militaire, porté par une interprétation impeccable, Sean Connery en tête. 4,25
Dénonçant l'absurdité d'une obéissance aveugle aux lois militaires, ce drame historique souligne surtout l'avidité de pouvoir de chefs cantonnés dans une prison humiliante où ils évitent tout réel combat face à l'incompétence des uns préoccupés de leur plaisir ou de leur confort et la médiocrités des autres, coupables de racisme ou d'homophobie. Porté par un impeccable casting (notamment un vibrant Ossie Davis et un saisissant Sean Connery) que met en valeur la dynamique mise en scène, le récit distille ses sarcasmes dans de plaisants dialogues quasiment théâtraux, à l'image du décor d'un huis clos étouffant. Malgré quelques éléments attendus, l'intrigue fonctionne grâce aux oppositions psychologiques et phalliques dépeintes dans des jeux de manipulations, d'influences, de traquenards mentaux jusque dans une ultime séquence cruellement ironique. Un cru Lumet grandement maîtrisé.
Un film fort et percutant focalisé sur le conditionnement dans l'armée et la rééducation par les exercices forcés. Le film entièrement tourné dans un camp disciplinaire tient en haleine grâce à des acteurs solides et possédés par leur rôle (le chef sadique, un Sean Connery déterminé et humain). Lumet signe ici une de ses perles avec un vrai travail dans la réalisation.
Quelle claque ce film ! Le scénario est solide, les personnages bien dessinés, et les acteurs qui les incarnent à l'écran sont globalement très convaincants. Le film brasse plusieurs thèmes avec beaucoup de talent : la cohésion d'un groupe soumis à une très forte pression extérieure, la responsabilité que chacun conserve même au sein d'une chaîne de commandement, à quel moment doit-on refuser un ordre... La mise en scène est vraiment bonne, très maîtrisée.
L'homme est un loup pour l'homme. Voiçi le thème principal de ce film ultra-engagé que l'on doit au regretté S. Lumet. Il dirige ici son 2ème film et s'octroie certains des meilleurs acteurs britanniques de l'époque. Le scénario fait lentement monter la mayonnaise tandis que Lumet joue avec sa caméra pour nous offrir une mise en scène diablement inventive et mouvante, collant au plus près de la souffrance de ses hommes qui triment pour rien ou sinon à cause de délits insignifiants. Il brosse le portrait d'une galerie de personnages qui représente un bel éventail de la race humaine et nous sert un drame parfois déchirant, souvent brillant et même certains menus détails m'ont chiffonné, ne nous le cachons pas, on est devant un très grand film, l'un des meilleurs d'un auteur qui compte pourtant une belle ribambelle de chefs d'oeuvre à son palmarès. C'est dire le niveau. D'autres critiques sur
La maison des fous avant l'heure. Avares sont les films à dénoncer avec tellement de hargne les pratiques douteuses dans les camps disciplinaires. Sidney Lumet ne remet pas en cause la question d'obéissance qui, comme le reconnaissent tous les prisonniers, est l'élément fondamental de l'armée mais les méthodes exercées par les officiers qui ont une chance sur deux de déboucher à l'aliénation. Sous des températures suffocantes et une agression sonore ininterrompue, le spectateur passe par tous les états de l'énervement: la fatigue, l'étouffement, l'abattement, la colère puis le délire. Filmé majoritairement en courtes focales et près des visages, la mise en scène organique de Lumet intensifie l'effet de perte de contrôle autant en extérieur avec l'ascension de la colline qu'en intérieur dans des geôles étroites. Les détentionnaires en bavent avec leurs supérieurs jusqu'à leur dernière goutte de salive au point qu'on en vient avec incommodité à rire de cette nervosité finale. Asphyxiant jusqu'au bout, La Colline des Hommes Perdus est manœuvré d'une fureur étourdissante nous laissant sans voix et à bout de force. Je n'ai pas de mots pour décrire ça. Tout comme je n'ai plus d'oreilles.
Après le culte "12 hommes en colère" et avant les mythiques "Serpico" et "Un après-midi de chien" (Mes films préférés avec Al Pacino), " La Colline des hommes perdus" est le 8 ème film de cet Américain aux 48 réalisations. Un Drame de guerre réalisé en N&B par le regretté Sidney Lumet. Un excellent film dont la photographie a été récompensée par les Britanniques avec un BAFTA Awards en 1966. Sidney Lumet nous distille des scènes fortes, des séquences insoutenables de maltraitance militaire dans un camp disciplinaire Britannique. Cette réalisation nous offre un scénario implacable signé Ray Rigby et une superbe distribution avec Ian Bannen, Norman Bird (le commandant), Ossie Davis dans le rôle de Mr King, et Avec Sean Connery fantastique dans le rôle central.
Film de guerre en dehors des combats exemplaire et digne d'être reconnu, avec des personnages hors normes admirablement interprétés. "The hill" est loin de l'action mais devient malgré tout l'un des plus gros pamphlet antimilitariste connu de l'art cinématographique. Une savante remise en question de l'ultra disciplinaire bête et méchant.