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keating
53 abonnés
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4,0
Publiée le 25 août 2012
Il y a des films de guerre qui opposent banalement deux camps, et puis des films de guerre qui proposent des oppositions au sein d'un seul camp. "La colline des hommes perdus" fait partie de ceux-là : on y suit des soldats en lutte contre leur supérieurs sadiques, en lutte contre l'autorité de leur propre camp. Nous suivrons donc 5 soldats plongés dans un camp militaire qui ressemble surtout à une prison. L'atmosphère est celle d'un huis-clos terriblement oppressant : Lumet utilise tout le potentiel de l'espace pour créer cette ambiance d'enfermement. Il parvient aussi à symboliser les rapports entre les personnages avec sa caméra. On a rarement eu autant l'impression de souffrir avec les personnages, de les suivre dans leur torture. La superbe photographie en noir et blanc contribue aussi à cette impression. Le symbole le plus marquant de cet enfer est évidemment la colline, que les soldats, tels des Sisyphe modernes, doivent escalader sans fin. On s'attache beaucoup aux personnages des prisonniers, qui sont très biens écrits, et interprétés. Sean Connery excelle en soldat rebelle dont on comprend petit à petit les blessures. Je voudrais aussi distinguer celui qui joue le personnage de King, qui m'a fasciné par sa transformation, partant de la victime (le nègre de service) pour devenir quelqu'un dont on ne sait pas s'il est complètement dingue ou juste totalement libéré. Les personnages "méchants", par contre, sont un peu plus caricaturaux : je pense surtout au sergent-major qui fatigue plus qu'autre chose en répétant sans cesse "c'est moi qui commande!". Le scénario a l'intelligence de ne pas montrer que des chefs méchants : le personnage de Harris est très intéressant. "La colline des hommes perdus" est un puissant témoignage antimilitariste, dans la lignée des "Sentiers de la gloire", de Kubrick. C'est aussi, et surtout, une plongée dans une atmosphère infernale dont le spectateur ne ressortira pas indemne.
Ce film est splendide car son sujet, éternel drame de l'humanité qu'est l'abus de pouvoir, est finement placé dans le contexte de l'armée britannique au cours de la seconde guerre mondiale que le cinéma a pris l'habitude de nous présenter comme des héros irréprochables, les monstres barbares étant l'armée d'en face. C'est donc dans un camp de redressement bien réel que le personnage de Sean Connery (sa première performance d'acteur à le faire sortir de son rôle de James Bond) fera front à l'autorité inhumaine de ses supérieurs et que la mise en scène de Sidney Lumet (des plans larges qui nous font réaliser que l'horreur est ressenti par plus de soldats que les cinq personnages principaux) mais aussi l'absence de couleurs comme de musique rendront très émouvant le calvaire et la lutte de ces militaires.
Grand film, un scénario incroyable et d'une cruauté extrême. Des dialogues haineux et outrancier, des acteurs au diapason de cette histoire violente et Sidney Lumet donne une vraie leçon de mise en scène (surtout dans la première moitié) avec des mouvements de caméra et des plans vertigineux.
Le talent de réalisateurs issus de la télévision (y compris les "dramatiques" filmées en direct) comme Arthur Penn, John Frankenheimer et, ici, Sidney Lumet, a éclaté à la même époque. Technique irréprochable et innovante (caméra portée, un seul zoom mais de toute efficacité) et acteurs au diapason. Et Connery prouve ici pour la première fois qu'il est excellent acteur.
Un film brillant sur les limites et les abus de pouvoir de l'institution militaire. La qualité de la mise en scène (superbes travellings) et l'excellence des acteurs sont admirables. Le scénario est parfaitement bien écrit. Un chef-d'œuvre comme l'on n'en fait plus.
Cette Colline des hommes perdus est à classer parmi les grands films antimilitaristes de l'histoire du cinéma, aux côtés des Sentiers de la gloire, de Johnny s'en va en guerre, etc. C'est aussi l'une des meilleures réalisations de Sidney Lumet, avec Douze Hommes en colère, Network et Le Prince de New York. On retrouve dans ce film de guerre (sans combat) le goût du cinéaste pour décortiquer les systèmes sociaux (ici les codes de l'armée britannique). On retrouve aussi son savoir-faire dans la mise en scène des conflits humains, avec des joutes verbales qui rappellent ses premières amours théâtrales. On retrouve enfin un canevas thématique qui fonde la majeure partie de son oeuvre au cinéma : critique des ordres établis et des garants de ces ordres (pressions, violences), variation autour des notions de droit et de justice, expression de cas de conscience... Dans ce film, Lumet décrit avec dureté et sobriété les conditions d'un univers militaire carcéral à la gouvernance totalitaire. Où s'épanouissent les brimades, les humiliations, les épreuves absurdes à la Sisyphe, entre tortures sadiques et insultes racistes. Où l'on cherche à transformer des hommes un peu trop libres en "jouets mécaniques". Tout cela au nom de l'ordre et de la discipline. Le cinéaste s'appuie sur un scénario solide et des personnages bien caractérisés. Il dirige parfaitement ses acteurs dans un espace restreint (notamment Sean Connery). Visuellement, Lumet joue avec les contre-plongées pour traduire la domination des officiers-tyrans et avec les gros plans pour renforcer les sentiments de peur et d'oppression. Dramatiquement, il fait monter crescendo la tension jusqu'à un dénouement aussi intelligent que cruel, d'une logique implacable. Dénouement-coup de poing, chargé de colère et de désespoir, d'une puissance noire vraiment marquante.
Un film absolument incroyable sur un sujet souvent abordé au cinéma mais rarement aussi brillamment : les limites de l'institution militaire. En adoptant un point de vue très intimiste et en développant la psychologie des personnages le film gagne en intensité et chaque scène a son poids. Le casting semble être du sur-mesure, chaque personnage est brillamment interprété. Sean Connery livre une performance bien loin de James Bond ou de chez Hitchcock la même année et démontre son talent et sa diversité. La réalisation est superbe, la caméra de Sidney Lumet nous surprend, nous émerveille. Les plans larges sont souvent magnifiques d'esthétisme et les mouvements incessants de caméra pendant les scènes de dialogues incisifs leur confère une puissance supplémentaire. Bref ne passez pas à coté de ce chef-d'oeuvre d'un cinéaste extrêmement important.
Le réalisateur engagé Sidney Lumet signe là une oeuvre intemporelle et même si le film a vieilli, l'intensité est toujours présente et le thème de l'abus de pouvoir toujours d'actualité. Le noir et blanc est superbe, tout comme les dialogues, notamment au début, et bien que la critique militaire soit moins violente que dans Les Sentiers De La Gloire par exemple, elle est bien présente et permet également de mettre en exergue la lâcheté humaine. Sean Connery est fidèle à lui même, excellent et le casting en général n'est pas en reste, seul soucis pour ma part, le rôle de King qui aujourd'hui apparaît plus comme une caricature qu'autre chose. Un très beau film qui tient en haleine sur la longueur, à voir pour tout cinéphile qui se respecte.
Un drame poignant, remarquablement dirigé et joué qui dénonce avec virulence les injustices commises envers les soldats renégats de la 2nde guerre mondiale. Sean Connery, alors en pleine période bondesque, est stupéfiant dans son rôle qui aurait selon moi au moins valu une nomination à l'oscar ou aux Bafta. "La Colline des hommes perdus" ou le chef-d'oeuvre méconnu du grand Sidney Lumet.
Encore une belle leçon d'Humanisme de la part de Sidney Lumet. Huit ans après son réquisitoire contre la peine de mort dans "12 Hommes en colère", il dénonçait l'absurdité de la discipline militaire avec force et beauté: un noir et blanc magnifique, sans la moindre musique, ce qui renforçait un certain réalisme historique. Sean Connery est excellent. Sublime!
Un chef d'oeuvre signé Sidney Lumet. Ce film est bouleversant, bien que très douloureux et même désespérant. Toutefois, il est vrai que le sujet est vraiment très fort, et il est traité ici de manière brillantissime, Lumet lui donnant un aspect tout à fait particulier. Vraiment impressionnant, avec en plus un extraordinaire Sean Connery. Extraordinaire!
Un très bon film de Sidney Lumet qui nous plonge ici dans un univers carcéral militaire. Le réalisateur dénonce ici les dérives possibles lorsque l'autorité est donné à des imbéciles et des brutes ainsi que le manque de contre pouvoir au sein de l'armée ici britannique mais à cette époque cela était vrai dans toutes les armées du monde. On reçoit en plein visage toutes les réprimandes, toutes les brimades physique et psychologique. Cela est du à la mise en scène de Sidney Lumet qui film au plus près de ces acteurs et de ces magnifiques plans et déplacements de caméra intelligemment utilisé par un réalisateur qui maîtrise toutes les techniques de son art. Les acteurs sont tous simplement géniaux et ils donnent une prestation des plus viscérale. Sean Connery qui à l'époque n'avait à son actif que quelques rôles secondaires et surtout connu pour son personnage de James Bond, est remarquable et donne une autres facettes de son talent. Sidney Lumet, le fera joué dans 4 autres de ces films. A voir!
Chef d’œuvre du film antimilitariste, La colline des hommes perdus n’est pas un coup du hasard puisqu’il est signé Sidney Lumet, alors en pleine possession de ses moyens (il vient de dégoupiller des œuvres majeures comme 12 hommes en colère, l’Homme à la peau de serpent et Le Prêteur sur gages). Sublimé par une réalisation expressionniste impeccable, le long-métrage déroule sa mécanique implacable jusqu’à un final bouleversant qui tient du pur génie. Inutile de dire que l’on retrouve ici en germe tout ce qui fera la puissance d’une œuvre comme Full Metal Jacket, bien des années plus tard. En se concentrant sur les rebus de l’armée, le cinéaste donne du poids à des individus qui sont tout sauf des héros. Il fallait oser montrer de simples soldats de cette manière à cette époque. Il prend ainsi le contre-pied de tous les films de guerre qui fleurissaient sur les écrans et anticipe en quelque sorte l’esprit antimilitariste qui allait se développer à la fin des années 60. Le contexte de la guerre du Viet-nam n’est bien entendu pas étranger à la hargne qui se dégage de ce brûlot toujours aussi puissant de nos jours. Indispensable.
EXCELLENT, très bon film, durée 2h, histoire tout à fait plausible il suffit de lire le livre:"l'épreuve" ou "le bagne de la légion". ressemble un peu au bagne du domaine Saint-Jean de Corte.