Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Spero
10 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 28 janvier 2024
Film prenant malgré un huis clos carcéral. La soif de pouvoir de certains « petits » poussé à son paroxysme; appelant chez nous spectateur, un besoin de justice. Je recommande
Voilà un drame extraordinaire de Sydney Lumet. Comme souvent chez lui, il est question de justice et aussi d'injustice. En effet, les prisonniers que nous suivons acceptent leur enfermemant, mais, comme souligné le soldat Stevens "pas être traité comme des animaux". Tout l'intérêt de ce film n'est pas d'être qu'un simple pamphlet antiautoritariste, mais une démonstration de comment l'autorité est à la fois l'essence de l'Armée mais aussi sa perte. C'est le Sergent Williams qui incarne cette ignoble cruauté du petit chef, dont la seule volonté et de briser. Selon l'Adjudant du camp, la violence de la prison doit seulement casser les "failed soldiers", et les faire marcher droit, en faire de vrais hommes. Mais le zèle de Williams, à faire courir les prisonniers sur la la colline brulante trônant au centre du camp, fini par tuer l'un des détenus. Un duel commence alors entre ces camarades de cellule et l'autorité de la prison, pour faire reconnaître le meurtre. Cette opposition, d'une folle intensité, pousse tous les protagonistes dans leur plus profond retranchement et étale alors tout le caractère névrotique de la pratique militaire dans sa forme la plus rustre (les visages d'une nervosité rare, les ordres et interjonctions qui rythment tout le film harasse le spectateur).
La distribution est exceptionnelle; les rôles, bien que très clichés, sont tenus avec grande finesse par tous les acteurs. La VO est superbe, tant cette langue anglaise est intense, parfois comique, dans ce cadre aurant militaire que gouailleur. Quand à cette colline, cette "Hill" (titre original) sensée expier mais qui fait somme de toute la souffrance des soldats , elle est magnifiquement mise en valeur par la photographie. On retiendra le travelling d'ouverture, qui justement part d'elle pour sortir du camp (qu'on ne quittera plus jamais par la suite) mais aussi l'arrivée des prisonniers à son pied qui sont alors comme scrutés par le monticule.
"The Hill" est jusqu'ici le meilleur film que j'ai pu voir sur la prison, et peut être même sur l'armée et la guerre. Un grand, grand classique.
A l'heure de la disparition de Sean Connery, immense acteur et Écossais hors-pair, et alors que tous les média se focalisent sur LE James Bond, il est important de (re)visionner ce chef d'oeuvre de Sidney Lumet (pas un manchot non plus...) où Sean joue un rôle à contre-emploi (mais solide) dans un pamphlet anti-militariste qui pourrait se passer n'importe où, ou dans n'importe quel contexte carcéral. Un noir et blanc de rigueur, des caractères forts, un huis-clos qui avait marqué ma jeunesse, et que j'ai revu avec grand plaisir et une approche plus fine récemment.