Film de 1984. Porte de la Chapelle. Un peu de Montmartre : "les escaliers de la Butte sont durs aux miséreux". Question insécurité, les choses ne se sont pas arrangées en 2024. Y a t-il autant de petits restaus sympa, même si leur vin rouge est étrangement clairet ? Natacha préfère entraîner Lhermitte au Raspoutine dans les quartiers chics de Paris : violons tziganes, caviar, champagne. Un peu trop dispendieux pour ce petit flic débutant. D'autant que Noiret lui apprend à ne pas payer les additions. Thierry vire sa cuti assez rapidement et l'élève dépasse le maître pour l'ampleur des racketts. On apprend plein de choses sur les expressions policières. Les "boeufs carottes", la police des polices, vous cuisinent longtemps pour vous tirer la vérité. Il y a eu des films semblables, plus tard, se déroulant à Marseille, mais là les carottes étaient cuites beaucoup plus rapidement et les pseudo ripoux tout excusés. Ce film est bon, bien filmé, bien raconté, excellents dialogues. Les acteurs sont remarquables. Noiret s'est parfaitement mis dans la peau de l'inspecteur sans ambition qui vit d'expédients. Lhermitte est un bon faire valoir. Son idylle avec la voluptueuse Natacha est crédible. Et puis il y a tout un petit monde de voleurs à la tire, pickpockets, joueurs, turfistes, proxénètes, travailleuses du sexe, dérangés du cerveau, indics, truands, tous plus typés et pittoresques les uns que les autres. Guiomar est parfait en commissaire de police souffrant de rhinite chronique, benêt et confiant. Je vais ressortir un de ces figurants, le truand Camoun qui monte un coup important qui n'est pas sans rappeler "touchez pas au grisbi". Le rôle est joué par un Bernard Bijaoui particulièrement patibulaire. En revanche, le final , qui aurait pu ressembler au "cave se rebiffe" , tourne à l'eau de rose. La ressemblance avec les films de Gabin s'arrête là. Ici on joue plus sur les situations et les oppositions de personnages. A voir, ou à revoir.