L'on ne peut pas reprocher au scénario de manquer d'originalité : l’histoire d’un restaurateur à la dérive, qui décide de participer au Vendée Globe mais de manière virtuelle, enfermé dans son bateau, au fond de son jardin.
Le résultat est un film tendre et attachant, fait avec beaucoup de sincérité, sans nul doute le plus personnel de son auteur. Lui-même confronté à des problèmes d'alcool il a, lui aussi, tenté plusieurs fois l'aventure de la régate en ligne. C'est même sa propre fille qui joue le rôle de l'adolescente. Néanmoins, ce côté autobiographique et donc très authentique, qui est sans doute la plus grande force du film, est peut-être également sa limite. Comme souvent lorsqu'un projet est très personnel ou tient vraiment à coeur de celui qui le mène, le risque est de vouloir tellement bien faire que l'on finit par trop en faire ou par proposer quelque chose de maladroit.
Jean-Paul Rouve est impeccable et devrait décrocher grâce à ce rôle sa première nomination au César dans la catégorie meilleur acteur, et notamment grâce à une scène
glaçante, lors d'un repas avec son père (Pierre Richard, dont le goût de jouer est intact, à plus de 90 ans) et sa fille (Madeleine Beauvois, à l'intériorité intéressante), où il laisse ressortir avec une grande justesse ce que l'alcool a de plus terrible
.
Le reste est malheureusement moins convaincant. Soit trop lisse, soit trop appuyée, la mise en scène est très académique. Le film ne fait pas dans la dentelle, niveau pathos.
L'absence pesante de la mère décédée, le père alcoolique, les conflits familiaux, les problèmes financiers
..., tout pousse à la surenchère lacrymale. Une émotion pourtant freinée par des dialogues pas très bien écrits et un propos un peu trop naïf...
Bref, le genre de film plein de bonnes intentions mais un peu trop prévisible et convenu et dont on pressent qu'il plaira davantage à un public de cinéphiles plus "classique".
Ma page ciné instagram : fenetre_sur_salle