Osons un gros mot, enfin disons un terme tellement utilisé qu'il en a perdu de substance : La vallée des fous est une histoire de "résilience". Compétiteur virtuel du Vendée Globe (auquel une belle publicité est d'ailleurs offerte), le héros du film de Xavier Beauvois a tout du perdant, pas même magnifique, dans son entourage et sur le plan professionnel. Le pari qu'il s'est lancé, avec l'océan dans le jardin (métaphore) est tellement égocentrique et un brin pathétique, non ? On avait un peu peur de quelque chose d'attendu et peut-être même de lisse mais c'est mal connaître le réalisateur qui aime parfois flirter avec l'inattendu, en ne brossant pas systématiquement le public dans le sens du poil. Alors oui, La vallée des fous offre plutôt de beaux et forts sentiments et la famille y est magnifiée mais il y a quelques hautes vagues dans le parcours de ce marin encalminé. Et puis, il faut faire confiance au tempérament de Jean-Paul Rouve, que l'on soupçonne d'avoir parfois improvisé, ce qui est plutôt un bien pour le film, dont les autres personnages sont un peu plus classique, mais même dans ce registre-là, c'est bien évidemment un plaisir que de voir Pierre Richard, toujours bon pied, bon œil..