Charles Guérin Surville a visité de nombreux lieux dans l'Italie avant de choisir la Sicile comme décor : "Luigi Comencini et Morricone avaient séjourné et une famille franco-italienne y vit. Au-delà de la nature grandiose, avec l’Etna en constante activité, c’est cette famille à laquelle je me suis attachée qui a amené le tournage en Sicile". Quant à la Chine, elle représente la poursuite d’un rêve inaccessible pour le personnage de Mark, comme pour le réalisateur : "Le film raconte la quête artistique non limitée par les frontières géographiques."
Le réalisateur s'est inspiré de Daniel Day-Lewis qui, adepte de la Méthode de l'Actors Studio, s'implique tellement dans ses personnages qu'il en vient à ne plus distinguer la fiction de la réalité. "Ne parvenant plus à sortir de la dépression de son personnage [de Phantom Thread], il mit fin à sa carrière. Follia raconte l’histoire d’un homme perdu dans sa fiction", explique Charles Guérin Surville.
"La folie est un état difficile à raconter de façon crédible, la vraie folie étant radicale, dangereuse, imprévisible. Or un script consiste justement à prévoir. Tout le principe du film consiste à favoriser l’émergence d’une vraie folie, mais aussi à pouvoir l’affronter, pour qu’elle n’empêche pas le film", affirme Charles Guérin Surville. Il salue le travail de ses comédiens, qui se sont abandonnés à leur rôle, sans perdre totalement le contrôle. "Les jours étaient durs, froids, courts. Les personnages vivants, parfois effrayants. Mais nous avons tenu jusqu’à la dernière minute, et ce grâce à une équipe soudée et rompue à l’épreuve."