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    Salem
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Salem" et de son tournage !

    Signification du titre

    Salem signifie "la paix" en arabe. Le réalisateur Jean-Bernard Marlin explique : "Djibril, le héros du film, tente d’amener les autres vers la paix, alors qu’ils sont en pleine guerre entre quartiers. J’ai aussi choisi ce titre parce qu’il veut également dire : bienvenue, ou : bonjour en arabe. A Marseille, où se déroule Salem, on a tous des origines différentes. C’est vraiment un territoire d’émigrations avec de multiples façons de vivre. Quand j’étais enfant, mes copains étaient tous comme moi, la plupart d’origines étrangères."

    "Ma mère est d’origine arménienne. J’avais un oncle gitan. Mon père était français, mais il a vécu dans une caravane très longtemps, c’est pour cela d’ail- leurs que le motif de la caravane revient souvent dans le film."

    2 communautés

    Salem est une histoire entre deux communautés : comorienne et gitane. Le monde gitan est une communauté très présente et très ancienne de Marseille, tout comme les Comoriens, mais qui sont arrivés plus récemment : "Aujourd’hui, ce sont les deux communautés qui souffrent le plus dans les quartiers nord. Impossible de ne pas les représenter si on veut témoigner avec force de la réalité actuelle de la vie, dans cette partie-là de la ville", confie Jean-Bernard Marlin.

    3 chapitres

    Salem se déroule en trois chapitres clairement titrés par le nom d’un personnage différent à chaque fois : "Ça permet au récit d’adopter des approches différentes. A chaque chapitre une unité d’action, un personnage nouveau, ou plus âgé. Il y a trois chapitres, trois unités d’action et de rythme. Dans le premier chapitre, le rythme est enlevé. Dans le deuxième, il est ralenti et contemplatif. Enfin le troisième se situe entre les deux. Néanmoins, ces trois parties forment un tout", précise Jean-Bernard Marlin.

    Années collège

    Après son premier film Shéhérazade, Jean-Bernard Marlin s'intéresse à nouveau aux destins croisés de personnages jeunes, et même très jeunes. Le cinéaste justifie ce choix : "Les années collège, qui sont celles du premier chapitre du film avec Djibril et Camilla, c’est l’époque dont je me souviens le plus, qui m’a le plus marqué. Cette période de la jeunesse est la plus déterminante, là où l’on décide d’une trajectoire de vie."

    "Ce qui est sûr, c’est que c’est le moment où les sentiments sont exacerbés, où tout est émotionnellement fort. C’est peut-être une question de première fois pour les ados qui commencent à expérimenter l’âge adulte."

    Demain, c'est loin

    Tous les acteurs du film n'ont jamais fait de cinéma avant. Jean-Bernard Marlin a fait un casting sauvage de dix mois pour les trouver : "Le point commun qu’ont tous ces jeunes gens et acteurs non professionnels, est que, comme mes personnages, ils vivent tous dans le moment présent. C’est très important. C’est un présent qui n’est pas toujours facile."

    "Dalil Abdourahim et Maryssa Bakoum sont confrontés, comme leurs personnages Djibril et Camilla, à des situations sociales et familiales parfois difficiles. Ce sont des adolescents qui dégagent eux aussi une grande part de maturité d’où l’on décèle encore quelque chose de l’enfance. Cela forme un contraste sidérant", se rappelle le réalisateur.

    Lieux de tournage

    Jean-Bernard Marlin et son équipe ont tourné cité Bassens et cité Félix-Pyat : "Bassens est un quartier que je connais depuis mon adolescence à une époque où il y avait beaucoup de gitans. Félix Pyat est un quartier que nous avons filmé à un moment où c’était encore calme. Actuellement, c’est la guerre pour « le réseau ». Tous ces lieux sont réels et donnent un aspect documentaire au film", raconte-t-il, en ajoutant :

    "C’est le Marseille que je connais, quelque chose entre la construction humaine jamais rénovée, et la nature qui semble vouloir la recouvrir. Ce sont des quartiers très complexes."

    Règlements de compte

    Jean-Bernard Marlin a beaucoup étudié la question des règlements de compte marseillais, quasi quotidiens. Deux personnes ayant passé le casting sont d'ailleurs mortes pendant les essais. Il confie : "Un des acteurs du film s’est même pris une balle récemment. J’étais effondré. C’est terrible et d’une banalité confondante. J’ai passé du temps à observer cette vie pour représenter tous ces visages et attitudes possibles. J’avais besoin de m’imprégner de ce monde afin de filmer de façon cohérente cette violence qui ne devait être ni abstraite, ni cinématographiquement idéalisée."

    Dimension mystique

    Si Salem comporte une dimension documentaire indéniable, le film possède aussi un côté fantastique et mystique. Jean-Bernard Marlin explique : "Cette dimension fantastique est inspirée en partie de la vie de mon père qui se réfugiait parfois dans une forme de mysticisme, alors qu’il n’était pas pratiquant, où les prophètes et figures bibliques prenaient de l’importance."

    "Comme mon père, Djibril se vit comme un homme qui a reçu la révélation divine. Il entend les esprits, les morts, il voit des signes partout. Salem est l’histoire d’un homme inspiré qui tente de faire naître un sentiment politique et religieux – syncrétique - dans son quartier. Pour incarner cela, la dimension fantastique au cœur du réel est idéale."

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