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Cinévore24
350 abonnés
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3,5
Publiée le 12 octobre 2024
"C'est quoi votre histoire à vous ?"
Le nouveau film du réalisateur-scénariste Boris Lojkine (Camille), récompensé par les Prix du Jury et du Meilleur Acteur dans la section "Un Certain Regard" à Cannes, met en images une course quasi-incessante, devant aboutir au récit d'une histoire inventée de toutes pièces.
Voguant quelque part entre le cinéma social de Ken Loach et la mise en scène immersive (en mode caméra à l'épaule, collant aux basques de notre protagoniste) d'un Paul Greengrass, le film, se déroulant sur 48h, est construit comme un contre-la-montre dans lequel Souleymane doit tout faire pour récupérer les infos et les documents dont il aura besoin pour passer ce fameux entretien, qui lui permettra peut-être d'avoir accès au sésame, et ce alors que les difficultés et les déconvenues se multiplient pour lui.
Une œuvre qui, de par son rythme sous tension et l'arc narratif de son personnage principal (même si le sujet traité n'est pas tout à fait le même), m'a pas mal fait penser au très chouette «À plein temps» avec Laure Calamy.
Un film taclant au passage l'uberisation de la société, illustrée ici au sein de cette fourmilière bruyante que représente Paris. Un film pouvant compter sur la très bonne interprétation de son acteur (non professionnel) Abou Sangare, qui porte le film sur ses épaules. Le fait que ce dernier se trouve dans une situation similaire à celle du personnage qu'il interprète rend la frontière entre réalité et fiction encore plus floue.
Une sorte de thriller social au dispositif narratif un peu trop bien rôdé dans son déroulé, si bien qu'il n'y a que peu de moments qui m'ont véritablement désarçonné et/ou touché. Un film efficace, qui semble retranscrire avec pertinence le quotidien d'un demandeur d'asile, et qui évite intelligemment de tomber dans le piège du misérabilisme.
Un film qui marche le mieux dans ses scènes les plus intimes, les plus simples, à base de champ/contre-champ, qu'il s'agisse de l'échange nocturne qu'a Souleymane avec sa "compagne", et en particulier de son entretien final. Quand Souleymane sort du narratif longtemps préparé et répété, et qu'il raconte son histoire, sa vérité. Une vérité qui sera entendue, ou pas. Mais ça, c'est une autre histoire.
Un film qui tenait clairement à cœur à son réalisateur et interprété par un acteur sincère. Une œuvre maîtrisée, et dans laquelle j'aurai voulu embarquer davantage.
"L’Histoire de Souleymane" plébiscité par la critique, récompensé cette année au festival de Cannes (Sélection un Certain Regard) est un drame social avec des qualités. En effet, même si je m'attendais à plus percutant, le réalisateur Boris Lojkine livre aux spectateurs une histoire âpre et réaliste suivant pendant 48h la vie de Souleymane, un jeune Guinéen travaillant comme livreur à vélo et sans papier. La qualité du film vaut surtout par la prestation Abou Sangare (récompensé au festival de Cannes) lui-même sans papier et par le réalisme quasi documentaire de l'histoire.
Une fiction de pur réalisme social, façon documentaire, avec pour interprète principal un acteur non professionnel, lui-même migrant sans papiers, qui porte avec intensité le film sur ses épaules, en nourrissant son interprétation de sa propre expérience de vie. La caméra lui colle à la peau, à pied ou à vélo, dans une mise en scène immersive très efficace. Sans apitoiement ni leçons données, le résultat se veut factuel et touche par son humanité à vif, avec une fin ouverte qui laisse intelligemment chaque spectateur se positionner sur le sort qui devrait être réservé à Souleymane. Dans la présentation de ce parcours de vie, qui est une lutte permanente pour la survie et la dignité, ce sont mille et un détails, dont on n’a pas toujours conscience, qui font mouche et donnent tout son intérêt au film : les appels au Samu social dès le petit matin pour s’assurer d’avoir un lit la nuit suivante ; la combine des locations de comptes professionnels de livreurs pour faire travailler des sans-papiers ; les réseaux « d’aide » qui fournissent des faux papiers aux migrants et les entraînent à faire de fausses déclarations pour obtenir l’asile… L'Histoire de Souleymane est une histoire cinématographiquement convaincante et politiquement utile.
Si " in this World" de Michael Winterbottom ours d'or Berlin 2003, " green border" A.Holland (2023) " moi capitaine" mateo Garrone lion d'argent du meilleur réalisateur ( Venise 2023), traitaient du voyage périlleux de migrants entre leur pays et l'Europe, ce qui les attend une fois parvenu à destination est moins traité.
Parmi les titres restés fameux, on se souviendra de " la promesse" (1996) des frères Dardenne, " la faute à Voltaire " (2000) de A.Kechiche et de " l'histoire de Souleymane ".
Filmé à la façon d'un documentaire, sans beaucoup de moyens, soutenu par un scénario minimaliste, " l'histoire de Souleymane" monte progressivement en intensité jusqu'à la longue scène finale, sans doute la meilleure de toutes.
Un Guinéen travaille comme livreur à vélo dans la capitale, porteur d' un récépissé de demande de séjour.
Il prépare son entretien auprès de l'OFPRA afin d'obtenir le statut de réfugié politique et pouvoir rester légalement en France.
Profondément humain et parfois bouleversant, le personnage s'interroge lui-même si compte tenu de ce qu'est sa vie en Europe ( exploitation économique, maltraitance dont il est victime, arrachement sentimental...) le voyage en valait la peine.
Chaque spectateur répondra à cette question posée par un film sobre et sans fausse note.
Vu au festival des Vendanges du 7ème Art. Un bon film, qui parvient à nous faire ressentir les émotions du personnage principale et qui nous immerge à 100% dans le quotidien mouvementé d'un livreur Uber Eats. J'ai vraiment eu un stress intense pendant les scènes de livraison de nuit, scènes qui étaient par ailleurs très bien cadrées et jolies ! Peut-être qu'à d'autres moments j'ai pu ressentir une réalisation un peu plate néanmoins, mais pas de là à décrocher du film. Je pense notamment à la scène finale qui n'a pas réussi à m'engager complètement. C'est un film "sociologique" que je vous conseille plutôt d'aller voir, en particulier pour les personnes qui connaissent mal le sujet de l'immigration et la condition des livreurs Uber Eats (ainsi que leur statut de "micro-entrepreneurs").
On retiendra particulièrement sa scène de dénouement extrêmement forte qui fait écho entre le parcours du personnage et de son comédien, d’une très belle sincèrité
Sur trois jours à Paris, la caméra suit, le plus souvent en gros plan, Souleymane, Guinéen de Conakri, exilé en France pour aider sa mère malade et mal soignée dans son pays. Sans papier, Souleymane est livreur à vélo. Il dort dans un foyer de sans-abris, se lève tôt, se couche tard, mène toute la journée une course contre la montre. Il a déposé un dossier auprès de l’OFPRA pour obtenir le statut de réfugié politique, ce qu’il n’est pas, avec l’aide rémunérée de politiciens intéressés. Il est exploité de toutes parts, il cumule les difficultés. Son entretien avec les responsables de l’OFPRA sera décisif pour lui. Le film montre bien l’enfer qu’est la vie des travailleurs sans-papier à Paris aujourd’hui, quasiment en mode documentaire. On est dans le monde des frères Dardenne. Il nous interroge : Comment nos sociétés actuelles peuvent-elles aider tous ces hommes qui fuient leurs pays d’origine, pauvres où ils ne se voient pas d’avenir, sans être trop déstabilisées ? Qui a de bonnes réponses ? La dernière partie du film, la plus personnelle est émouvante : Souleymane s’entretient au téléphone avec sa fiancée ; Souleymane est obligé de se dévoiler auprès de la conseillère de l’OFPRA, remarquablement interprétée par Nina Meurice. Abou Sangaré dans le rôle de Souleymane est excellent.
Ce film qui raconte le parcours difficile de ce jeune réfugié guinéen en France et en quête de papier, est très réaliste et bien filmé. Le réalisateur nous montre bien toutes les galères que ce jeune réfugié rencontre et toutes ses démarches pour être régularisé tout en subsistant tant bien que mal. Outre le coté documentaire sur ce genre de situation, on suit avec intérêt le parcours compliqué de ce jeune guinéen superbement interprété avec beaucoup de réalisme et de conviction.
Bernard CORIC
(film visionné le 12/07/2024 au Studio Marbeuf à PARIS)
Un peu déçu, peut être que j'en attendais trop après avoir lu les critiques dithyrambiques de la presse et des spectateurs. Alors attention c'est très bien joué, le film est plein d'humanité et c'est intéressant de voir Paris au niveau du bitume (c'est l'inverse d'Emily in Paris), avec le bruit, la circulation... Mais je ne sais pas, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour vraiment s'intéresser au sort de Souleymane, c'est réaliste mais pas assez percutant. Ou alors c'est moi qui manque de coeur. Néanmoins je pense que ce film sera très intéressant à regarder dans 20 ou 30 ans pour se souvenir du paris des années 2020 , de ces petits boulots et de la façon où les sans papiers étaient traités.
Film documentaire très réaliste mais assez ennuyeux sur le désastre qu’est l’invasion migratoire. Il est surprenant d’apprendre que l’équipe de production a commis un délit en faisant recours à un clandestin sous OQTF comme acteur principale.
Le cinéma est une histoire de point de vue et de distance, et c'est particulièrement vrai avec ces "films à sujet" dont on regrette souvent qu'ils n'aient pas plutôt donner lieu à des documentaires qu'à des fictions. Ici Boris Lojkine parvient à nous faire toucher du doigt ce qui peut être la vie d'un Souleymane tout en n'oubliant pas de donner une existence propre, de la chair à SON Souleymane. En ayant une approche qu'on pourrait qualifier d'administrative il évite les écueils du misérabilisme. Chez lui le regard n'est jamais manichéen, et le "suspense" ne tombe pas dans le putassier comme parfois chez les Dardenne à qui on ne peut que penser. Les trente premières minutes sont à la fois une prouesse technique et un "Vis ma vie" suffoquant. Suffoquant, terme qui pourrait aussi appliquer à l'entretien final, où toute la cruauté et la stupidité du système éclatent. Sans oublier l'humanité que Lojkine a l'intelligence et l'honnêteté de prêter même à ceux qui sont là pour faire bêtement respecter les règles. Mention spéciale à Abou Sangare, révélation absolue, et Nina Meurisse, la "Camille" devenue agente de l'OFPRA sans prénom ni nom, mais avec toutes les nuances d'une grande actrice.
Parfois, question de sensibilité probablement, on n’est pas aussi touché ou emballé par une œuvre qu’une bonne partie du public. On s’en voudrait presque tant ladite œuvre semble avoir conquis les cœurs et les esprits de la majorité. Et c’est un peu ce qu’il se passe avec « L’histoire de Souleymane » qui a emballé les spectateurs et les jurés de la section Un Certain Regard au Festival de Cannes cette année où il a reçu deux prix. Celui du Jury et celui d’interprétation masculine pour le comédien non professionnel et véritable sans-papier au moment du tournage du film, Abou Sangare. Et si l’on tiquera peut-être sur le premier, la seconde récompense semble en revanche amplement méritée tant cet acteur débutant est purement et simplement extraordinaire. Certes, il joue une partition qui ressemble à sa vie mais son naturel devant la caméra est époustouflant. Son regard nous touche en plein cœur, sa détermination nous stupéfait et son monologue final est bouleversant. On ne peut le nier, sa prestation figure le noyau de ce récit. Le film suit la quête, durant quarante-huit heures, d’un jeune sans-papier venu de Guinée. Et il semblerait que le film soit la suite involontaire du « Moi, Capitaine » de Mateo Garrone l’an passé qui narrait la traversée d’un sans-papiers depuis le Mali jusqu’à l’Italie. À quelques encablures géographiques près, cela pourrait être le suivi de la trajectoire du même personnage. Et les deux films acclamés, profondément humanistes, ont un peu les mêmes travers qui pourraient ne pas séduire tout le monde. Les deux films idéalisent quelque peu des hommes, tous deux plein de bonnes intentions et adorables certes, mais qui demeurent des hors-la-loi dans les choix qu’ils font. Et dans les deux cas, leur parcours souffre d’un dolorisme exacerbé qui vire parfois à la surenchère. Comme si le script voulait nous faire avoir pitié coûte que coûte pour eux. Et ici encore il y parvient mais cette manière de soutirer l’émotion de manière forcée est un peu malhonnête. Sur un sujet voisin, on préfèrera le « Ils sont vivants » de Jérémie Elkaim. Bien sûr, si on entre dans la considération politique, « L’histoire de Souleymane » va faire hurler l’extrême droite tandis qu’il va clairement être encensé par l’extrême gauche. Il est donc fortement indexé sur la manière dont on appréhende le sujet et il s’avère donc pas forcément fédérateur sur ce point. Filmé comme un film des frères Dardenne, de manière naturaliste et caméra à l’épaule au plus près des actions et des émotions, il souffre aussi d’une construction mécanique voyant le personnage principal enchainer les livraisons et les obstacles en forme de désillusion. C’est court, on ne s’ennuie pas et la longue séquence finale avec l’agente chargée de lui donner ses papiers (ou pas) est effectivement déchirante. Cependant, la fin pourra apparaître au choix, facile ou trop indécise. On sera donc moins conquis que beaucoup mais on ne pourra que saluer le réalisme des situations et surtout la prestation de son comédien principal, de tous les plans.
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Trés long et plutôt ennuyeux documentaire/film sur le parcours d'un jeune immigré africain à Paris à la recherche desespérée de la régularisation de ses papiers. Du malheur du dernier arrivé dans un pays d'accueil. Une réalité cruelle bien loin de l'eldorado promis. Du déjà vu. Dans la même catégorie, MOI CAPITAINE était beaucoup plus convaincant. La scéne finale est poignante, mais arrive trop tard pour réveiller le spectateur ensommeillé.