Votre avis sur Reine mère ?
2,5
Publiée le 12 mars 2025
Riche en humour et en fantaisie, jusqu'à l'absurde, Un divan à Tunis s'était imposé comme une jolie surprise, à sa sortie, en février 2020. Le nouveau film de Manele Labidi, qui semble conçu comme une comédie italienne, semble partir sur des bases aussi élevées mais ne tient pas cette fois vraiment la distance. La faute à une certaine dispersion des sujets traités et à un rythme inégal. Le côté social de cette chronique située dans les années 90 ne manque pourtant pas d'acuité, en embrassant l'intégration française d'un jeune couple issu de l'immigration et les aléas d'une vie quotidienne qui demande du courage, sans même évoquer le racisme plus ou moins latent de l'environnement. Là-dessus, comme un chevalier sur la soupe, débarque Charles Martel, apparition incongrue, dont la déconstruction du mythe est loin d'être sans intérêt mais qui n'imprime pas tant de folie que cela à un film trop en retenue dans cette veine. Il y a donc un côté décousu dans Reine mère qui bénéficie pourtant de la présence épanouie d'une Camélia Jordana en grande forme et d'un Damien Bonnard qui s'en donne à cœur joie. Si l'ensemble s'avère agréable et largement au-dessus du niveau moyen des comédies françaises actuelles, il lui manque toutefois un petit truc en plus pour séduire sans aucune réserve.
2,0
Publiée le 4 février 2025
Ce film n’est pas vraiment génial. Malgré de bonnes intentions de départ, cette réalisation avec son coté fantastique où Charles Martel intervient dans le récit, ne parvient pas à nous passionner vraiment. Le scénario assez incohérent ne nous aide pas à comprendre les intentions de la réalisatrice malgré la bonne prestation de Camélia JORDANA.

Bernard CORIC

(Film visionné en projection de presse le 03/02/2025 au Club Marbeuf à PARIS)
4,0
Publiée le 9 mars 2025
Le film Reine mère de Manele Labidi est une œuvre à la fois personnelle et universelle, puisant dans les souvenirs de la réalisatrice pour les réinventer avec poésie. S’inspirant du concept de « biomythographie » d’Audre Lorde, La réalisatrice joue avec la mémoire et l’histoire pour offrir un récit à la croisée du réel et de l’imaginaire. L’un des éléments les plus marquants du film est l’apparition de Charles Martel sous forme d’ami imaginaire, issu d’une leçon d’histoire d’enfance. Ce choix surprenant questionne la manière dont les figures historiques influencent notre identité et comment elles sont instrumentalisées.

Le film mêle habilement satire et comédie sociale en suivant une famille confrontée à la menace d’expulsion, avec Camélia Jordana dans le rôle principal. L’humour y est bien dosé et les acteurs livrent une prestation convaincante. Pourtant, quelque chose semble manquer au récit pour le rendre pleinement abouti. Peut-être est-ce intentionnel, pour illustrer la manière dont l’Histoire se construit avec des omissions et des approximations. Reine mère est une œuvre intéressante qui bouscule les stéréotypes, mais on aurait aimé une profondeur supplémentaire pour que le propos soit encore plus percutant.
2,5
Publiée le 12 mars 2025
Que dire ? Quelques moments intéressants, mais j'ai trouvé ce film assez décousu et été surpris par la fin, abrupte.
5,0
Publiée le 12 mars 2025
Super film, audacieux et politique. Une belle brochette d'acteurs, seconds rôles compris (Saadia Bentaïeb et Farida Rahouadj sont drôles)
3,0
Publiée le 12 mars 2025
Joli film mais qui traite de plusieurs sujets sans y rentrer en profondeur. Très beau jeu d'acteurs.
Lucas Clery

1 critique

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3,0
Publiée le 12 mars 2025
Malgré quelques moments de grâce, le film n'a pas su développer aussi loin qu'il aurait pu la promesse cinématographique qu'était la sous-intrigue avec Charles Martel, grande originalité du film pour moi. Les intentions de la réalisatrice sont louables mais j'ai trouvé le film parfois un peu démonstratif.

Attention, le film n'est pas mauvais. Manele Labidi a du talent. spoiler: Merci pour cette scène de claquettes qui fut une belle surprise.
Il semble y avoir eu à l'écriture du scenario l'envie de combiner trop d'éléments pour leur laisser la place de se développer pleinement. Un Divan à Tunis était excellent, il est normal d'avoir envie de faire encore mieux ensuite.

On saluera particulièrement le travail de l'équipe image du film. Damien Bonnard est excellent, Fianso très bon aussi. J'ai du mal à apprécier Madame Jordana ayant eu vent de son comportement sur les plateaux de cinéma, je suis biaisé. J'espère que ça a été sur ce film...
2,0
Publiée le 2 mars 2025
Semblant correspondre à une comédie de moeurs, le film tourne malheureusement en rond (malgré l'énergie communicative de Camelia Jordana). Reste la justesse du regard politique et la beauté de la photo de P.-H. Martin.
5,0
Publiée le 12 mars 2025
Je recommande ! Pour ce deuxieme film, Manele Labidi dépeint avec justesse la réalité d'une famille arabe dans la France des années 90, abordant non sans humour et fantaisie les sujets de l'immigration, du racisme ordinaire et de la quête d'identité.
La performance de Camélia Jordana, dans le rôle d'Amel, est particulièrement remarquable. Elle incarne avec brio une femme au tempérament fort, pleine d'ambition pour ses filles, formant avec son mari Amor (Fianso) un couple passionné et complexe. Le film se distingue par son approche romanesque, offrant une représentation nuancée et éloignée des stéréotypes souvent associés aux personnages issus de l'immigration. Damien Bonnard est excellent en Charles Martel, et il forme un duo incongru, anachronique et touchant avec Rim Monfort, jeune révélation du film ! Reine Mère est ainsi un film touchant et pertinent, qui résonne par son authenticité et sa capacité à capturer les complexités de la vie familiale.
Zimboume

11 critiques

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4,0
Publiée le 3 mars 2025
Intelligente chronique sur l'intégration, le racisme ordinaire.
Oeuvre pleine d'humour et de poésie.
Camelia Jordana, Sofiane Zermani et Damien Bonnard impecables.
4,0
Publiée le 27 février 2025
Amel et sa famille vivent dans une ville assez bourgeoise au début des années 90s. Leur fille Mouna est inscrite dans un établissement catholique où ses origines font figure d’exception et de discrimination. Soudain mal à l’aise lorsque l’enseignante fait un cours sur Charles Martel, elle voit médusée une apparition du personnage historique qui se met à la poursuivre. En salle le 12 mars.

spoiler: "Reine Mère" est une séance d’une grande fraicheur. J’ai pris un plaisir non dissimulé à suivre les interactions des personnages avec ce Charles Martel vulgaire et bourru, très surprenant. J’ai trouvé cette petite famille très crédible et les liens qui les unissent très attachants. J’ai un petit bémol de compréhension avec certaines scènes toutefois. Je n’ai pas toujours compris les tenants et les aboutissants et ce que souhaite nous faire comprendre la réalisatrice. Peut-être qu’elle pêche ici par un excès de subtilité ? je garderai de “Reine mère” toutefois un très bon souvenir. Je me vois encore soufflé de surprise par la scène de danse en noir et blanc.
4,0
Publiée le 12 mars 2025
Conte social lumineux et très original, traitant avec humour et poésie de sujets grave comme le déclassement, l’identité, le racisme….
Le casting est magnifique.
À voir! Du soleil dans ce monde de brutes
3,0
Publiée le 16 mars 2025
Au début des années 90, en banlieue parisienne, Mouna est élève en CM2 dans une école privée catholique. Sa mère Amel (Camélia Jordana) est une immigrée tunisienne qui vit mal son déclassement social. Son père Amor (Sofiane Zermani), immigré algérien, fait le dos rond. Quand leur propriétaire dénonce leur bail, Amel est face à un dilemme : déménager dans un HLM ? ou accepter le travail qu’elle avait jusqu’alors refusé pour augmenter les revenus du couple ?

Manele Labidi avait signé un premier film enthousiasmant, "Un divan à Tunis", avec l’excellente Golshifteh Farahani dans le rôle d’une psychiatre binationale qui décide de se réinstaller en Tunisie pour y exercer la profession qu’elle a apprise en France.

Quatre ans plus tard, la réalisatrice franco-tunisienne née à Paris en 1982, signe un film dont on imagine volontiers la part d’autobiographie qu’il comprend.

Camélia Jordana y interprète un rôle qui rappelle ceux, récemment remis au goût du jour par "Il reste encore demain", des mammas italiennes des grandes années : Anna Magnani, Sophia Loren… Solaire, forte en gueule, débordante d’amour pour ses enfants, elle est impériale. Elle aurait pu éclipser son époux, interprété avec beaucoup de délicatesse par Sofiane Zermani qu’on avait remarqué dans "Barbès, Little Algérie" et dans "La Vénus d’argent".

Mais le personnage principal du film reste Mouna, double autobiographique à peine masqué de la réalisatrice. C’est autour d’elle que l’histoire s’organise et c’est par ses yeux qu’elle est racontée. Pour soigner son mal-être identitaire, Mouna s’est inventé un ami imaginaire. Damien Bonnard s’est beaucoup amusé en se glissant dans le personnage de… Charles Martel, au risque de donner à ce film un tour loufoque qui le fait sortir de son lit.

Pas plus tard que mardi dernier, j’évoquais, dans ma critique de "Dans la cuisine des Nguyen", les films, nombreux, à raconter l’intégration, pas toujours facile, des enfants de la seconde génération d’immigrés maghrébins. Ce film-ci vient se rajouter à cette longue liste dans laquelle figurent déjà "Le Thé au harem d’Achimède", "Le Gone du Chaâba" ou "La Graine et le Mulet". Il n’y occupera pas une place inoubliable. Mais il n’en constitue pas moins un film attachant et plein de charme.
3,5
Publiée le 14 mars 2025
C’est l’histoire d’une maman dont la fille a un ami imaginaire très connu, Charles Martel, ni plus ni moins...Un comble pour une famille arabe….le film est filmé avec grâce, très agréable caméra, et fait passer des messages subtils sur le racisme, la nationalité, la famille et l’histoire, on apprend qui était réellement Charles martel, mais aussi les difficultés rencontrées par cette famille pour changer de statut social, voire de logement...Tout ça subtilement,( notamment le plan séquence final absolument magique ) je dirais même avec une certaine alacrité…
Il y a de la tendresse, un humour délicat et un jeu d’acteurs sans défaut...Cela reste un film assez « élitiste » je trouve quand au choix de son public, et nous n’étions que trois spectateurs dans la salle des Studios ( Brest) à la séance de 14h. Il mérite mieux je trouve…..Je conseille sans insister...
4,0
Publiée le 16 mars 2025
Comment parler de l’exil avec légèreté ?
Comment les premiers immigrés d’Algérie, ont-ils ressenti non pas le déracinement, mais le décalage, et comment reconstituer un environnement familial qui leur est propre.
C’est avec légèreté et un poil d’ironie qu’ici le sujet est traité. L’idée de matérialiser, un fantasme identitaire pour les Français qu’est Charles Martel est excellente. À voir.
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