Il y a des jours où des cinéphiles « purs et durs », fatigués de ne voir que de grandes œuvres plus ou moins alambiquées réalisées par des metteurs en scènes géniaux, ont envie de se laver la tête avec des films plus faciles à approcher sans pour autant verser dans la futilité, voire la pure bêtise. Il fut un temps, pas si lointain, où le cinéma français avait une offre très riche en la matière. Même si, en cherchant bien, on arrive encore à trouver de tels films, il faut reconnaître qu’il y en a moins qu’avant et, que, en plus, une certaine critique prend trop souvent un malin plaisir à les rejeter avec mépris. "Les choses simples", film qui prend la suite de "Délicieux" dans la filmographie d’Eric Besnard, trouve sa place dans cette catégorie. Si vous admettez qu’il est possible de vivre loin du Boulevard Saint-Michel, si vous aimez les paysages que nous offre le Massif alpin, si vous les aimez encore plus lorsqu’ils sont excellemment mis en valeur par un Directeur de la photographie de talent comme l’est Jean-Marie Dreujou, si vous êtes sensible à la présence dans un film de deux grands comédiens comme Lambert Wilson et Grégory Gadebois, si une potentielle histoire d’amour entre un nounours bourru interprété par Gadebois et une jeune veuve interprétée par Marie Gillain ne vous laisse pas indifférent, si vous êtes sensible à l’écologie et, surtout, s’il vous arrive de vous interroger sur votre mode de vie, trop connecté, trop agité, trop urbain, ou, au contraire, trop loin de tout, trop plan-plan, "Les choses simples" ne manquera pas d’être pour vous un havre sympathique vous permettant de vous divertir tout en vous poussant à la réflexion.