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    Les Ombres persanes
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Ombres persanes" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Le coscénariste de Mani Haghighi, Amir Reza Koohestani, qui est également metteur en scène de théâtre, travaillait sur la traduction d’une pièce horrifique intitulée Le nombre, dans laquelle un père dont l’enfant vient de mourir décide de le cloner. Mais il découvre que son fils a été dupliqué plus d’une centaine de fois... Le réalisateur a alors commencé à se dire que cette pièce ferait un bon sujet de scénario. Il se rappelle :

    "La dimension politique du sujet m’intéressait particulièrement puisqu’il y est question de biologie, d’éthique et de questions existentielles sur ce qui façonnent notre identité. Qu’est-ce que cela fait d’avoir un clone ? Comment pourrait-on vivre avec cela ? Le sujet m’intéressait d’autant plus que des années plus tôt, j’avais vu une exposition en Iran composée de photos de guerre prises durant le conflit entre l’Iran et l’Irak."

    "Parmi elles, il y avait une photo de moi (rire). Elle représentait un soldat, touché à la tête, mort sans doute, transporté à l’abri par deux de ses camarades. Et cet homme me ressemblait de façon plus que troublante. Ses traits n’étaient pas seulement similaires aux miens, ils étaient parfaitement identiques. Ce n’était pas le fruit de mon imagination car mes amis présents étaient eux aussi troublés de l’existence de ce « clone »."

    "J’ai donc commencé à réfléchir à cette idée du double. Comment vous est-il lié ? La question est à la fois mystérieuse et très forte sur un plan purement dramaturgique."

    Plusieurs genres

    Les Ombres persanes emprunte au cinéma réaliste, social et fantastique. Mani Haghighi précise : "Écrire le film fut un long processus, près de neuf ans ont été nécessaires. La plus grande difficulté était de préserver l’équilibre entre tous ces éléments. Je ne voulais pas faire un film expérimental comme mes précédents. Je souhaitais, au contraire, faire à la fois un film fantastique, social, et un thriller psychologique. Sans sacrifier pour autant le côté philosophique et abstrait du propos."

    Les 2 acteurs principaux

    Mani Haghighi a déjà travaillé à maintes reprises avec Taraneh Alidoosti en la dirigeant dans ses films précédents ou en lui donnant la réplique en tant qu’acteur. Idem pour Navid Mohammadzadeh : "Leur jeu est naturellement subtil, discret, sans excès. Et c’est dans cette direction que je suis allé. Je leur ai demandé de ne pas marquer les différences entre les deux versions de leur personnage."

    "Je leur ai assuré que le maquillage ou les vêtements suffiraient amplement à les distinguer. Qu’ils n’avaient nul besoin d’en rajouter. En revanche je leur ai demandé de se concentrer sur deux choses. La première, les similarités qui existent entre Farzaneh et Bita mais aussi celles entre Jalal et Mohsen. Car c’est là tout le cœur du film : leurs ressemblances, leurs apparentes gémellités", confie le cinéaste.

    "La seconde indication que je leur ai donnée c’est d’aimer leurs personnages. Je voulais qu’ils les aiment et les abordent avec le plus d’empathie possible. Qu’ils comprennent leurs agissements et leurs émotions." Mohsen, devait faire apparaitre sa confusion, sa paranoïa, son sentiment d’insécurité et le fait qu’il soit jaloux. Cela ne l’excuse pas pour autant mais pour moi la responsabilité d’un acteur est de le défendre."

    Ne pas styliser

    Le scénario étant assez dense, Mani Haghighi ne voulait surtout pas en rajouter en stylisant le film. Il confie : "Je voulais une approche frontale, directe. Bien sûr, j’ai cherché à donner au film un style visuel mais il ne fallait pas qu’il empiète sur le récit."

    Côté photographie

    Avec ses clairs-obscurs et ses obscurités profondes interrompues par des sources de lumière brusques, la photographie du film est à la fois réaliste et expressionniste. Mani Haghighi explique : "C’est la première fois que je travaillais avec Morteza Nafaji qui est par ailleurs un remarquable directeur de la photographie. Avec un véritable sens artistique."

    "Toujours très enthousiaste à l’idée de rendre le film encore plus sombre. Chaque jour il me demandait la permission d’opacifier encore un peu plus l’image et chaque jour je lui répondais positivement. Et nous avons continué dans cette voie lors de la post-production. Les nouvelles technologies numériques permettent cela. D’être à la fois dans une image entièrement noire et pourtant subtile, nuancée, porteuse d’une signification narrative."

    La pluie comme personnage

    La pluie est un personnage à part entière du film. Mani Haghighi raconte : "Nous en étions à la phase de pré production et de répétitions. Le projet était vraiment très avancé. Et pourtant il me semblait qu’il manquait un élément au scénario. Que quelque chose ne fonctionnait pas et que l’ensemble manquait de force. À ce moment-là, le seul problème du film était incarné par la rencontre de ces deux couples identiques et les conséquences qui en dérivent. Mais autour d’eux tout semblait se dérouler normalement."

    "C’est ainsi qu’est née l’idée de cette pluie battante, torrentielle. Comme si le cœur de l’histoire n’était qu’une infime conséquence collatérale d’un problème beaucoup plus grand. Comme si l’univers tout entier était déréglé. Subitement, le film allait dans une autre dimension. Pourquoi pleut-il tout le temps ? D’où vient ce déluge ? On m’a demandé un jour si la pluie aurait pu s’arrêter à la mort de Jalal et Bita. Mais non, le dérèglement est bien plus grand que cela. Il dépasse les enjeux de cette seule histoire."

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