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    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 novembre 2022
    Un film envoutant, sur la liberté....La liberté d'aimer dans un village soumis à des traditions redoutables, la liberté politique dans une grande ville iranienne (pour ne pas la nommer) où un couple se déchire devant l'exil....J'ai été captivé par la mise en scène, la qualité des dialogues d'un côté urbain, de l'autre "campagnard"...Panahi tend un miroir à son pays l'Iran, et le pays entier devrait le remercier...Hélas des esprits récalcitrants ne l'entendent pas de cette oreille....Ce film sent le vécu, tous les problèmes s'accumulent quand on veut faire du cinéma dans ce pays du moyen Orient....Panahi nous les présente subtilement, précisément, au travers d'un script aussi naturel que complexe....IL est au cœur de son film, se filmant lui-même en proie aux problématiques que suscitent la réalisation, d'un film, de deux, de trois films ( deux histoires d'amour, et la sienne en tant que réalisateur....C'est subtil, généreux, comme s'il avait vu venir le danger, comme s'il pressentait l'avenir sombre de son pays....D'ailleurs la fin est dramatique, et laisse un petit goût de désespoir, qui semble être peut être le leitmotiv d'un réalisateur qui se sent condamné...Je conseille évidemment., ce petit chef d'œuvre "politique"....L'Iran vit un moment très difficile
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    84 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 novembre 2022

           Espérons que ce n'est pas le dernier film de Jafar Panahi, actuellement emprisonné; la situation en Iran autorisant toutes les inquiétudes. Ce n'est d'ailleurs pas son meilleur, le "film dans le film" étant toujours un procédé délicat à manier.
           Au moment du tournage d'Aucun Ours" Panahi est libre mais il n'a pas le droit de tourner. Alors il envoie son équipe en Turquie, s'installe dans un village au milieu de nulle part, à la frontière, d'où il peut diriger son film par Internet.
         L'histoire qu'il raconte, c'est celle d'un couple qui a fuit le régime islamique et qui voudrait maintenant passer en France avec de faux passeports; elle l'obtient, lui, non. Mais les deux acteurs sont justement dans cette même situation -vous voyez, c'est un édifice à trois étages, et par moments le spectateur ne sait plus du tout où il en est...        Dans ce village (kurde je pense), Panahi est logé chez un paysan et sa mère, où il est bien reçu, avec tout le respect du à un monsieur de la ville. Il prête sa caméra à son hôte et lui même photographie... des choses qu'il ne devrait pas voir. Une cérémonie de lavage des pieds d'un couple de fiancés, qui va officialiser leurs fiançailles, hautement folklorique, mais.... la jeune fille en aime un autre, et les deux amoureux projettent de s'enfuir ensemble. La réalité a rejoint la fiction. Panahi aurait il photographié le couple maudit, fixant sur le papier la honte du village?      
         Convié à s'expliquer devant le maire et le conseil du village -rien que des hommes naturellement- il lui restera à remonter dans sa voiture et à quitter le village, devenu indésirable -à commencer par son gentil hôte qui a bien trop peur d'être rattrapé par les ennuis. Terrible peinture de l'Iran archaïque et du sort réservé aux femmes...

    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 877 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    "Peu importe où, quand et dans quelles circonstances, un cinéaste indépendant crée ou pense à la création. Nous sommes des cinéastes indépendants." Ainsi s'exprimaient, dans une lettre ouverte destinée aux organisateurs du Festival de Venise 2022, les réalisateurs iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, depuis leur prison. Le premier nommé a tourné clandestinement Aucun ours avant son incarcération, mélangeant avec brio des éléments de sa propre situation, dans un petit village frontalier de la Turquie, alors qu'il dirige de loin, et par écran interposé, une fiction. L'abyme ne fait pas (que) le moi dans cette œuvre à plusieurs entrées, d'une richesse infinie, entre traditions d'un petit village de l'Azerbaïdjan iranien, l'exil et une réflexion profonde sur le poids des images, réelles ou mensongères. Panahi est attaché viscéralement à la liberté et à son pays, qu'il aurait pu quitter, et ne peut certainement pas verser dans l'optimisme mais derrière la noirceur, il laisse s'échapper dans Aucun ours un humour salvateur, basé sur l'absurde et l'humanité à géométrie variable de ses personnages. Quand la réalité et la fiction s'unissent, c'est toute la volonté de combattre par la création artistique qui transparait dans un film étonnant qui ne peut pas, ne doit pas, être le dernier de Jafar Panahi.
    Jack K.
    Jack K.

    15 abonnés 52 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 novembre 2022
    Dès sa sortie ce mercredi, je me suis précipité à la séance de 11h pour retrouver Jafar PANAHI dont je suis un grand fan.
    Et je ne suis pas déçu. Il nous emmène cette fois dans un petit village de montagne à la frontière turque d'où il dirige un film qui est tourné dans une ville (peut-être Téhéran bien que des scènes soient situées au bord de la Caspienne). Dans les deux lieux se nouent une histoire d'amour confrontée pour l'une aux traditions éculées de la campagne iranienne, à l'impossibilité de vivre sous le régime politique du pays pour l'autre. Jafar PANAHI déploie des trésors d'imagination pour arriver à tourner malgré les interdictions. Cela fonctionne admirablement bien, puisque le spectateur pressent le danger immanent de tous les lieux où il situe les intrigues : la montagne mortellement dangereuse, non à cause des ours, mais à cause des trafiquants et des contrebandiers, la police crainte partout et toujours, la violence des villageois piégés par leur traditions rétrogrades.
    Cette fois-ci le film n’est pas optimiste. Même si l’humour de M. Panahi est toujours présent, la fin du film nous emmène vers un ailleurs qui n’est pas paré d’espérance. Il faut que ce pays et ce peuple sortent de l’ornière. Et que Jafar PANAHI sorte de prison et nous enchante à nouveau de son sourire lumineux.
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    348 abonnés 664 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2022
    "Aucun ours" est le nouveau film de Jafar Panahi, l'un des réalisateurs iraniens les plus respecté en dehors de son pays.

    On ne peut séparer ce film de l'emprisonnement actuel pour dix années de son réalisateur.

    Le film avait été tourné et monté avant son arrestation et résonne d'une manière étrange et très actuel quand on connaît la situation actuelle du pays.

    Le synopsis indique :
    Dans un village iranien proche de la frontière, un metteur en scène est témoin d’une histoire d’amour tandis qu’il en filme une autre. La tradition et la politique auront-elles raison des deux ?

    Le film est évidemment plus complexe que ce maigre argument.

    Le cinéaste c'est Jafar Panahi qui est obligé de filmer de l'autre côté de la frontière, en turquie et doit donner des indications par viso conférence à ses équipes.

    Son film lui-même parle d'un couple qui cherche à tout prix à quitter le pays pour l'Europe.

    La thématique de l'exil est donc imbriquée profondément dans le long métrage.

    S'y ajoute une autre dimension que je nommerai sécularité et tradition.

    Louant une chambre dans un village à la frontière de la Turquie et prenant des photographies des habitant il est bien malgré lui mêlé à une querelle entre habitant faisant intervenir d'obscures traditions, les questions d'honneur et au final démontrant que si ce n'est pas le pouvoir religieux, les traditions se chargent d'expliquer aux habitants pourquoi ils ne peuvent jamais véritablement profiter de la plus simple des libertés.

    Aller et venir, décider et aimer comme il leur sied.

    Le film est admirablement filmé et monté, ce qui m'a imprressionné quand on connaît les conditions de sa production.

    Les acteurs et les villageois sont authentiques au point que je me suis demandé si ils étaient tous des acteurs professionnels ou le résultat d'un travail de repérage exigeant.

    C'est un beau film. Il nous rappelle la valeur de la liberté.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    205 abonnés 396 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 décembre 2022
    Avec un humour froid, irrésistible, et un grand sens de l'absurde, le réalisateur décrit la réalité Iranienne actuelle. Une grande leçon de cinéma et de politique, par l'une des voix les fortes du cinéma. Panahi se confronte aux archaïsmes, au poids des traditions, à de multiples formes de violence. Mais aussi et surtout, il interroge les rapports incertains entre les images et la réalité, entre la fiction et la vérité. Un très grand moment de cinéma.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 515 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 décembre 2022
    Le dernier film de Jafar Panahi multiplie les mises en abyme. Il commence par un long plan-séquence tourné dans les rues d’une ville d’un pays étranger (il ne peut pas s’agir de l’Iran car l’héroïne est en cheveux). Ses deux personnages se disputent : un homme apporte à une femme un passeport volé qui lui permettra de gagner la France mais la femme refuse de partir seule. On comprend bientôt qu’il s’agit d’une séquence d’un film tourné à l’étranger par l’assistant de Jafar Panahi, qui a pris résidence dans un petit village situé de l’autre côté de la frontière et qui dirige le tournage via Internet en dépit d’une connexion hasardeuse. Ses deux personnages, acculés à l’exil, vivent le même drame que celui qu’ils sont en train de tourner. Quant à Jafar Panahi, il tue le temps en prenant des photos dans le village au risque de susciter la méfiance de ses habitants dont la mentalité est encore archaïque.

    Jafar Panahi est un cinéaste persécuté par le régime iranien qui continue, malgré l’interdiction qui lui en a été faite depuis 2010, à tourner des films : "Ceci n’est pas un film", "Pardé", "Taxi Téhéran", "Trois visages". Chacun reçoit à l’étranger un accueil enthousiaste qui doit peut-être autant sinon plus au statut de son réalisateur qu’à ses qualités intrinsèques. Tel est le cas de son dernier en date, que la critique présente complaisamment comme le meilleur de la semaine sinon du mois. Sans insulter le martyr qu’endure son auteur – qui, depuis juillet 2022 a été arrêté et écroué à la sinistre prison d’Evin – je ne suis pas de cet avis.

    Son titre m’est resté mystérieux. Il fait référence à une scène du film lors de laquelle un paysan dissuade le réalisateur de s’aventurer dans la nuit de peur de rencontrer des ours avant de lui révéler, quelques instants plus tard, après que la glace entre eux a été rompue, qu’il n’existe en fait aucun ursidé dans la région. Est-ce là une métaphore des mensonges du régime iranien, qui n’hésite pas à agiter des épouvantails pour effrayer le peuple et le maintenir sous sa coupe ?

    Toujours est-il que je me suis solidement ennuyé durant toute la projection. Deux intrigues s’y entrecroisent. La première se déroule dans le village où Panahi s’est installé. Son assistant fait des allers-retours pour lui soumettre les rushes et l’exhorte à rejoindre les lieux du tournage. Mais Panahi s’y refuse. Au village, on lui reproche d’avoir pris une photo compromettante : celle d’une jeune fille en galante compagnie. Le fiancé de la jeune fille, qui estime que son honneur a été bafoué, exige réparation. Parallèlement, l’acteur et l’actrice qui tournent de l’autre côté de la frontière le film de Panahi se déchirent. Le rôle de la seconde est interprété par Mina Kavani, une actrice iranienne bannie de son pays pour avoir osé interpréter un rôle dénudé dans "Red Rose" en 2015.

    Tout le film est construit sur le même rythme qui crée vite une certaine monotonie : des plans-séquences interminables filmant des querelles inextricables. Le farsi a beau être une langue d’une musicalité folle, l’hystérie des personnages a tôt fait d’être lassante.
    Jean-Marc P.
    Jean-Marc P.

    33 abonnés 128 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2022
    Une leçon de cinéma ou la vision est servie par une réalisation millimétrée, Panahi aime son pays et soulève sa chappe de plomb au visage du monde
    velocio
    velocio

    1 320 abonnés 3 152 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2022
    Qu'on le veuille ou non, qu'on le reconnaisse ou non, le jugement qu'on peut porter sur ce nouveau film de Jafar Panahi dépend beaucoup de ce que l'on sait de lui et de la situation qu'il vit depuis 2010 : interdiction de réaliser des films ou de quitter le pays pendant vingt ans. "Aucun ours" est le 5ème film réalisé par Panahi depuis que cette interdiction lui a été signifiée ! A chaque fois des tournages clandestins, avec des équipes réduites. "Aucun ours", film souvent surprenant, jamais ennuyeux, film qui nous parle de désirs d'exils, du poids des traditions et de deux couples amoureux, n'est peut-être pas tout à fait au niveau de "Taxi Téhéran" ou de "Trois visages", mais quand on pense aux difficultés qu'a rencontré Panahi pour le réaliser, on ne peut que lever son chapeau en voyant le résultat obtenu.
    Nanou
    Nanou

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 novembre 2022
    Courageux, magistral, édifiant, un film à voir absolument. Ne laisse pas le spectateur indifférent à la confrontation des pratiques culturelles ancestrales et de celles du régime iranien actuel.
    Regine C.C
    Regine C.C

    40 abonnés 226 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    Encore une histoire de rat des villes et de rats des champs. Ces derniers temps, plusieurs films ont traité de ce décalage entre ville et campagne. Je pense à "as bestas" où un couple de français n'arrive pas à s'intégrer dans un village espagnol ou encore RMN où des travailleurs indiens sont exfiltrés en urgence, d'un village roumain, victimes du rejet de la population. L'Iran n'échappe pas à cette règle où les villages semblent vivre au rythme de rites séculiers et où tout élément étranger, considéré comme perturbateur est rejeté.Ici, il s'agit d'un jeune homme, revenu au village, après s'être exilé pour essayer de "réussir" et qui convoite une jeune femme promise à un autre et du metteur en scène, en liberté surveillée, qui joue son propre rôle, Jafar Panahi. Il y réalise un film par internet interposé qui se déroule à Téhéran qui semble jouir des derniers jouets high-tech et d'une liberté hallucinante dans ce contexte : femmes en pantalon et pull moulants, cheveux découverts, qui décident de leur destinée : choix de leur compagnon, choix de partir ou pas etc... Les 2 finiront par être rejeté.
    Le scénario et la mise en scène sont relativement pauvres mais si l'on tient compte du contexte, on peut considérer que c'est une réussite
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2022
    Comme à chaque film de Jafar Panahi, la première chose qui frappe à la vision d'Aucun ours, c'est l'extrême intelligence du cinéaste.

    Intelligence dans le procédé mis en place (la réalité vécue par les acteurs d'un film dans le film, en parallèle de ce que vit Panahi lui-même dans un village isolé d'où il dirige le film), intelligence dans les ressorts manipulés pour maintenir notre intérêt (fausses pistes et coups de théâtre) et intelligence enfin dans l'acuité avec laquelle sont montrés les rapports humains.

    Si nous sommes habitués à des démonstrations de savoir-faire de la part de Panahi (il y a des plans-séquences d'une formidable virtuosité dans ce film réalisé avec trois sous), on est plutôt surpris ici de voir l'émotion affleurer progressivement, jusqu'à un double final surprenant, pessimiste et bouleversant.

    Dans ce film doux amer qui condamne deux aliénations (le pouvoir politique iranien et les traditions villageoises rétrogrades), la placide silhouette du cinéaste maintenant emprisonné est terriblement fragile. Et émouvante.

    A voir absolument.
    Jmartine
    Jmartine

    169 abonnés 677 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 novembre 2022
    Difficile d’entrer dans ce film de Jafar Panahi. Venu de Téhéran, et sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire , le réalisateur se confine dans un village azéri, à quelques kilomètres de la frontière turc, d’où il dirige à distance, via son téléphone et son ordinateur portable, le tournage d’un film sur un couple d’exilés qui s’interrogent sur un exil plus lointain…En même temps le réalisateur est accusé par les villageois d’avoir pris en photo un couple d’amoureux qui cherche à s’enfuir de son côté…La photo existe-t-elle vraiment ? lors d’une virée nocturne et parfaitement illégale, une jeune femme paniquée se jette sur sa voiture et l’arrête : elle lui demande de supprimer une photo qu’il aurait prise d’elle et de son amant alors qu’elle est promise à un autre homme. « Si la photo circule, ce sera un bain de sang… » Jafar Panahi a beau donner aux villageois la carte mémoire de son appareil, ceux-ci l’obligent à prêter serment devant les notables du village, et où il peine à formuler sa vision des choses, attisant une colère qui, elle aussi, accouchera d’un drame.
    Portrait de lui-même en réalisateur, intrigues emboitées, jeu sur différents niveaux de réalité, jeu de poupées russes enchâssant différentes strates documentaires et fictionnelles, Jafar Panahi ne facilite pas la compréhension de son film.
    Au même titre que les ours dont il est question au détour d’un dialogue, les autorités iraniennes restent invisibles. Mais contrairement aux animaux sauvages, elles ne sont pas absentes du territoire que cartographie le film : le cinéaste cherche justement à saisir la présence du régime au sein de la société et de l’esprit même des personnages. La suspicion généralisée, l’institutionnalisation de la contrebande, les traumatismes des incarcérations ou encore la tentation de l’exil freinée par la crainte de la séparation constituent autant de moyens de brosser le portrait d’une angoisse générale. Alors que la surveillance s’est diluée et que les dénonciations sont monnaie courante, la simple présence de poussière sur une voiture peut constituer ainsi une preuve dramatique de culpabilité.
    Aucun Ours est sans doute le film le plus politique et le plus désespéré de l’auteur….
    Sa fuite soudaine du village qui conclut le film renforce le sentiment général d’un échec en même temps qu’elle commente la situation du cinéaste. Alors qu’il quitte le décor à la nouvelle de l’arrivée imminente des autorités et constate, sonné, les conséquences de l’embrasement de la petite communauté, il gare sa voiture au son de l’alarme de sa ceinture de sécurité retirée. Par cet émouvant arrêt du mouvement et de l’image, Panahi, épuisé, semble acter les limites de sa position de cinéaste.
    Cette fin ouverte préfigure dramatiquement la suite des événements. Le 11 juillet 2022, alors qu’il manifestait devant la prison d’Evin pour dénoncer l’arrestation d’autres réalisateurs iraniens, Mohamad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad, Jafar Panahi fut à son tour interpelé et incarcéré. Il purge actuellement la peine de six ans de prison qui avait été prononcée à la suite de sa condamnation en 2010 pour « propagande contre le régime ».
    Jafar Panahi mérite d'être soutenu, et plus nous seront nombreux à voir ce film et plus le pouvoir iranien saura qu'il ne peut pas être libre de faire peser une chappe de plomb sur sa population….
    didbail
    didbail

    31 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Une fois encore le réalisateur iranien, condamné par la justice iranienne pour sa "propagande anti-régime" et emprisonné depuis juillet, se met en scène pour nous offrir un film avec de géniales mises en abîme. Un film construit comme des poupées russes où la fiction et la réalité se mélangent et nous interrogent.
    Une critique des traditions stupides encore en vigueur dans les campagnes, un regard sur la difficulté de s'aimer en Iran, une empathie envers ses concitoyens qui veulent fuir le pays pour une vie meilleure.
    Un film brillant.
    vidalger
    vidalger

    326 abonnés 1 252 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 novembre 2022
    Si l'on ne savait rien de la vraie vie de Jafar Panahi - il est actuellement emprisonné en Iran pour avoir notamment soutenu l'un de ses confrères cinéastes - et des conditions de tournage auxquelles il est astreint, on pourrait considérer son dernier film comme une espèce de brouillon, un "work in progress " qu'il convient de fignoler pour en faire une œuvre aboutie. Mais comme dans "Ceci n'est pas un film" (2011) ou surtout "Taxi Téhéran" (2015), c'est l'urgence de faire passer un message à l'extérieur de l'enfermement de son pays, c'est le cri qu'il s'agit d'exprimer contre une dictature de plus en plus insolente et paranoïaque qui motivent cet homme courageux.
    Jafar Panahi nous fait pénétrer avec la subtilité qu'on lui connaît et le mélange de sérieux et d'humour auquel il nous a habitué, dans un village iranien proche de la frontière turque et très éloigné des finesses du monde intellectuel de Téhéran, dans lequel le cinéaste proscrit s'est réfugié pour pouvoir réaliser un film sur l'exil d'un couple de jeunes gens, poussés à fuir à l'étranger pour vivre libres.
    Les aventures d'un citadin éduqué dans un monde marqué par la tradition, le conformisme, la religion et la superstition nous font sourire mais nous font comprendre que ce pays n'est pas sorti de l'ornière dans laquelle il est enfoncé...
    On retient du casting la belle Mina Kavani.
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