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    Les Travaux et les Jours - Partie 2
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Travaux et les Jours - Partie 2" et de son tournage !

    Découpé en trois parties

    Les Travaux et les Jours est un film fait pour être vu dans sa continuité. Afin de le rendre plus accessible aux spectateurs, le film a été divisé en trois grandes parties : Chapitres 1 et 2 (3h33), Chapitre 3 (2h10) et Chapitres 4 et 5 (2h28). Les Chapitres 1 & 2 de la Partie I sont entrecoupés d’un entracte de huit minutes qui survient à 1h41 du film. L’entracte faisant partie intégrante du film, la salle reste dans le noir. Chaque chapitre (à compter du 2) s’ouvre par un paysage sonore sur fond noir, tel un pont ou une transition vers le chapitre suivant. L’image réapparaît après quelques minutes.

    Une œuvre au long cours

    Les Travaux et les Jours est le fruit d’un travail de dix ans, s’étalant entre la première période d’écriture et sa première mondiale. Le film trouve son origine dans un village des montagnes de la région de Kyoto et dans la famille d’Anders Edström (Tayoko est la belle-mère d’Anders et l’une des actrices principales, Mai, est sa fille), qu’il a commencé à photographier régulièrement à partir de 1993 et que C.W. Winter a visité en 2003. Mais le tournage n’a commencé qu’en 2014, comme le raconte Winter : « après avoir accumulé ce que nous estimions être une quantité suffisante de souvenirs personnels, après nous être familiarisés avec les traditions locales, après avoir développé de solides relations. Apprendre. Écouter. Accumuler l’histoire orale. S’astreindre aux corvées. Cataloguer la flore et la faune. Assister aux réunions de la coopérative. Participer aux funérailles, aux mariages et aux rituels religieux. » L’ampleur et la durée du film résultent de cet investissement sur le long terme.

    Un duo de réalisateurs

    Anders Edström et C.W. Winter signent leur deuxième film ensemble, après The Anchorage en 2009. Les deux hommes se sont rencontrés dans un bar à Berlin et se sont interrogés sur la photographie : « Les images comme forme de résistance au modèle économique dominant et à ce qui est vendeur. Notre indifférence envers ce qui est conçu pour séduire et la prime au « créatif ». » Ils partagent un intérêt commun pour la durée, pour ce qui s’inscrit dans le long terme et pour ce qui est « banal » : « Une façon de faire tout en retenue qui finit par prendre forme au fil du temps. Peut-être une sensibilité proche de celle du nouveau roman ou du formalisme russe. Beaucoup de descriptions, et un intérêt pour la répétition. »

    Genèse

    En 2010, Anders Edström et C.W. Winter étaient à Shiotani. Un soir, alors qu’ils buvaient du saké, la belle-mère d’Anders, Tayoko, a commencé à leur raconter une histoire qu’elle avait tenue secrète pendant des décennies : « Le récit d’une vie de regrets et de frustrations. D’opportunités manquées du fait d’être une femme. D’une éducation qui lui a été refusée. D’une carrière qui lui a été refusée. Et du remords, à ce stade de sa vie, de se demander « et si… ». Une histoire qu’elle n’avait jamais osé raconter auparavant. » Ce récit leur a donné la matière suffisante pour démarrer leur film.

    Le tournage

    L’équipe a commencé à filmer fin 2014. La production a duré au total 27 semaines étalées sur une période de 14 mois. Il y a eu quatre sessions de tournage séparées, courant sur cinq saisons. Le film n’a pas été tourné dans l’ordre chronologique mais a débuté par les scènes de la fin du Chapitre 4.

    Un film « improvisé »

    Le tournage a débuté sans scénario préétabli ni story-board mais avec un ensemble de notes et de listes éparses. « Des indications et des pense-bêtes assez vagues : aller tourner quelque chose près du rocher dans le ravin, revenir plusieurs fois à l’aube sur le chemin forestier, les promenades, la préparation des repas, le labour, les récoltes, etc. », explique C.W. Winter. L’écriture s’est développée petit à petit au fur et à mesure, après avoir collecté des histoires auprès de la famille et des voisins et les avoir retravaillées et croisées. Ainsi, les acteurs étaient impliqués dans le processus de pré-écriture. « L’idée est de différer le plus tardivement possible toutes les décisions relatives à la fiction. Nous travaillons vraiment à partir des caméras et des micros. Comme des outils. Chaque jour, on se rend au travail, on reprend nos outils et on cherche, avec une toute petite équipe qui est dans le même état d’esprit. »

    Un décès comme point de départ du tournage

    Le film était conçu comme une sorte de portrait de Tayoko et de son mari, Junji. Mais ce dernier, gravement malade, est décédé deux semaines avant le début des prises de vues. Une équipe réduite est partie précipitamment au Japon pour assister à la veillée et aux funérailles et les filmer. Après les deux jours de rituel, l’équipe a pris une semaine pour réfléchir et définir une nouvelle voie.

    Documentaire ou fiction ?

    Le film se nourrit des histoires personnelles et du quotidien de la famille d’Anders Edström et des voisins. Pour autant, il s’agit bien d’une fiction. Conscients que leur approche peut être prise pour du documentaire, les réalisateurs ont décidé de confier quelques rôles à des acteurs identifiables par le public, tels que Ryo Kase, vu chez Abbas KiarostamiHong Sang-soo et Martin Scorsese.

    Les poèmes

    Les poèmes qui sont intercalés en ouverture de chapitre sont des jisei, des poèmes d’adieu à la vie, écrits par des poètes sur leur lit de mort. « Ce sont les derniers poèmes d’un mourant. L’occasion de faire une dernière déclaration. Pour beaucoup, ce serait l’opportunité de flamboyer avant de partir, de viser le grand geste. Pour ces auteurs, c’est tout le contraire. La discrétion. La simplicité. L’insignifiance. Tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Et puis, plus rien », explique C.W. Winter.

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