Comédie post-apocalyptique
Nicolas Vanier est plus connu pour son talent de documentariste animalier et son amour pour la nature, qu’il essaie toutefois, avec des fortunes diverses, de faire partager à travers des fictions comme L’enfant des neiges, Le dernier trappeur, Loup, Belle et Sébastien, L’école buissonnière, Donne-moi des ailes, Poly.. Bref du film populaire et familial sans aspérités, jusqu’au navrant Champagne ! de 2021. Cette fois, avec cette comédie de mœurs, il se risque dans un autre genre. C’est la crise, tout s’arrête : plus d’eau, plus d’électricité, plus de réseau… Stanislas, homme d’affaire parisien, perd tout y compris sa fortune. Lui qui déteste la campagne est contraint de partir se réfugier avec sa femme et son fils dans une des exploitations agricoles qu’il avait acquise dans un but spéculatif. Mais à son arrivée, il se retrouve face à Patrick et sa famille, agriculteurs exploitants des lieux, qui n’ont pas l’intention de quitter la ferme… Dans cette atmosphère chaotique où tout est inversé, nos deux familles que tout oppose parviendront-elles à cohabiter pour survivre et peut-être reconstruire ensemble un nouveau monde ? 114 minutes parfois un peu faibles côté scénario, mais qui se laissent regarder sans déplaisir. Un petit 3 sur 5.
La comédie post-apocalyptique… Voilà un nouveau genre cinématographique. Parce que de la dystopie, on en a bouffé jusqu’à l’indigestion depuis des années. Alors, cette fois, Vanier prend le contre-pied et fait basculer le style vers la comédie, tout en continuant à s’interroger sur la place de l’homme dans la nature. Le début, à cet effet, qui nous décrit l’effondrement de notre monde, est assez bien mené. Ensuite, l’affrontement entre les deux familles, les deux types de sociétés, les deux manières de vivre, tout cela est un peu convenu, souvent naïf et trop souvent invraisemblable. Mais, à près tout, en s’en fout un peu. On regarde avec plaisir s’agiter cette galerie de personnages truculents et… caricaturaux. Mais, pour une fois, notre documentariste ne nous abreuve pas de plans de coupe à grands renforts de petits oiseaux, d’insectes, de fleurs eu de grands cervidés – il y en a quand même, mais c’est anecdotique -. La question de départ de ce film reste posée : Désormais, il faut de l’électricité pour tout, pour se brosser les dents, pour monter des escaliers, pour faire du sport. L’argent est devenu une ligne électronique sur un ordinateur. Si Internet s’arrêtait, tout le monde serait ruiné. C’est aussi simple que cela. Reste le message inspiré de Pierre Rabhi qui disait : C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain. L’utopie proposée ici en vaut bien d’autres et, en plus d’être réjouissante est dans doute viable. Les paysages du Morvan font le reste avec un casting convaincu et convaincant.
Michaël Youn, - que je n’apprécie guère, c’est un euphémisme – surprend ici tout le monde par la justesse de son jeu et la palette d’émotions dont il se montre capable. Il est parfait dans la peau d’un type qui croit tout avoir et s’aperçoit qu’il n’a rien. Avec les Barbara Schulz, François Berléand, Valérie Bonneton, Eric Elmosnino, s’amusent visiblement beaucoup. Et un petit coup de chapeau à Yannick Noah qui s’en sort parfaitement bien pour sa 1ère prestation sur grand écran. De l’humanité, de l’humour, de la tendresse pour une fable sur la folie de notre monde.