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Jean Luc Borde
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0,5
Publiée le 25 octobre 2022
Avec mon épouse nous pensions voir un film mignon, agréable mettant en valeur un âne. Au lieu de cela nous avons vu l'expression de la violence humaine dans toute son horreur. Comment peut on diffuser de tels films ? Vous ne trouvez pas qu'il y a déjà beaucoup de violence sur terre sans en rajouter et qui plus est envers nos amis les animaux. Il y a tellement de belles choses à voir par ailleurs !!!! C'est bête et méchant. Je ne conseille à personne de voir ce film.
Bon, ça déroute, ça surprend, beauté formelle de certains plans, musique à l'unisson: soyons juste il y a de quoi nous épater mais tenir 1h30 avec un scénario assez sommaire on peut se poser la question. Qui plus est l'apparition à la presque dernière scène d'Isabelle Huppert m'a laissé pantois! Certes elle est rouquine, pour rester ds le ton rouge du film, mais ensuite ? Ce sera la limite de cette chose cinématographique qui se laisse regarder sans déplaisir, mais avec beaucoup d'interrogation !
Destruction de la nature,exploitation des animaux et engagement pour Les animaux,stupidite et fanatisme,,tendresse et haine,,faiblesse morale,tout est vu avec du stoicisme serein,qualite attribuee a l animal,
Ce film offre une mise en scène novatrice et souvent atypique. Le spectateur est souvent surpris par les angles de cadrage, les lumières, les longues séquences sans paroles, ce qui nous change de nombreux films trop bavards et stériles. C'est touchant, bouleversant, violent par moments et cela dit beaucoup sur notre société. Certes, la musique est trop présente et souvent assourdissante ; certes, la séquence avec Isabelle Huppert fait plonger le film dans un autre climat totalement décousu et inutile. Mais au final, ce film est remarquable. L'âne est inoubliable.
Le point de vue d'un âne sur l'humain...sa violence, ses inconséquences, ses contradictions. Et l'œil de l'animal toujours très présent sur l'écran, lui qui ne demande qu'à vivre une vie paisible d'habitant de notre planète..
EO par Dingo de Cinoche 4.5/5, la meilleure note depuis des lustres. Remarquable en tous points. Par exemple la bande son, un mélange très réussi de musique classique et pop, cette dernière dominée par des percussions impressionnantes. Les images, pas un plan qui ne soit pas très travaillé, presque trop : une chouette au premier plan, l'âne EO au deuxième, des montagnes avec forêt et lac en arrière-plan. Ou encore EO trottinant sous des arcades colyséennes envahies par des chauves-souris ou franchissant un barrage aux écoulements d'eau improbables. Plusieurs séquences sont totalement rouges sans que la signification de cet usage soit clair, mais le résultat est là, c'est très beau, comme la scène pré-générique où l'âne et sa dresseuse de cirque se roulent amoureusement dans la paille. C'est le fond qui reste le plus enthousiasmant, malgré une bande annonce catastrophique, une affiche décourageante et par-dessus le marché la proclamation qu'il s'agit d'un hommage à "Au hasard Balthazar" de Robert Bresson, qui effectivement présentait un âne témoin des turpitudes du monde, mais combien ennuyeux comme tous les films de ce metteur en scène. Dans le film polonais de Jerzy Skolimowski, de retour à 84 ans après une longue absence et quelques chefs d'œuvres anciens comme "Travail au noir", sur l'exploitation des ouvriers polonais par les riches londoniens des quartiers chics de la ville, on peut voir un EO ballotté victime d'une rixe entre supporters alcoolisés d'un match de foot, profiter de la générosité qui lui coutera chère d'un camionneur bas du front, être recueilli par un bellâtre qui se révèle successivement italien prêtre, interdit de casino et incestueux (avec sa mère, la toujours remarquable Isabelle Huppert, même ici pour quelques minutes seulement). Cela se termine comme Dialogue des carmélites de Francis Poulenc dans la mise en scène de Olivier Py, autrement dit un chef d'œuvre.
Une claque. On est au plus près des émotions de l'animal, sans jamais être dans l'anthropomorphisme. Aussi, une des plus incroyables créations sonores que j'ai entendu au cinéma.
Skolimowski revisite modestement Bresson. Les ânes sont des animaux magnifiques. Le film l'est un peu moins. Il y a de grands moments de vide, d'incompréhension. Le réalisateur se fait vieux et sa verve d'antan a ici complètement disparu. Que vient faire Isabelle Huppert au milieu de tout ça? C'est la grosse question métaphysique que soulève ce film...
Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de spectateurs sortir d’une salle. Et je ne peux m’en étonner tant ce film est une purge. Tout (propos, réalisation,musique) est d’une lourdeur insupportable. Oh que les humains sont méchants et zou on passe en rouge oh qu’ils sont vilains et hop musique braillante. L’enfer est une fois de plus pavé de bonnes intentions.
Ce film est un manifeste d'amour pour les animaux et la nature. L'homme est sur les bas-côtés et sauf exception, bête ou méchant (les deux le plus souvent). On pourrait donc dire que ce n'est pas un film pour les amis des animaux (ils vont pleurer). Ni pour ceux que les animaux indiffèrent (ils vont s'ennuyer). Restent les amateurs de cinéma original. Eux seront comblés. C'est en effet étrange et nouveau de suivre cet âne traverser la vie des gens, être témoin de leurs miasmes, de loin ou de près (malheureusement il est surtout témoin de miasmes). Avec une comtesse (tiens, c'est Isabelle Hupert), il en est témoin de loin, et heureusement. Mais avec d'autres, champions de la bêtise et de la méchanceté, c'est de très près. Parfois, on croit qu'il croise quelqu'un de bien, mais on se trompe toujours. C'est clairement un film à message. L'âne ne parle pas comme nous, le film parle donc beaucoup en images. C'est ainsi que l'âne parle, rêve, souffre (on le voit même en robot hystérique). Le film parle beaucoup en musique aussi. L'accompagnement musical est très recherché, en fonction de ce que l'auteur veut faire ressentir. Ce choix des images et du son, c'est d'ailleurs son choix à lui, qu'on partagera ou pas. C'est clairement une création originale. A.G.
Jerzy Skolimowski reprend le concept de Robert Bresson dans Au hasard Balthazar, à savoir évoquer le monde des hommes à travers les yeux (et les oreilles) d’un âne. Il refait ce qui a déjà été fait, mais il le refait bien, dans une version moderne très misanthrope et minimaliste. Il y a peu de dialogues. Tout est dans l’art suggestif des situations. La présence de l’âne et le récit de ses pérégrinations suffisent à épingler l’absurdité, la bêtise, la violence, la déliquescence de notre monde. À condamner la maltraitance animale, la maltraitance de la nature en général. EO, c’est un peu de douceur dans un monde de brutes, c’est aussi un chemin de croix très christique, où l’on retrouve l’amertume et la noirceur du film de Bresson. La plus-value de cette nouvelle version réside dans sa mise en scène, très précise et inventive, et dans son esthétique au sens large, absolument superbe. Skolimowski offre un trip sensoriel unique, à hauteur d’âne, avec des points de vue inédits, des ambiances savamment éclairées (couleur rouge dominante) et un travail sonore remarquable. On peut rester dubitatif face à l’épisode avec Isabelle Huppert, mais l’ensemble est une belle réussite.
EO est un âne paisible qui vit, à son corps défendant, bien des aventures. Il est employé dans un cirque sous la protection aimante d’une acrobate ; mais la faillite du cirque lui fait perdre sa protectrice. Il travaille ensuite comme bête de somme dans un haras où il jalouse les soins donnés aux plus beaux étalons. Il s’enfuit dans la forêt et est capturé au petit matin par des pompiers. Il devient la mascotte d’une équipe de foot mais tombe sous les coups des supporters de l’équipe rivale. Transporté de Pologne en Italie par un routier louche, il est recueilli par un prêtre défroqué, le fils d’une riche comtesse (Isabelle Huppert).
Jerzy Skolimowski, 84 ans, est une figure tutélaire du cinéma polonais. Ses réalisations, interrompues pendant dix-sept ans pour lui permettre de se consacrer à la peinture, traversent depuis plus de cinquante ans l’histoire du cinéma de son pays, à cheval, comme Roman Polanski son illustre compatriote, entre l’Est et l’Ouest. Sa filmographie frappe par sa richesse et sa variété : quoi de commun entre "Deep End", qui suit un jeune garçon de bains employé dans une piscine du "Swinging London", "Essential Killing", où l’incandescent Vincent Gallo interprète un taliban en fuite, et "11 minutes" un récit polyphonique ultra-moderne où la vie de plusieurs personnes se percute violemment l’espace d’un bref instant ?
"EO" s’inspire sans s’en cacher de "Au hasard Balthazar". Mais la focale en est différente. Si dans le film de 1966 de Robert Bresson l’âne Balthazar tendait un miroir aux humains, l’âne EO de Skolimowski est le véritable héros de son film. Ou pour le dire autrement et employer de grands mots, "EO" est le premier film (je n’en connais pas d’autres mais me trompe peut-être) authentiquement animaliste et antispéciste [P.S. : je me trompais évidemment : il y eut "Okja" de Bong-Joon Ho en 2017]
Ce courant de pensée entend détrôner l’Homme de la position surplombante qu’il s’est arrogée depuis Descartes et reconnaître à tous les êtres vivants, quels qu’ils soient, un égal respect. Selon qu’on y soit favorable ou pas, sans doute l’opinion qu’on se fera du film variera. Essayons, même si ce n’est pas aisé et même si peut-être ce n’est pas pertinent, d’en faire abstraction et de juger "EO" sur ses seules qualités cinématographiques.
"EO" se veut un film sensoriel. On pense à la caméra caressante de Terrence Malick. On découvre la réalité à travers les yeux de EO – on imagine que si les contours de l’image sont flous c’est parce qu’un âne a une vision périphérique dégradée. On aurait aimé que "EO" pousse le parti pris jusqu’au bout et soit entièrement filmé en caméra subjective ; mais tel n’est pas le cas. On a aussi droit à quelques photos saisissantes de EO au milieu de la nature.
Mon sentiment mitigé sur le film vient de son scénario. Il est constitué d’une succession de vignettes où l’on suit EO à travers ses multiples aventures. Le problème est leur enchaînement et leur accumulation. Il y aurait pu en avoir trois de plus ou trois de moins sans que l’histoire s’en trouve significativement modifiée. Et la toute dernière, en Italie, où l’on retrouve (hélas) la surprenante Isabelle Huppert dans le rôle d’une richissime (et incestueuse ?) comtesse a achevé de me perdre.
De très belles images. Mais pas d'émotion suscitée. Je n'ai pas réussi à trouver crédible le point de vue de l'âne dans ce film et à me projeter. Trop manichéen à mon goût.
la question que pose ce film est simple. A quoi joue la commission de classification. Elle ne sait pas distinguer la censure de la protection des mineurs. Le film est admirable mais aurait mérité a minima un "moins de 12". Autour de moi des parents venus voir une belle histoire d'âne ont fui avec leurs enfants en pleurs après deux séquences difficilement soutenables. La liberté d'expression a besoin d'un cadre pour que l'art s'y exprime avec ses codes
Film magnifique mais difficile si l’on est sensible à la cause animale bien que les scènes violentes soient suggérées. J’en suis ressortie bouleversée voir choquée. Les images sont magnifiques,la réalisation ausdi. La simplicité , la pureté de l’âme animale contre la violence , la stupidité et le manque de conscience de la plupart des humains. L’inexorabilité du destin de cet âne est dure à supporter.