Ce film au sujet atypique se definit assez difficilementson parti pris formel est audacieux (sûr que ça ne plaira pas à tout le monde) et le rythme peut dérouter mais le contenu est tellement riche. En plus, l'image et la musique sont excellents.
Alors, oui, le pitch et l'affiche peuvent prêter à sourire, on peut se dire "c'est quoi ce film chelou encore" mais, je vous l'assure, "EO" est très clairement l'une des plus belles claque cinématographique prise cette année. Un film où l'acteur principal est un âne, bien meilleur comédien que beaucoup d'acteurs humains soit dit en passant, que l'on suit à travers ses pérégrinations où il rencontrera toutes sortes de gens, bons ou mauvais et fera l'expérience de la joie, de la peur, de la peine. Dans "EO", on passe par tous les genres, du drame psychologique au thriller angoissant en passant par l'horreur, le tout avec des plans de cinéma sublimes. C'est, à la fois émouvant, touchant, flippant mais c'est surtout un film bouleversant. Allez voir "EO".
Je ne comprends absolument pas le concept, on veut nous vendre de la liberté en essayant de s'immerger dans la vie et les émotions d'un âne. Il ne se passe absolument rien, du moins de ce que l'on pourrait imaginer de la vie de cet animal, c'est ennuyeux à mourir. Alors certes le directeur photo a intercalé ici et là de pseudos séquences "jolies", qui aura certainement permis au jury du dernier festival de Cannes d'obtenir justement le prix du jury. Et la presse est dithyrambique sur ce film! Chacun se fera son idée sur "la chose". Vous serez prévenu
Très déçu par Eo, film duquel j'attendais un vrai voyage dans la peau d'un âne. Au final on ne fait que suivre de multiples débuts d'intrigues humaines, la présence de l'âne ne changeant rien à notre statut de spectateur.
Je viens de voir ce film, EO pour Hi-Han. C'est comme une longue poésie. Il y a plein de scènes qui s'enchaînent sans queue ni tête (de véritables coq-à-l'-âne). On est libre de faire nos propres associations. C'est un film de la liberté (comme l'est une vraie poésie). Les images sont incroyablement belles, esthétiques.
Comme le réalisateur est d'un certain âge (84 ans) on peut penser que c'est un film "testament" et le testament est merveilleux, il a comme un bonnet d'âne comme tout testament... La tendresse y côtoie une grande violence, les deux en même temps....
À un moment, dans le film, quand l'âne apparait au pied d'éoliennes, j'ai pensé à l'âne de Sancho Panza et à Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent...
À un autre moment, quand l'âne est paré d'un collier de carottes, je me suis souvenu d'un poème du poète français Francis Jammes que j'ai appris à l'école primaire il y a bien longtemps : "Prière pour aller au paradis avec les ânes".
Quant au passage en Italie, avec Isabelle Huppert, c'est pour moi un clin d'oeil à Sigmund Freud (cf. l'interdit de l'Oedipe et de l'inceste), oh les grilles de la prison dorée !
J'ai aussi beaucoup aimé quand l'âne tombe par hasard, la nuit, sur une tombe, dans une forêt, une tombe juive avec des lettres hébraïques.
Pour celles et ceux qui aiment le cinéma poétique, je recommande ce film (et aussi pour celles et ceux qui préfèrent la prose). Là, on se tient à coup sûr (et à dos d'âne) du côté de Federico Fellini et de Emir Kusturica.
"Hi-Han" encensé par la presse, primé lors du festival de Cannes (Prix du Jury) est un drame polonais pertinent. En effet en dépit d'un début timide et une mise en scène qui peut dérouter, j'ai trouvé l'ensemble audacieux offrant aux spectateurs une expérience visuelle et sensorielle unique, dressant le portrait de l'humanité à travers le regard d'un âne qui s'avère au final un conte animal attendrissant, émouvant et cruel.
Je partage la critique de traversay 1. J'ai été captivée par ce film du début à la fin que ce soit par rapport au triste sort de Eo ou par la qualité des images et des musiques. Je suis stupéfaite par l'âge du réalisateur.
Le plus beau film vu à Cannes cette année. Je vais retourner le voir pour infirmer ou confirmer cette 1ère impression. Baroque ! Crépusculaire ! Hors Norme ! Fascinant ! Envoutant ! Si vous aimez les films qui partent d'un point A et qui va à un point B, vous risquez d'être déçu mais n'hésitez pas à innover et à prendre des risques. Emotion, beauté, vertige, envie d'être cet âne. Du grand Cinéma comme je l'aime.
Que dire de ce film qui nous entraîne dans un voyage hypnotisant en compagnie d'un âne et son regard sur un monde désenchanté. Très poétique, voire mystique, il nous permet de déambuler au milieu d'images étonnamment chaotiques, mais sans aucune empathie envers le genre humain. Une sorte de film dont la révolte se fait par l'image souvent colorée. En faire un chef d'œuvre comme ont l'air de nous le faire croire la quasi-totalité des critiques me surprend. C'est un film pour initiés et ne le conseillez pas à un spectateur que vous voulez faire retourner dans les salles : un grand cinéaste, mais pour la réflexion sur la nature avec côté métaphysique, je préfère suivre le rythme d'un Tarkovski qui nous invite à une expérience autrement plus profonde Ce film est beau et travaillé, mais un chemin de croix en forme de clip à rallonge. EO EO !
Si vous n'avez pas le moral, allez Voir Antoinette dans les Cévennes, son âne est heureux...Ce film est plutôt dramatique et touchant, la vie d'un âne n'est guère facile...On passe par tous les états, dans les yeux souvent perdus de l'animal...Cruel est le destin, une belle allégorie ou le silence et la musique dominent, où les rares dialogues sont ceux des hommes...C'est un film original, et unique car il délivre des messages plus sur l'humanité que sur les ânes, êtres innocents mais pas dépourvus d'intelligence et d'affect....Notons l'apparition étonnante et très courte d'Isabelle Huppert qui casse de la vaisselle, prise d'une soudine pulsion...étrangement....Le film est court, il a des passages psychadéliques, un peut lancinants hélas ' l'ai eu du mal avec ce rouge sang sur tout l'écran et la musique qui l'accompagnait...Violent....Bon c'est une allégorie du malheur, mais n'est ce pas notre chemin bien souvent dans cette vie;...Je conseille sans insister, mais c'est assez beau , presque une parabole...
Bonne idée de départ (je ne peux pas comparer avec "Au hasard Balthazard" de Bresson que je n'ai jamais vu, je n'ai subi que son pénible "Perceval le Gallois" !), donc bonne idée de départ qui aurait pu donner une fable allégorique intéressante. Mais voilà, le scénario (s'il y en a un) est beaucoup trop décousu, sans aucune continuité, ni transition compréhensible (ce qui pour une fable n'est pas très judicieux !). La musique (si on peut appeler ça comme ça, mis à part l'excellent concerto pour piano n°4 de LvB) est assourdissante, bruitages casse-oreilles quasi omniprésents. Que vient faire la saynète avec la pourtant sublime Isabelle Huppert là-dedans ? Etc. Si certains passages soulignent à merveille l'errance de ce petit âne au milieu d'un monde de brutes (et pas que les humains), le propos devient vite lourdement misanthrope à vomir. Cela ne donne pas une très bonne image des Polonais en particulier ! Seul point positif, l'esthétisme visuel. Bravo les techniciens, les deux cœurs sont pour eux, et pour les petits ânes qui ont tenu le rôle d'EO.
La violence du monde vu par un âne épris de liberté. Les images sur fond rouge la musique agressive tout contribue à nous laisser abasourdis et que vient faire ce passage avec Isabelle Huppert à la fin ?
Certains, majoritaires certainement, dépaysés et insensibles à la souffrance animale n'aimeront pas ce film onirique: le monde humain vu dans toutes ses contradictions et ses cruautés par un âne qui est l'innocence incarnée. D'autres comme moi-même ont adoré. On a envie que cet âne nous parle et nous rappelle notre vanité car lui est d'une authenticité désarmante. Lui va être sacrifié à la bêtise des êtres humains comme d'autres bêtes en sa compagnie. Ce film nous renvoie à notre médiocrité de façon violente.
J'aurais aimé apprécier davantage ce film que la critique cinématographique juge exceptionnel mais, malgré d'indeniables qualités visuelles, Eo est déception. Le film est extrêmement démonstratif, certaines scènes sont même assez ridiculement clichés et contrairement à l'épure d'un Bresson, Skolimoski suresthétise quasiment chacune de ses scènes. Alors si certains passages, dont une sublime errance animale dans la forêt, valent le détour, d'autres sont de la pure esbrouffe dépourvu de sens. La musique vient péniblement surligner la tristesse de la situation de l'animal mais le processus est vite lourd et lassant. Le propos aurait mérité un traitement plus radical , moins clinquant. Eo manque d'émotion, de chair. C'est un bel objet un peu arty avec une morale très convenue. Bref, je ne comprends pas le fol engouement critique.