Le metteur en scène Jude Bauman explique pourquoi il a voulu réaliser un film sur un couple de femmes face au désir d’enfant : "Associer l’homosexualité féminine au désir d'enfant suscite bien des clivages au sein de notre société. Les opinions s’affrontent à coups de certitudes. Les certitudes nuisent au mouvement du cœur et il s’agit toujours d’histoires de cœur."
"En revanche, on peut avoir des convictions. La mienne est simple. C’est seulement de l’amour que demande un enfant. Comme le dit si bien Aragon, 'La femme a une conscience innée de la reproduction de l’espèce'. Je n’ai pas choisi de parler des femmes par soutien au féminisme, je ne milite pas mais j’ai grandi au milieu des femmes et j’aime leur courage et leur refus d’abdiquer."
Tout au long de la conception du projet, Jude Bauman a chassé de son esprit les idées reçues sur l’homosexualité féminine. Le réalisateur a voulu raconter une simple histoire d’amour : "Je n’ai pas non plus cherché à raconter une histoire convenue qui fait plaisir aux militantes de la cause féministe. Au contraire comme dans la vie rien ne se passe comme prévu je fais intervenir la variable du doute et de l’imprévu tout en mettant les personnages face à leurs véritables motivations."
Les personnages d'Entre nous sont complexes, particulièrement Elodie, qui a une sensibilité à fleur de peau. Jude Bauman précise : "Laetitia n’en est pas moins bouleversante de spontanéité par la qualité de son comportement généreux mais paradoxalement lâche. Le côté inquiétant de Simon est introduit avec parcimonie, on aurait presque de l’empathie pour lui en début de film, ce qui rend la fascination de Laetitia très compréhensible."
"Enfin Roity, l’image du père est omniprésente pour rappeler que l’homme à toujours sa place auprès des femmes. J’ai cherché à instaurer un équilibre dans le jeu des personnages entre la romance et le drame."