Renaud a mis trois ans à accepter le rôle d'Etienne Lantier et voit son expérience sur ce film ambitieux comme l'une des pires de sa vie pour plusieurs raisons, à commencer par le fait que, selon lui, Claude Berri ne lui a jamais fait confiance et le surdirigeait constamment. Le chanteur a plusieurs fois raconté à quel point le metteur en scène se comportait comme un tyran sur le plateau du film. Par ailleurs, Renaud se trouvait lui-même mauvais à l'écran et éprouvait de la honte du fait qu'il jouait un personnage révolutionnaire alors qu'il était riche dans la vraie vie et qu'il côtoyait pendant le tournage des figurants à la situation précaire.
A l'origine, le film tourné durait 3h38, mais il a été ramené à 2h40. Ce qui a beaucoup frustré le comédien Renaud qui avait expliqué dans une interview donnée pour Télérama que plusieurs de ses grandes scènes ont été coupées au montage...
Germinal a coûté environ 165 millions de francs à l'époque, soit 25 millions d'euros. La réussite fut au rendez-vous puisque le film a été le quatrième plus gros succès en france de l'année 1993 avec plus de 6 millions d'entrées. A son époque de sortie, Germinal était également le film français le plus cher de l'histoire. Depuis, il a été très largement dépassé par de nombreux longs métrages, parmi lesquels Valérian et la Cité des mille planètes, Astérix aux Jeux olympiques ou encore Le Cinquième Élément.
Des rumeurs disaient que Renaud a accepté de jouer Etienne Lantier dans Germinal parce qu'il avait peur que Claude Berri choisisse Patrick Bruel pour ce rôle. Mais dans un entretien qu'il a accordé à Télérama, le chanteur a démenti en disant qu'il avait simplement fait une plaisanterie à ce sujet.
Renaud n'avait jamais lu aucun livre d'Emile Zola. Mais lorsqu'il a découvert "Germinal", l'acteur a immédiatement fait un parallèle entre les miniers du 19ème siècle et les injustices propre au monde contemporain.
Germinal de Claude Berri n'est pas la seule adaptation cinématographique du célèbre roman d'Emile Zola. Ainsi, il y a eu le court métrage "Germinal" (1903) de Ferdinand Zecca, "Au pays noir" (1905) de Lucien Nonguet, "Au pays des ténèbres" (1912) de Victorin Jasset, Germinal (1913) d'Albert Capellani et Germinal (1962) d'Yves Allégret.
Le site minier de Wallers-Arenberg qui se situe près de la ville de Valenciennes dans le nord de la France est classé aux Monuments historiques depuis 1992 et est devenu célèbre pour avoir accueilli le tournage de Germinal.
Germinal a remporté deux César en 1994 : Meilleure photographie (Yves Angelo) et Meilleurs costumes (Sylvie Gautrelet, Caroline de Vivaise et Moidele Bickel). Le film a par ailleurs concouru dans les catégories Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario, Meilleur montage, Meilleure musique, Meilleurs décors, Meilleur son, Meilleure actrice, Meilleur second rôle masculin et Meilleur second rôle féminin.
Toujours dans cette même interview accordée à Télérama, Renaud avait raconté que Gérard Depardieu surnommait Claude Berri "Papy Milliards" en raison de son comportement pendant le tournage de ce film coûteux.
Ce sont la détermination et l'insistance de Claude Berri à donner le rôle d'Etienne Lantier à Renaud qui a convaincu le chanteur d'accepter de jouer dans Germinal.
- 100 personnes ont créé les décors pendant 10 mois
- 6 mois de tournage
- 500 tonnes de schiste
- 800 tonnes de charbon
- 10 000 repas
- 800 costumes
A l'origine, Renaud aurait préféré jouer un personnage moins important qu'Etienne Lantier, celui de Souvarine, interprété par Laurent Terzieff. Le chanteur-acteur avait confié dans le making-of présent sur le Blu-ray du film qu'il se rattachait aux idées de ce personnage anarchiste (la destruction de la société capitaliste pour en reconstruire une autre moins inégalitaire) mais qu'il les refrenait.
Claude Berri a voulu faire Germinal pour plusieurs plusieurs raisons, comme la mémoire de son père et les souvenirs de sa jeunesse (son père votait communiste et l'emmenait à des manifestations après la guerre). Dans son autoportrait, le metteur en scène a confié à quel point il se sentait proche du personnage d'Etienne Lantier : "J'ai fait le film avec mon coeur à gauche, comme Renaud."
Tous les figurants du film étaient d'anciens minieurs, qui, comme l'indique Claude Berri dans son autoportrait, ont eu l'occasion pendant le tournage du film de faire une grève virtuelle, "et il y croyaient", selon le réalisateur.
Le conseil général du Nord-Pas-de-Calais, présidé à l'époque par Marie-Christine Blandin, avait accordé une subvention de 10 millions de francs non remboursables à Claude Berri pour Germinal. Après le succès du film, le cinéaste voulait partager cet argent entre tous ceux de la région qui avaient travaillé dessus mais Blandin lui a conseillé de créer une fondation pour venir en aide à ceux qui voulaient monter leur entreprise et qui avaient des difficultés financières : c'est de cette manière que l'association Germinal fut créée. Le principe était d'accorder des prêts d'honneur remboursables qu'en cas de réussite. L'association a ainsi permis à 150 personnes de se lancer. Berri s'est occupé de l'association pendant des années juqu'au jour où les finances commençaient à manquer. Il a alors organisé une projection d'Astérix à Valentienne dans une salle pour les enfants et une autre pour les patrons de la région. Il se rappelle : "La salle était pleine, j'ai signé un chèque de 500 000 francs au delà de la subvention pour montrer l'exemple et, la gorge serrée, je les ai incités à venir en aide aux plus faibles. Un seul d'entre eux a envoyé 5 000 francs. Ecoeuré, j'ai passé la main."
Claude Berri a voulu faire Germinal pour plusieurs plusieurs raisons. Parmi elles, il y avait le fait d'honorer la mémoire de son père, un fourreur polonais qui votait communiste et qui emmenait son fils à des manifestations après la Seconde Guerre mondiale. Dans son autoportrait, le metteur en scène a confié à quel point il se sentait proche du personnage d'Etienne Lantier : "J'ai fait le film avec mon coeur à gauche, comme Renaud."