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inspecteur morvandieu
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2,0
Publiée le 24 octobre 2024
C'est l'histoire d'une fuite en avant, l'étrange aventure d'un reporter à qui le hasard permet un jour de changer d'identité et de se faire passer pour mort. L'attitude inexplicable, et inexpliquée parce qu'Antonioni n'introduit que fort peu d'éléments biographiques et encore moins d'indices psychologiques, de David Locke n'en demeure pas moins la manifestation d'un malaise existentiel profond. L'imposture du personnage de Jack Nicholson, particulièrement sobre en comparaison de certaines de ses prestations chez Milos Forman ou Stanley Kubrick, ne sera peut-être qu'une vaine renaissance. D'abord curieux de sa nouvelle vie qui le plonge dans un vaguespoiler: trafic d'armes, l'identité réelle de Locke ne s'avèrera-t-elle pas incontournable? Le film d'Antonioni est un film d'atmosphère; c'est-à-dire qu'il peut fasciner comme il peut agacer ou ennuyer par son affectation. Du Maghreb désertique et comme intemporel à l'animation bruyante de l'Espagne, le caractère hiératique et taciturne de la mise en scène donne un tour abstrait et métaphorique au sujet, lequel devient, au fil du temps, toujours plus insondable ...et rébarbatif.
Lorsqu'on se contraint à terminer le visionnage d'un film sous l'égide de sa réputation de grand classique, cela n'annonce généralement rien de positif. Jonché d'incohérences, d'invraisemblances et de séquences superflues d'une naïveté étonnante, le film relate les péripéties d'un homme mûr qui tente maladroitement de fuir son propre succès en changeant d'identité. Pour ce faire, il lui suffit d'échanger son passeport contre celui d'un homme récemment décédé dans la chambre voisine de son hôtel, quelque part en Afrique, en y recollant sa photo avec une simplicité déconcertante. Même le formidable Jack Nicholson, malgré son jeu d'acteur naturellement organique, éprouve des difficultés à donner de la substance à ce récit. Les productions cinématographiques des années 70 du XXe siècle tendent souvent à justifier la suprématie de l'homme blanc quadragénaire sur les autres races, catégories d'âge, et surtout sur les femmes qui les accompagnent, obligatoirement beaucoup plus jeunes. Ce qui rend ce film particulièrement insupportable, c'est la discutable éthique de l'auteur qui inclut dans le film de véritables images d'archives d'une exécution capitale. En somme, ce film incarne un cinéma désormais résolument démodé.
David Locke (Jack Nicholson) est grand reporter pour la télévision. Mais las de sa vie, il décide de disparaître en prenant l’identité de David Robertson, le voisin de chambre brutalement décédé d’un arrêt cardiaque de l’hôtel qu’il occupe dans une bourgade isolée du Tchad. Robertson se révèle être un marchand d’armes qui approvisionne un mouvement rebelle. Pour ce motif, Locke/Robertson est poursuivi par la police tchadienne. Nancy, la femme de Locke, qui veut éclaircir les circonstances du décès de son mari, est aussi à ses trousses. De Munich à Almeria, en passant par Barcelone où il fait la connaissance d’une jeune femme anonyme (Maria Schneider), Locke/Robertson doit fuir.
"Profession : reporter" marque un point d’orgue dans la carrière d’Antonioni, quinze ans après "L’Avventura", cinq ans après "Zabriskie Point". Le film est enseigné dans toutes les écoles de cinéma pour le plan-séquence qui le conclue. D’une durée de sept minutes, il part de la chambre où Locke/Robertson a enfin trouvé le repos et, dans un lent travelling avant, en franchit la fenêtre pour rassembler dans un long mouvement circulaire tous les protagonistes de l’histoire avant de revenir sur son héros.
Comme dans tout le cinéma d’Antonioni, "Profession : reporter" – bizarrement traduit en anglais The Passenger alors que son titre italien est bien "Professione : reporter") est un drame de l’incommunicabilité et de l’identité. Son héros est à ce point dégoûté de sa propre existence qu’il décide de l’abandonner pour en prendre une autre. Mais ce stratagème rencontre vite ses limites. Locke (le choix du nom du célèbre philosophe anglais de la liberté ne doit bien sûr rien au hasard) découvre vivre à ses propres dépens qu’on ne peut jamais se fuir totalement : on est rattrapé par sa propre histoire, comme Locke est rattrapé par sa femme, et l’on doit porter l’histoire de celui dont on a usurpé la vie.
La vénération qu’on voue à Antonioni est si respectueuse (j’en parlais déjà dans mes critiques très mitigées du "Désert rouge" et du "Cri") que c’est du bout des lèvres que je m’autorise toutefois une note dissidente sur ce film unanimement porté aux nues. Je trouve que le choix de Jack Nicholson dans le rôle principal est malheureux. La star hollywoodienne – qui accumulait les nominations aux Oscars pour "Easy Rider", "Five Easy Pieces" et "Chinatown" avant de tourner quelques mois plus tard "Vol au-dessus d’un nid de coucou" – a le sourcil trop sardonique, l’oeil qui frise trop, l’ironie à fleur de peau, pour se cooler dans un personnage si mélancoliquement antonionien.
Errance, transfert, décalage, rencontre impossible, retour au Tchad depuis l'Andalousie, sortir de la chambre d'hotel pour y revenir, toujours, pour toujours
… Quand Michelangelo Antonioni filme l’Espagne, le Barcelone de Gaudi puis l’Andalousie, c’est magnifique, avec des images à couper le souffle. Malheureusement le scénario conçu en thriller est faiblard, plutôt ennuyeux et assez prétentieux… ça sent la grosse tête !
La lenteur du rythme en rebutera certainement plus d'un, c'est du pur cinéma contemplatif et dans ce domaine Antonioni confirme que c'est un as. La photographie est juste sublime et la prestation de Jack Nicholson vaut le détour. Impossible aussi d'oublier le magistral plan-séquence de 7 minutes qui clôture le film.
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1,0
Publiée le 30 septembre 2021
J'attendais Profession : reporter avec impatience en tant que fan de Nicholson mais je viens de gaspiller près de deux heures de ma vie pour rien et j'aurai surtout pu faire autre chose que de regarder ça. Les intellectuels s'écrieront c'est du Antonioni donc c'est génial moi je suis un intellectuel et je dis non c'est un film idiot. La mise en scène est piétonnière et les acteurs secondaires sont en bois à l'extrême en particulier Jenny Runacre qui donne l'impression d’être un chêne perdu dans une foret et sa scène avec Berkoff est tous simplement épouvantable. La réalisation était plutôt moyenne et surtout elle n'a pas réussi à élever l'intrigue au-delà du banal. Le soi-disant fameux dernier plan n'était rien d'autre qu'ennuyeux stupide et même comique à mes yeux. Une petite voiture roulant dans la poussière comme c'est métaphysique en effet. J'ai trouvé que ce film son histoire mince comme du papier et ses personnages superficiels étaient une perte de temps totale pour moi sauf peut-être pour quelques aperçus de la vie de l'Espagne de Franco et je serais très surpris si Jack Nicholson en était fier...
Mon film de chevet, mon film culte. J'ai du mal à parler de ce chef-d'œuvre, de peur d'en trahir toute la richesse et la beauté. Comment ne pas penser à Rimbaud en le visionnant, à l'évocation de ce personnage, reporter en pleine ascension de carrière, qui choisit d'endosser l'identité d'un mort et de devenir trafiquant d'armes. Je est un autre donc, mais cette fuite se révèle vite sans issue. On n'a jamais filmé le désert de manière aussi belle, aussi vraie. Il se dégage de ce voyage vers nulle part une impression de mélancolie à mesure qu'on s'achemine vers son terme, qu'on devine tragique. Le terminus, un hôtel perdu au milieu de nulle part, au pied des arènes, pour un plan séquence qui est ce que j'ai vu de plus beau et de plus poignant au cinéma, au nom cruellement ironique qui rappelle le caractère dérisoire de toute existence humaine: hostal de la gloria.
Un film que je retenterai peut être à l’occasion car la à la première vision je ne suis jamais rentré dedans. Je reconnais des moments de mise en scène très inspirés, Antonioni sait ce qu’il fait de sa caméra c’est indéniable,mais l’histoire ne m’a jamais impliqué ou intéressé. Et pourtant il y a Jack Nicholson qui électrise toujours un film de sa présence, mais là non plus ça n’a pas suffit. Il y a de bonnes choses, de très bonnes choses mais je me suis ennuyé.
Le roi nu. Honnetement, HONNETEMENT, si on ne vous a pas bourré le crâne avant de "c'est un chef d'oeuvre" , vous voyez quoi dans ce film? De beaux paysages, une intrigue qui démarre bien mais devient peu crédible (voire pas du tout), des longueurs, des plans qui ne servent à rien (éventuellement ridicules, comme par exemple ce mouvement lent de caméra vers un tableau dans un hôtel ???), un plan séquence final qui ne sert pas non plus à grand chose si ce n'est à nous réveiller (ah! comment il a fait? Ben, il a dû faire fabriquer une fausse grille qui s'ouvre en fait comme une fenêtre, fastoche). Bref, un film tout à fait surévalué par les fans inconditionnels d'Antonioni, parce que c'est Antonioni. Les autres le jugent pour ce qu'il est : un essai cinématographique intéressant mais ennuyeux, ou un joli documentaire. Tiens j'irais bien en Andalousie.
Outre le fait que ce titre français ne traduit pas le titre anglais : "The Passenger", il est un véritable contresens. Il met l’accent sur la profession du héros alors que celui–ci veut échapper à tout ce qui le concerne. Sa profession entre autres choses. Il est un passager en transit sur le vol d’une identité qui n’est pas la sienne. Concernant le film lui-même, il est fort intéressant. Mais il est plombé par ce traitement fait de cette extrême lenteur et de ce faux détachement propres à la Nouvelle Vague qui faisait très branché à la fin des années 60 et dans les années 70. La symbolique de l’absurde en filigrane durant tout le film, elle, n’a guère pris de rides. Ainsi la scène finale se passant dans un hôtel, au nom de la Gloria, face aux arènes, où le héros est abattu, tel un taureau rebelle qui a résisté, mais qui n’échappe pas à son destin.
Un thriller lent et détaché sur les thèmes de l'identité, de l'errance et de la disparition. Dans la séquence finale, sublime, l'image persiste, c'est le regard qui s'absente.
Un film tout de même assez fascinant sur une quête existentielle et identitaire porté par un immense Jack Nicholson et suppliée par une magnifique Maria Schneider. Un film énigmatique assez envoûtant qui regorge de plan et d'idée de mise en scène magistraux. Malheureusement sa froideur et sa lenteur excessive m'a laissé en dehors. C'est subjectif mais ce partie pris d'étirer au maximum chaque scène m'a provoqué un certain ennui et un détachement malgré que je peux comprendre la démarche par les thèmes que le film aborde.
Déçu par le film pris dans une médiathèque et pourtant je l'ai choisi pour sa nomination et ses acteurs connus. Déçu oui par la lenteur du film...cela ne démarre jamais vraiment , on espère un suspense, un rebondissement, mais non rien. bref 2 heures de perdu et très déçu. on a d'ailleurs du mal à croire à cette histoire qui nous ai présenté.