Attention un film peut en cacher un autre!
Les deux premiers tiers du film apparaissent sous les traits d’une histoire d’amour ; le dernier tiers est présenté comme un film d’horreur. Deux genres complètement différents, mais que seul le redoutable mais efficace duo Takashi Miike (réalisation) / Ryu Murakami (auteur du livre dont est tiré le film) parvient à associer. Si la première partie semble longue, lente et interminable, c'est justement pour renforcer l'effet de choc qui surgira et qui nous frappera plus tard ; la mise en scène, ici esthétique et élégante, est au service de cette romance, au dessus de laquelle plane de manière ingénieuse le mystère et l’inquiétude. Et soudain…arrive la deuxième partie, au cours de laquelle le spectateur est emporté dans un tourbillon d’idées déjantées et d’images glauques, gores et extrêmement difficiles ; la scène de torture est sans nul doute l’une des plus éprouvantes de l’histoire du cinéma.
Mais, au final, derrière tout ce mélo qui bascule dans une violence insoutenable, se cache une critique intelligente de la société nippone, en particulier de la superficialité et de la faiblesse de l’homme qui, par exemple, compare la femme à un poisson à pêcher ou à une voiture à acheter ; en tout cas, MALES SENSIBLES, S’ABSTENIR !
Takashi Miike (apprécié ou détesté, à vous de voir) serait –il le David Lynch du pays du soleil levant ? Ou encore, serait-il, avec Hideo Nakata [dont le film RING a droit à un clin d’œil : Asami, la jeune et jolie louve déguisée en agneau, est tapie dans l’ombre, immobile, les cheveux cachant son visage, un sourire démoniaque au coin des lèvres, à côté du téléphone et d’un gros sac cachant bien des (mauvaises !)surprises…], l’un des grands représentants de l’horreur asiatique ?