Écrivain, poète et essayiste américain, Jim Harrison a été l'un des plus grands romanciers de son temps. Il est notamment connu pour avoir écrit Légendes d’automne et Wolf, tous deux adaptés au cinéma. François Busnel le désigne comme « le plus important des écrivains américains contemporains. En tout cas, celui qui m’a le plus ébloui et dont les livres peuvent aider ceux qui les lisent. Je voulais partager ce que j’ai appris en le lisant et ce que j’ai découvert grâce à lui. »
Selon le réalisateur, Seule la terre est éternelle s’adresse aussi bien aux admirateurs de Jim Harrison que ceux qui ne connaissent pas son œuvre : « il a influencé toute une génération d’écologistes (à commencer par Edward Abbey) mais aussi de féministes. Il a connu la gloire et la détresse, les cimes et la dépression. Il a exploré l’histoire du génocide des Indiens d’Amérique comme peu d’autres avant lui, a célébré le monde sauvage et la gourmandise tout en écrivant des histoires d’une extrême délicatesse sur les blessures intimes… Mais si Jim Harrison est un immense écrivain, il est aussi un être humain intense, démesuré. »
C’est après avoir tourné avec Jim Harrison un épisode de l'émission Carnets de route pour la télévision que François Busnel a commencé à écrire Seule la terre est éternelle, frustré par le format et le formatage que l’exercice télévisuel imposait alors. Il a proposé à l’écrivain un film non pas sur lui mais avec lui et dans le monde sauvage dont il parle dans ses livres. Après avoir insisté plusieurs fois, Harrison l’a invité chez lui en juin 2015. « Le tournage a duré trois semaines pendant lesquelles Jim a été d’une disponibilité totale, jour et nuit. Il voulait être filmé tel qu’il était, abîmé mais debout, jubilant d’aller pêcher sur la Yellowstone River, marchant à Emigrant Peak, prenant la route pour rejoindre sa casita près de la frontière mexicaine, entouré d’amis chers. »
Le film contient les dernières images de Jim Harrison, décédé le 26 mars 2016, deux semaines avant la reprise du tournage. « Nous avons terminé la première partie du tournage à la fin de l’été 2015 et nous étions convenus de nous retrouver au début du printemps, car je voulais filmer le moment où les neiges fondent dans la Péninsule nord qui est l’un des endroits les moins touristiques des Etats-Unis et sur lequel il a beaucoup écrit », se souvient le réalisateur.