Alors attention, je vous vois venir dans les commentaires "bliblibli il a mis 2.5/5 aux Tuche et ça se dit cinéphile". Alors d'une part, la cinéphilie ne se résume pas à apprécier les grands classiques américains et la Nouvelle Vague et à détester les comédies potaches (mais ce serait un débat beaucoup trop long) et ensuite, un film se note toujours, de mon point de vue en tout cas, à partir de son contexte. Et là, autant dire qu'on était franchement mal parti puisque nous sommes dans de la comédie franchouillarde bien lourde que je n'apprécie pas vraiment et il vient en plus se positionner cinquième d'une saga quand même bien ratée ! Eh oui, mis-à-part le troisième opus dont il parvient juste à sauver quelques meubles, les trois autres sont catastrophiques, notamment le quatrième qui bat tous les records ! Néanmoins, c'est peut-être maso mais je continue de persévérer dans cette saga en espérant tomber un jour. sur un de bon Et si ce jour n'est toujours pas arrivé, je dois bien avouer que j'ai été plutôt agréablement surpris par ce cinquième épisode. On y retrouve donc la famille Tuche qui part cette fois en Angleterre pour y mener le plus jeune à un stage de football. Mais ce sera surtout une occasion d'y rencontrer la famille royale. Alors si le principe des "Tuche" est de constamment créer un décalage entre eux et le milieu social qu'ils découvrent (Monaco, les États-Unis ou l'Élysée), ici c'est un peu différent puisque le voyage sert ici surtout de prétexte. En effet, les nombreux gags et références en tout genre ne laissent pas vraiment de place à l'histoire, on est presque même sur un schéma de film à sketchs dans lequel chaque scène en constituerait un segment. Les personnages n'évoluent pas vraiment non plus, certains sont encore plus débiles tandis que d'autres sont carrément relégués au second plan, comme Coin-Coin qui n'a pratiquement ici aucune importance. Ainsi, le film n'évolue pas lui-même entre son début et sa fin mais ne fait jamais évoluer la franchise non plus (chaque épisode avait une espèce de morale à la fin) car il ne raconte pas grand-chose, tout simplement. Mais c'est peut-être finalement ce dans quoi il se débrouille le mieux ! En effet, avec cette avalanche de gags, certes, on prend un peu les spectateurs pour des débiles mais j'ai envie de dire qu'on ne s'ennuie plus vraiment. Le film laisse également beaucoup moins de place à une certaine gêne (non volontaire pour le coup) que l'on pouvait retrouver dans les premiers films. Ici, c'est Jean-Paul Rouve qui réalise et il y a clairement un changement de ton qui se fait ressentir. En effet, le réalisateur n'hésite plus à aller dans l'absurde, quitte à imiter, voire même reprendre certains gags du "style Chabat" (qui fait d'ailleurs un caméo vocal dans le film), lui permettant de renouer en quelques sortes avec ses racines, c'est-à-dire "Les Robins des Bois". Alors bien évidemment, le film est loin d'atteindre le niveau des références sur lesquelles il s'appuie, il y a toujours des gags bien lourds, comme les tirades interminables de Jeff ou encore les répliques de Will ou de Mamie Suze qui popent comme ça bien souvent sans aucune raison. Alors je dirai que ça participe aussi au côté volontairement foutraque du film qui tente également quelques-fois d'imiter un humour absurde propre aux ZAZ, sans jamais bien-sûr y parvenir. Bref, si "God Save the Tuche" n'est clairement pas un bon film, il a tout de même quelques bonnes idées et reste en attendant, pour moi en tout cas, le meilleur de la franchise car c'est le seul qui place ses personnages tellement débiles que c'en est jamais crédible dans un contexte, lui aussi, absurde et donc irréaliste, ce qui efface ce décalage un peu gênant des premiers films.