L'Enfant sauvage est une adaptation des rapports du docteur Itard qui accueille de 1801 à 1806 Victor, un "enfant sauvage", à son domicile. Il l'étudie au jour le jour avec une méthode très rigoureuse. Il prend des notes au fur et à mesure. Elles feront l'objet de deux publications, une en 1801, et l'autre en 1806, et surtout elles témoigneront du pari qu'il a fait d'éduquer cet enfant. Son projet est en tout premier de l'humaniser en lui affinant son système sensoriel. Il veut le socialiser en lui apprenant à vivre, se vêtir, manger, se tenir comme il faut en compagnie... le cultiver, c'est-à-dire le rendre plus sensible. Il va l'amener à pleurer et à avoir des sensations qu'il n'avait pas au début, sensations qu'il va rendre plus subtiles. Il lui fait faire des apprentissages sensoriels et veut lui apprendre le sens des mots.
Un "enfant sauvage" est un enfant qui a grandi en dehors de tout groupe social. Très jeune Victor a été abandonné et a survécu à l'écart par ses propres moyens . Aucun homme n'a pu lui apprendre comment se tenir face aux autres hommes, ni comment communiquer avec eux.
François Truffaut interprète le docteur Itard, c'est le premier rôle principal du cinéaste français avant La Nuit américaine.
L'Enfant sauvage marque la seconde collaboration entre François Truffaut et le scénariste Jean Gruault après Jules et Jim (1962). Le scénariste participe à trois autres films de Truffaut, Les Deux Anglaises et le Continent (1971), L'Histoire d'Adèle H (1971) et La Chambre verte.
Pour trouver son "enfant sauvage", François Truffaut rencontre à peu près 2500 enfants. C'est finallement Jean-Pierre Cargol qui est retenu pour interpréter le rôle de Victor.
L'Enfant sauvage est dédicacé à l'acteur Jean-Pierre Léaud qui incarne le personnage d'Antoine Doinel dans Les Quatre cents coups (1959), premier film du cinéaste de la "Nouvelle Vague", et dans Baisers volés (1968). François Truffaut a sans doute voulu marquer et rendre hommage à leur collaboration, qui donne par la suite un dernier opus Domicile conjugal (1970), toujours avec Jean-Pierre Léaud interprétant Antoine Doinel.