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    Boum Boum
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Boum Boum" et de son tournage !

    Une histoire d’amour et d’insurrection

    Boum Boum est né à la fois de l’émergence des Gilets Jaunes et de la rencontre amoureuse entre la réalisatrice et Pierrot, un coiffeur. Le 1er décembre 2019, Laurie Lassalle s’est rendue à Paris pour voir de ses yeux la manifestation des Gilets Jaunes et l’a immédiatement filmée avec son téléphone. « Ce premier samedi de manifestation, Pierrot et moi étions chacun de notre côté. J’ai vu qu’il faisait des « live ». J’aurais pu mélanger nos images et en faire un film hétérogène. Mais au montage, j’ai décidé de me concentrer sur ma matière brute. J’aimais cette contrainte de n’utiliser que mes images d’où se dégagent une unité, une subjectivité et une position claire qui est le parti pris du film. Le samedi suivant, j’ai proposé à Pierrot de le filmer parmi les Gilets jaunes. Je lui ai dit en rigolant que j’allais sans doute mieux le filmer que lui ! »

    L’immersion

    La réalisatrice a filmé avec un appareil photo caméra, très peu ergonomique mais qui lui permettait de tourner en HD : « C’est un appareil très sensible, léger et facile à transporter. L’absence d’accessoires, comme le steadicam, donne à voir les conditions extrêmes du tournage. Cela crée quelque chose de plus charnel il me semble. Même si l’image est mouvementée, elle s’accorde aux corps et aux moments de chaos mais aussi de joie que j’ai pu vivre parfois. » Laurie Lassalle a choisi d’employer un objectif 50mm et d’utiliser en majorité des gros plans pour renforcer l’immersion.

    Le titre

    À l’origine, le film devait s’intituler "Soulèvement". « Je le trouvais assez beau puisqu’il articulait le soulèvement du peuple et le soulèvement du cœur. Sa dimension politique était assez claire. Mais il était un peu convenu et manquait d’une dimension à la fois sonore et corporelle », explique la réalisatrice. Elle lui a préféré Boum Boum pour évoquer le son du cœur et de la grenade. L’onomatopée était à la fois simple et percutante.

    Une autre vision des Gilets Jaunes

    Boum Boum se démarque de l’approche sociologique d’autres documentaires faits sur le mouvement des Gilets Jaunes. « Je dirais que j’ai une approche plus sensible que sentimentale. Je cherchais davantage le charnel et la sensation, plus que le sentiment. […] Je n’ai pas voulu faire un film sociologique, ce qui n’exclut pas sa dimension sociale évidemment. D’où vient la colère des gens ? C’était ma question première. J’avais vraiment besoin de comprendre pour contrer toutes les images que les médias renvoyaient des Gilets jaunes. Elles étaient assez brutales et en décalage avec ce que je vivais, même si la violence était présente », détaille la réalisatrice.

    Devant et derrière la caméra

    Laurie Lassalle a pris le parti de se montrer face caméra, après avoir envisagé de s’effacer au montage : « c’est un film d’emblée porté par un corps. Le choix du cadre, de la voix off et du montage racontent beaucoup sur celui ou celle qui est derrière la caméra. J’avais envie d’assumer ce geste, de montrer qu’il y a une personne derrière la caméra, ce qui est presque un choix politique. »

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