L'Empire du silence s'inscrit dans la continuité du travail de Thierry Michel, qui depuis plus de 25 ans suit l'histoire du Congo-Zaïre : « J’ai abordé, dans mes 11 films, la plupart des grandes thématiques de ce pays/continent : l’Histoire avec le film Mobutu roi du Zaïre, la présence expatriée post coloniale avec Les derniers colons, le pouvoir et les soubresauts de fin de dictature avec Le cycle du serpent, la politique affairiste mêlant business, foot et médias avec le très berlusconien L’irrésistible ascension de Moïse Katumbi, la géographie avec Congo River, l’économie au cœur de la mondialisation avec Katanga Business, la justice avec L’affaire Chebeya, un crime d’État, le viol comme arme de guerre avec L’homme qui répare les femmes... »
Après avoir réalisé L’homme qui répare les femmes avec Colette Braeckman, Thierry Michel a pris conscience de l’ampleur de la tragédie vécue par le Congo Zaïre depuis la fin du régime dictatorial du Président Mobutu « qui avait imposé durant plus de trois décennies une paix civile, basée sur une répression sans faille et une corruption/prédation généralisée des richesses du pays. » Cette prise de conscience a été accompagnée par la lecture d'un rapport réalisé par les experts des Nations Unies, appelé Mapping Report qui répertorie 617 cas graves de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre 1994 et 2004. « Ces crimes perpétrés au Congo-Zaïre sont peu connus ou médiatisés et n’ont fait l’objet d’aucune suite judiciaire ni en République démocratique du Congo, ni devant une cour africaine ou une juridiction internationale. »
« Je ne pouvais pas terminer mon cycle de 11 films sur ce pays sans avoir réalisé ce documentaire qui donnera les clés de compréhension de la tragédie, toujours d’actualité, dans laquelle s’enfonce ce grand pays africain, l’un des plus riches du monde par ses ressources agricoles, forestières, énergétiques, et bien sûr par l’importance stratégique de ses réserves en minerais précieux indispensables à la prospérité des pays occidentaux et asiatiques et au développement de technologies de pointe », affirme Thierry Michel.