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    Allons enfants
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Allons enfants" et de son tournage !

    Genèse

    C’est sous l’impulsion d’Elsa le Peutrec, qui travaille pour la société de production Tohubohu, que Thierry Demaizière et Alban Teurlai se sont intéressés au projet pédagogique de la Section Hip Hop au Lycée Turgot.

    La section Hip Hop au Lycée Turgot

    Le lycée Turgot est un lycée parisien de 1 400 élèves, caractérisé par deux entités où se mêlent des élèves du secondaire (700) et des élèves du supérieur (700) avec des profils variés issus de milieux sociaux et culturels différents. C’est David Bérillon, professeur d’EPS et ancien danseur qui a eu l’idée de créer cette section unique en France et de recruter des enfants passionnés de hip hop issus pour certains de quartiers et banlieues difficiles. « Il a été accompagné et épaulé par le proviseur, Monsieur Barrand, qui est allé à l’encontre de ce qui se fait d’habitude dans l’Education Nationale et a décidé de désectoriser. Le deal avec les élèves, c’est danser tout en ayant de bonnes notes à l’école. L’excellence scolaire et artistique », précise Alban Teurlai.

    Obtenir la confiance des élèves

    S’il leur a fallu un petit temps d’adaptation, les élèves ont vite oublié la caméra. « Ces gamins ont 15 ans, ils sont nés avec les smartphones. Ils filment et sont filmés depuis leur naissance, la présence de la caméra n’est pas un problème ni même un sujet », explique Alban Teurlai. Certains étaient cependant préoccupés par leur look. « Une de leurs plus grandes angoisses, c’était de savoir comment ils allaient deux-trois ans plus tard, assumer leur look, leurs cheveux, leur apparence. On les a filmés en 2018-2019 en pleine adolescence à l’âge où le corps change beaucoup, ils ont des appareils dentaires, de l’acné », rapporte Thierry Demaizière.

    Les protagonistes

    La veille de la rentrée, David Bérillon a fait un entretien avec chaque élève, filmé par les réalisateurs. Ce sont les séquences que l’on voit au début du film. Ces premiers entretiens ont servi d’audition et ont permis à Thierry Demaizière et Alban Teurlai de dénicher ceux qui allaient devenir les protagonistes du film. « C’est un travail en perpétuel mouvement, rien n’est figé, c’est une affaire de feeling. Notre cancre préféré, Nathanaël, n’avait rien à dire lors de cet entretien préliminaire, il était incapable de formuler quoi que ce soit, l’interview était nulle mais spontanément, on aimait sa bouille qui exprimait quelque chose d’à la fois complexe et lumineux. C’est le cancre génial de fond de classes qui fait rire les filles. Au final il a une place très importante dans le montage et ce sont peut-être les meilleures punchlines du film. »

    Une portée politique

    Pour les réalisateurs, Allons enfants n’est pas un documentaire politique mais un documentaire sur un projet pédagogique qui est politique. « C’est un pari sur la mixité qu’a fait un proviseur libre et citoyen : sortir les gamins de leur milieu en les faisant tout simplement danser et travailler ensemble. C’est aussi l’envie de sortir d’une stigmatisation facile qui raconte les gamins issus de l’immigration à travers 3 clichés : le deal, la violence ou l’islam radical », affirme Thierry Demaizière.

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